Validation des créances sociales : enjeux et conséquences d’une opposition non défendue

·

·

Validation des créances sociales : enjeux et conséquences d’une opposition non défendue

Contexte de l’affaire

Mme [R], ancienne commerçante affiliée au RSI, a contesté une contrainte établie par l’Urssaf le 12 octobre 2023, signifiée le 24 octobre 2023. Cette contrainte concernait des cotisations sociales impayées pour plusieurs périodes, totalisant 14 975,60 euros, incluant des majorations de retard.

Demande de l’Urssaf

Lors de l’audience publique du 14 novembre 2024, l’Urssaf a demandé la validation de la contrainte pour certaines périodes spécifiques et a réclamé un montant réduit à 1 828,60 euros, après ajustement des sommes dues suite à la transmission tardive des revenus de 2021. L’Urssaf a également demandé des majorations de retard jusqu’au paiement complet, ainsi que le remboursement des frais liés à la contrainte.

Absence de Mme [R]

Mme [R] n’a pas assisté à l’audience, ni envoyé de représentant pour défendre ses intérêts. Son absence a été notée, et elle n’a pas pu faire valoir les raisons de son opposition à la contrainte.

Décision du tribunal

Le tribunal a constaté que les sommes dues pour certaines périodes n’étaient plus réclamées et a validé la contrainte pour un montant réduit à 1 828,60 euros. Il a condamné Mme [R] à payer cette somme à l’Urssaf, avec des majorations de retard et des frais supplémentaires. L’exécution provisoire du jugement a également été ordonnée, et Mme [R] a été condamnée aux dépens.

Conclusion

Le jugement a été signé par la Présidente et la greffière, marquant la fin de cette audience publique et la mise en délibéré de l’affaire.

Questions / Réponses juridiques :

 

Quelles sont les conséquences juridiques de l’absence de Mme [R] à l’audience ?

L’absence de Mme [R] à l’audience a des conséquences juridiques significatives. En effet, selon l’article 16 du Code de procédure civile, « les parties doivent se présenter personnellement ou par avocat à l’audience. »

Cette obligation de comparution est essentielle pour garantir le droit à un procès équitable. L’absence de la partie défenderesse peut entraîner un jugement réputé contradictoire, même en son absence, ce qui signifie que le tribunal peut statuer sur les demandes de l’autre partie sans avoir entendu les arguments de la défenderesse.

Dans le cas présent, le tribunal a validé la contrainte de l’Urssaf, car Mme [R] ne s’est pas présentée pour contester les sommes réclamées. Cela a permis au tribunal de se baser uniquement sur les éléments fournis par l’Urssaf, entraînant ainsi une décision défavorable pour Mme [R].

Quels sont les droits de Mme [R] concernant la contestation de la contrainte ?

Mme [R] a le droit de contester la contrainte établie par l’Urssaf, conformément à l’article L. 244-2 du Code de la sécurité sociale, qui stipule que « le débiteur peut s’opposer à la contrainte dans un délai de 15 jours à compter de sa signification. »

Dans ce cas, Mme [R] a exercé son droit d’opposition en adressant une lettre le 3 novembre 2023. Cependant, pour que cette opposition soit efficace, il est crucial qu’elle se présente à l’audience pour faire valoir ses arguments.

L’absence de Mme [R] à l’audience a conduit à une validation de la contrainte par le tribunal, car elle n’a pas pu présenter ses motifs d’opposition. Ainsi, bien qu’elle ait formé une opposition, son inaction lors de l’audience a eu pour effet de rendre cette opposition inefficace.

Quelles sont les implications de la décision du tribunal sur les sommes dues par Mme [R] ?

La décision du tribunal a des implications directes sur les sommes dues par Mme [R]. Selon l’article 696 du Code de procédure civile, « la partie qui succombe est condamnée aux dépens. »

Dans ce cas, le tribunal a validé la contrainte de l’Urssaf pour un montant ramené à 1828,60 euros, comprenant 1790,60 euros en principal et 38 euros de majorations de retard. Cela signifie que Mme [R] est désormais légalement tenue de payer cette somme à l’Urssaf.

De plus, le tribunal a ordonné l’exécution provisoire du jugement, ce qui signifie que l’Urssaf peut commencer à recouvrer cette somme immédiatement, même si Mme [R] décide de faire appel. Les majorations de retard continueront de s’accumuler jusqu’à complet paiement, augmentant ainsi le montant total que Mme [R] devra rembourser.

Quels recours sont disponibles pour Mme [R] après le jugement ?

Après le jugement, Mme [R] dispose de plusieurs recours. Selon l’article 500 du Code de procédure civile, « la partie qui succombe peut interjeter appel du jugement dans un délai de 1 mois à compter de sa notification. »

Mme [R] peut donc faire appel de la décision du tribunal si elle estime que ses droits n’ont pas été respectés ou que la décision est injuste. L’appel doit être formé devant la cour d’appel compétente, et il est essentiel qu’elle présente des arguments solides pour contester le jugement.

En outre, si elle n’a pas pu se présenter à l’audience pour des raisons valables, elle pourrait également envisager de demander la rétractation du jugement en vertu de l’article 583 du Code de procédure civile, qui permet de demander la révision d’un jugement en cas de non-communication d’éléments essentiels.

