Sommaire Contexte JuridiqueLes faits se déroulent dans le cadre des articles L. 3222-5, L. 3211-12, L. 3211-12-5, R. 3211-34 à R. 3211-45 du code de la santé publique, qui régissent les mesures de soins psychiatriques. Mesure de Soins PsychiatriquesM. [C] [W] a été soumis à une mesure de soins psychiatriques sans consentement sur demande d’un tiers en urgence, le 28 novembre 2024. Cette mesure a été mise en place en raison de son état de santé mentale préoccupant. Demande de Maintien de la MesureLe 12 décembre 2024, le directeur du centre hospitalier de [Localité 4] a déposé une requête pour le maintien de la mesure de contention de M. [C] [W], qui a été enregistrée au greffe à 14h23. Cette demande était accompagnée de pièces justificatives. Mesure de ContentionÀ partir du 28 novembre 2024, M. [C] [W] a été placé sous contention, une mesure qui a été validée par le juge le 9 décembre 2024. Cette mesure a été renouvelée plusieurs fois, la dernière décision ayant eu lieu le 12 décembre 2024, en raison de comportements d’hétéro ou auto-agressivité et d’un état d’agitation psychotique grave. Non-Respect des Prescriptions LégalesIl a été constaté que les prescriptions de l’article L. 3222-5-1 n’ont pas été respectées, car la saisine du juge aurait dû être effectuée au plus tard le 11 décembre 2024. Cela a conduit à la décision de lever immédiatement la mesure de contention. Décision JudiciaireLe juge a ordonné la mainlevée immédiate de la mesure de contention le 12 décembre 2024, avec une mise à disposition publique de l’ordonnance au greffe à 17h09. Il a également précisé qu’aucune nouvelle mesure de contention ne pouvait être initiée dans les 48 heures, sauf en cas d’élément nouveau. Responsabilité des DépensLes dépens de la procédure ont été laissés à la charge de l’État, conformément aux articles R. 93 et R. 93-2 du code de procédure pénale. |
Questions / Réponses juridiques :
Quelles sont les conditions de mise en œuvre des soins psychiatriques sans consentement selon le code de la santé publique ?Les soins psychiatriques sans consentement sont régis par plusieurs articles du code de la santé publique, notamment les articles L. 3222-5, L. 3211-12, et L. 3211-12-5. L’article L. 3222-5 stipule que les soins psychiatriques sans consentement peuvent être ordonnés lorsque la personne présente un trouble mental qui nécessite des soins immédiats et que son état met en danger sa santé ou celle d’autrui. De plus, l’article L. 3211-12 précise que la mesure de soins sans consentement doit être décidée par un médecin et qu’elle doit être validée par un juge dans un délai de 12 jours. Il est également important de noter que l’article L. 3222-5-1 impose que le juge soit saisi dans un délai de 12 jours suivant la décision médicale, ce qui n’a pas été respecté dans le cas de M. [C] [W]. Quelles sont les conséquences du non-respect des délais de saisine du juge ?Le non-respect des délais de saisine du juge, comme stipulé dans l’article L. 3222-5-1, entraîne des conséquences juridiques significatives. En effet, si la saisine du juge n’intervient pas dans le délai imparti, cela peut conduire à l’annulation de la mesure de contention. Dans le cas présent, la saisine aurait dû intervenir au plus tard le 11 décembre 2024 à 17h05. La décision de maintenir la mesure de contention sans avoir respecté ce délai a conduit à l’ordonnance de mainlevée immédiate de la mesure de contention de M. [C] [W], conformément à la procédure établie. Cela souligne l’importance de respecter les délais légaux pour garantir les droits des patients et la légalité des mesures prises à leur encontre. Quels sont les droits des patients en matière de soins psychiatriques sans consentement ?Les droits des patients en matière de soins psychiatriques sans consentement sont protégés par plusieurs dispositions légales. L’article L. 3211-12-5 du code de la santé publique stipule que toute personne faisant l’objet de soins sans consentement doit être informée de ses droits, y compris le droit de contester la mesure devant un juge. De plus, l’article R. 3211-34 précise que le patient doit être informé des