Plusieurs tables rondes relatives à « La concentration des médias en France, une réelle exception culturelle ? » ont eu lieu au Sénat le 9 juin 2005. Rappelons que le Premier ministre a décidé au début de l’année 2005 de créer une commission chargée d’étudier les questions relatives à la concentration des médias. La Commission Lancelot devrait prochainement rendre son rapport sur la question. Le débat a notamment abordé les moyens mis en oeuvre par certains groupes de presse pour rester indépendants (intégration de l’ensemble des activités de publication : impression, diffusion, qualité des contenus etc.). Les dangers pour le pluralisme que constituent l’ »externalisation » de la rédaction des contenus ou le pouvoir croissant de la publicité (42 p. 100 du total des recettes pour les magazines) ont également été abordés.
Il a été rappelé pendant les échanges que le phénomène de concentration n’était pas propre au secteur des médias mais touchait de nombreux secteurs (e.g. informatique). Les difficultés de la presse française ont également été pointés : manque de fonds propres, distribution de la presse, frais importants de fabrication ou de transport etc.
L’idée d’une intervention reglementaire européenne pour lutter contre la concentration des médias a été discutée. Le thème de la publicité a fait l’objet de plusieurs interventions : rôle de la publicité, baisse des investissements publicitaires en presse quotidienne nationale (- 44 p. 100 ces cinq dernières années). La place des médias régionaux ainsi que l’impact d’Internet et du « tout gratuit » ont été présentés comme des enjeux majeurs de société. Sur le plan de la réglementation, la nécessité de mettre en place un cadre réglementaire spécifique n’a pas été remise en cause, néanmoins, la souplesse et l’importance d’un dispositif de régulation efficace ont été jugés comme des éléments incontournables.
Enfin, les débats se sont concentrés sur les médias du futur (blogs) présentés comme des nouveaux modes de communication ou d’information où la notion d’interactivité est centrale.
A consulter :
Rapport des débats