Sécurité des Systèmes : 25 octobre 2017 Cour de cassation Pourvoi n° 16-21.780

·

·

Sécurité des Systèmes : 25 octobre 2017 Cour de cassation Pourvoi n° 16-21.780
Ce point juridique est utile ?

SOC. / ELECT

CH.B

COUR DE CASSATION
______________________

Audience publique du 25 octobre 2017

Rejet

M. HUGLO, conseiller doyen
faisant fonction de président

Arrêt n° 2341 F-D

Pourvoi n° E 16-21.780

R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E

_________________________

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
_________________________

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l’arrêt suivant :

Statuant sur le pourvoi formé par :

1°/ le syndicat CGT Ricoh, dont le siège est […]                                                                        ,

2°/ L’union locale CGT Rungis Thiais Chevilly Larue, dont le siège est […]                                                       ,

contre le jugement rendu le 20 juillet 2016 par le tribunal d’instance de Villejuif (contentieux des élections professionnelles), dans le litige les opposant :

1°/ à la société Ricoh France, dont le siège est […]                                                                        ,

2°/ à M. Gérard Y…, domicilié […]                           ,

3°/ à M. Christian Z…, domicilié […]                                                                ,

4°/ à M. Erick A…, domicilié […]                                 ,

5°/ à M. Christian B…, domicilié […]                                ,

6°/ à M. Jean C…, domicilié […]                                ,

7°/ à M. BB…         , domicilié […]                                             ,

8°/ à M. Patrice D…, domicilié […]                                               ,

9°/ à M. Pierre E…, domicilié […]                            ,

10°/ à M. Jean-Philippe F…, domicilié […]                                                    ,

11°/ à M. Giuseppe G…, domicilié […]                                     ,

12°/ à M. Christophe H…, domicilié […]                                     ,

13°/ à M. Laurent I…, domicilié […]                                          ,

14°/ à M. Patrice J…, domicilié […]                                         ,

15°/ à Mme Patricia K…, domiciliée […]                                 ,

16°/ à M. Didier L…, domicilié […]                               ,

17°/ à M. Stéphane M…, domicilié […]                             ,

18°/ à M. Bruno N…, domicilié […]                                  ,

19°/ à M. Philippe O…, domicilié […]                                        ,

20°/ à M. Michel P…, domicilié […]                                             ,

21°/ à Mme Frédéric Q…, domiciliée […]                             ,

22°/ à M. Grégoire R…, domicilié […]                               ,

23°/ à M. Jean S…, domicilié […]                                            ,

24°/ à Symetal CFDT Sud francilien, dont le siège est […]                               ,

25°/ à la CFTC Métallurgie du Val-de-Marne, dont le siège est ME […]                                            ,

26°/ à FO métaux, dont le siège est […]                     ,

27°/ à la SMIDEF CFE CGC, dont le siège est […]                                  ,

28°/ à l’UNSA Val-de-Marne, dont le siège est […]                            ,

défendeurs à la cassation ;

Les demandeurs invoquent, à l’appui de leur pourvoi, le moyen unique de cassation annexé au présent arrêt ;

Vu la communication faite au procureur général ;

LA COUR, composée conformément à l’article L. 431-3, alinéa 2, du code de l’organisation judiciaire, en l’audience publique du 27 septembre 2017, où étaient présents : M. Huglo, conseiller doyen faisant fonction de président, Mme Basset, conseiller rapporteur, Mme Chamley-Coulet, conseiller référendaire, Mme Lavigne, greffier de chambre ;

Sur le rapport de Mme Basset, conseiller, les observations de la SCP Sevaux et Mathonnet, avocat du syndicat CGT Richo et de L’union locale CGT Rungis Thiais Chevilly Larue, de la SCP Célice, Soltner, Texidor et Périer, avocat de la société Ricoh France, et après en avoir délibéré conformément à la loi ;

Attendu, selon le jugement attaqué (tribunal d’instance de Villejuif, 20 juillet 2016), que les élections des délégués du personnel et des membres du comité d’entreprise de la société Ricoh France se sont déroulées le 23 mars 2016 ; que le syndicat CGT Ricoh France et l’union locale CGT Rungis Thiais Chevilly Larue (les organisations syndicales) ont saisi le tribunal d’instance d’une requête aux fins d’annulation de l’élection des membres du comité d’entreprise ;

Sur le moyen unique, pris en ses quatrième et sixième branches :

Attendu que les organisations syndicales font grief au jugement de les débouter de leur demande en annulation des élections des représentants du personnel au comité d’entreprise du 23 mars 2016, alors, selon le moyen :

1°/ que lorsqu’il est recouru à un vote électronique et afin de garantir l’intégrité et la sincérité du scrutin, chaque salarié dispose d’une notice d’information détaillée sur le déroulement des opérations électorales et les représentants du personnel et les membres du bureau de vote bénéficient d’une formation sur le système de vote électronique retenu ; que la carence de cette formation vicie le scrutin sans qu’il y ait lieu de rechercher son influence sur le scrutin ; qu’en l’espèce le protocole électoral prévoyait que cette formation devait être délivrée aux représentants syndicaux, représentants du personnel et membres du bureau de vote ; que le tribunal qui a constaté que la formation requise avait été délivrée aux seuls délégués syndicaux, ne pouvait, pour refuser d’annuler le scrutin, estimer qu’il avait été satisfait à la formation des représentants du personnel par la seule information distribuée à tous les salariés et que la preuve n’était pas rapportée d’un défaut de formation ayant influencé les résultats des élections, sans statuer par un double motif inopérant et priver sa décision de base légale au regard de l’article R. 2324-11 du code du travail et les principes généraux du droit électoral ;

2°/ qu’en méconnaissant de surcroît ses propres constatations dont il résultait que la formation requise avait été délivrée aux seuls délégués syndicaux, le tribunal a violé l’article R. 2324-11 du code du travail et les principes généraux du droit électoral ;

Mais attendu qu’à moins qu’elles soient directement contraires aux principes généraux du droit électoral, les irrégularités commises dans l’organisation et le déroulement du scrutin ne peuvent constituer une cause d’annulation que si elles ont exercé une influence sur le résultat des élections ; qu’ayant constaté que les délégués syndicaux avaient reçu la formation relative au vote électronique et relevé que les organisations syndicales avaient reçu cette même formation par leur intermédiaire et qu’aucun manquement relatif à l’information ou à la formation susceptible d’avoir perturbé le déroulement du scrutin ni influencé le résultat des élections n’était établi, le tribunal d’instance a légalement justifié sa décision ;

Sur le moyen unique, pris en sa cinquième branche :

Attendu que les organisations syndicales font le même grief au jugement, alors, selon le moyen, que le système de vote électronique retenu doit assurer la confidentialité des données transmises, notamment de celles des fichiers constitués pour établir les listes électorales des collèges électoraux ainsi que la sécurité de l’adressage des moyens d’authentification, de l’émargement, de l’enregistrement et du dépouillement des votes ; que le tribunal qui, s’agissant de la restitution des clés de vote en cas de perte ou de vol, ne fait état, hors la saisie de l’adresse mail professionnelle, d’aucun procédé permettant de vérifier l’identité de la personne sollicitant la restitution d’une clé de vote et par voie de conséquence d’aucune précaution destinée à éviter qu’une personne non autorisée ne puisse se substituer frauduleusement à l’électeur pour procéder à cette demande, n’a, en cet état, pas caractérisé que le système de vote garantissait la confidentialité du vote et a privé sa décision de base légale au regard de l’article R. 2324-5 et des principes généraux du droit électoral ;

 


0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Chat Icon
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x