Il est conseillé à Mme [R] de consulter un avocat pour explorer ces options et déterminer la meilleure stratégie à adopter.

 

REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

12 décembre 2024
Tribunal judiciaire d’Avignon
RG n° 23/00897
COUR D’APPEL DE NÎMES
TRIBUNAL JUDICIAIRE D’AVIGNON

N° RG 23/00897 – N° Portalis DB3F-W-B7H-JR5Z
Minute N° : 24/00764

CONTENTIEUX DE LA PROTECTION SOCIALE

JUGEMENT DU 12 Décembre 2024

DEMANDEUR

URSSAF [Localité 3]
[Adresse 4]
[Adresse 4]
représentée par Me Thierry CATOIS, avocat au barreau d’AVIGNON

DEFENDEUR :

Madame [D] [H] [R]
née le 27 Août 1972 à [Localité 2]
[Adresse 1]
[Adresse 1]
non comparante, ni représentée

COMPOSITION DU TRIBUNAL :

Madame Florence DELORD, Magistrate honoraire, Présidente,
Monsieur Francis ESPIC, Assesseur employeur,
Mme Justine LUSTRO, Assesseur salarié,

assistés de Mme Fabienne RAVAT,greffier,

DÉBATS EN AUDIENCE PUBLIQUE
Audience publique du 14 Novembre 2024

JUGEMENT :
A l’audience publique du 14 Novembre 2024 , après débats, l’affaire a été mise en délibéré, avis a été donné aux parties par le tribunal que le jugement sera prononcé à la date du 12 Décembre 2024 par la mise à disposition au greffe, Réputé contradictoire, en premier ressort.

_______________________
Copie exécutoire délivrée à : URSSAF [Localité 3]
Copie certifiée conforme délivrée aux parties le :12/12/2024

Par une lettre postée le 3 novembre 2023, Mme [R] qui avait été affiliée au RSI en qualité de commerçante, a fait opposition à une contrainte établie le 12 octobre 2023 par l’Urssaf (venant aux droits du RSI), signifiée le 24 octobre 2023, qui représentait ses cotisations sociales personnelles des mois de novembre-décembre 2019, octobre-novembre-décembre 2020, décembre 2021, des 2è et 4è trimestres 2022 et 1er trimestre 2023, pour la somme de 14975,60 euros, soit 14872,60 euros de cotisations et 103 euros de majorations de retard.

Par ses conclusions développées à l’audience du 14 novembre 2024, l’Urssaf a demandé au tribunal de valider la contrainte pour les seules périodes « novembre-décembre 2019 – octobre à décembre 2020 – décembre 2021 et 2è trimestre 2022 » et de condamner la défenderesse à lui payer la somme ramenée, après la transmission tardive des revenus de 2021, à 1828,60 euros (soit 1790,60 en principal et 38 euros de majorations de retard) , ainsi que les majorations de retard complémentaires jusqu’à complet paiement, outre les frais de signification et d’exécution de la contrainte, avec exécution provisoire.

Convoquée par lettre recommandée avec avis de réception signé le 27 juin 2023 Mme [R] ne s’est pas présentée à l’audience, ni personne en son nom.

MOTIFS DE LA DECISION

Les conclusions de l’Urssaf présentent le détail des sommes réclamées (et actualisées après la transmission tardive des revenus de 2021) qui ne correspondent plus qu’aux sommes réclamées par la mise en demeure du 10 novembre 2022 reçue le 15 novembre 2022 pour le total de 14663,60 euros (dont 86 euros de majorations de retard), mise en demeure qui n’a pas été contestée et qui permettait donc à la débitrice de connaître la nature, les montants et les périodes correspondant à la somme réclamée.
La contrainte se référait à deux autres mises en demeure des 27 janvier et 5 mai 2023 (4è trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023 ) dont la preuve de leur réception n’a pas été retrouvée par l’Urssaf.

Mme [R] ne s’est pas présenté à l’audience pour faire valoir les motifs de son opposition.

Le tribunal fait droit aux demandes de l’Urssaf.

PAR CES MOTIFS

Le tribunal statuant par jugement réputé contradictoire et en premier ressort,

Constate que les sommes dues pour le 4è trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023 ne sont plus réclamées,

Valide la contrainte du 12 octobre 2023 pour la somme ramenée de 14663,60 euros à 1828,60 euros, soit 1790,60 en principal et 38 euros de majorations de retard,

Condamne Mme [R] à payer à l’Urssaf cette somme de 1828,60 euros, avec les majorations de retard complémentaires jusqu’à complet paiement, outre les frais de signification et d’exécution de la contrainte,

Ordonne l’exécution provisoire du présent jugement,

Condamne Mme [R] aux dépens (article 696 du code de procédure civile).

Le présent jugement a été signé par Madame DELORD, Présidente, et par Madame Fabienne RAVAT, greffière.

LA GREFFIERE LA PRÉSIDENTE


0 0 votes
Je supporte LegalPlanet avec 5 étoiles
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Chat Icon
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x