raisons de la mesure de contention et des conditions de son maintien. Il est également important de rappeler que, selon l’article R. 93 et R. 93-2 du code de procédure pénale, les dépens de la procédure restent à la charge de l’État, ce qui garantit un accès à la justice pour les patients. Ces dispositions visent à protéger les droits fondamentaux des patients et à assurer un équilibre entre la nécessité de soins et le respect de leur dignité. Quelles sont les implications de la décision de mainlevée de la mesure de contention ?La décision de mainlevée de la mesure de contention a plusieurs implications juridiques et pratiques. Tout d’abord, elle signifie que M. [C] [W] ne peut plus être soumis à la mesure de contention, ce qui respecte ses droits en tant que patient. De plus, la décision rappelle qu’aucune nouvelle mesure de contention ne peut être initiée dans un délai de 48 heures, sauf en cas d’éléments nouveaux. Cela protège le patient contre des mesures arbitraires. Enfin, la décision de mainlevée souligne l’importance de respecter les procédures légales en matière de soins psychiatriques, garantissant ainsi que les droits des patients sont respectés et que les mesures prises sont justifiées et légales. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
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ORDONNANCE
statuant sur la poursuite d’une mesure de contention
Dossier N° RG 24/01876 – N° Portalis DB2Y-W-B7I-CDYWD – M. [C] [W]
Ordonnance du 12 décembre 2024
Minute n° 24/1060
AUTEUR DE LA SAISINE :
Le DIRECTEUR DU CENTRE HOSPITALIER de [Localité 4],
agissant par agissant par M. [J] [Z] , directeur du grand hôpital de l’est francilien
élisant domicile en cette qualité au centre hospitalier de [Localité 4] :
[Adresse 3],
PERSONNE FAISANT L’OBJET DES SOINS :
M. [C] [W]
né le 08 Février 1957 à [Localité 5], demeurant [Adresse 2]
MAJEUR PROTEGE SOUS TUTELLE : UDAF 77
actuellement hospitalisé(e) au centre hospitalier de [Localité 4],
PARTIE JOINTE :
Monsieur le PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
près le tribunal judiciaire de MEAUX,
ayant domicile élu au palais de justice de Meaux :
[Adresse 1]
Nous, Catherine MORIN-GONZALEZ, magistrat du siège du tribunal judiciaire de Meaux, assistée de Fatima GHALEM, greffier, avons rendu la présente ordonnance.
Vu la mesure de soins psychiatriques sans consentement sur demande d’un tiers en urgence en date du 28 novembre 2024 dont fait l’objet M. [C] [W],
Vu la requête du directeur du centre hospitalier de [Localité 4] en date du 12 décembre 2024 aux fins de maintien de la mesure de contention de M. [C] [W], reçue et enregistrée au greffe le 12 décembre 2024 à 14h23,
Vu les pièces transmises à l’appui de la requête par le directeur du centre hospitalier de [Localité 4] reçues au greffe le 12 décembre 2024 à 14h23 en application des dispositions de l’article R. 3211-34 du code de la santé publique,
M. [C] [W] a fait l’objet d’une mesure de contention à compter du28 novembre 2024 à 17h dont le maintien a été autorisé par ordonnance du juge du siège désigné à cet effet prononcée le 9 décembre 2024 à 17h05, mesure qui a été renouvelée par décisions médicales successives, en dernier lieu le 12 décembre 2024 à 11h00 pour les motifs suivants : hétéro ou auto-agressivité, état d’agitation/décompensation psychotique grave.
Il résulte de la procédure que les prescriptions de l’article L. 3222-5-1 du code de la santé publique n’ont pas été respectées en ce que la saisine du juge aurait dû intervenir au plus tard le 11 décembre 2024 à 17h05.
Conformément aux dispositions des articles R. 93 et R. 93-2 du code de procédure pénale, les dépens de la présente instance resteront à la charge de l’Etat.
Statuant par ordonnance susceptible d’appel, prononcée publiquement par sa mise à disposition au greffe le 12 décembre 2024 à 17h09,
ORDONNONS la mainlevée immédiate de la mesure de contention prise à l’encontre de M. [C] [W] ;
RAPPELONS qu’ aucune nouvelle mesure de contention ne peut être initiée dans un délai de 48h sauf élément nouveau;
LAISSONS les dépens à la charge de l’Etat.
Le greffier Le juge