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Contrat de bailPar contrat du 16 septembre 2021, Monsieur [O] [E] a donné à bail à Monsieur [B] [N] un appartement à usage d’habitation n°22 et une place de parking en sous-sol n°5, pour un loyer mensuel de 481,00 euros et une provision sur charges de 63,00 euros. Caution solidaireLe 20 septembre 2021, Monsieur [X] [U] s’est engagé en qualité de caution solidaire du bail signé par Monsieur [B] [N]. Commandement de payerLe 14 mars 2024, Monsieur [O] [E] a signifié à Monsieur [B] [N] un commandement de payer les loyers et charges impayés, dénoncé à Monsieur [X] [U] le 25 mars 2024. Assignation en justiceLe 25 et 26 juin 2024, Monsieur [O] [E] a assigné Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] devant le juge des contentieux de la protection de Toulouse pour obtenir la constatation de l’acquisition de la clause résolutoire, l’expulsion de Monsieur [B] [N], et le paiement de diverses sommes. Audience et mise à jour des demandesLors de l’audience du 27 septembre 2024, Monsieur [O] [E] a actualisé sa demande de paiement à 4.133,76 euros, incluant les mensualités impayées jusqu’à septembre 2024. Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] ne se sont pas présentés. Recevabilité de l’actionLe Tribunal a constaté la recevabilité de l’action, ayant été notifiée à la préfecture de Haute-Garonne plus de six semaines avant l’audience. Acquisition de la clause résolutoireLa clause résolutoire du bail stipule un délai de deux mois pour le paiement après un commandement de payer. Le commandement du 14 mars 2024 a été signifié, mais Monsieur [B] [N] n’a pas réglé sa dette dans ce délai, entraînant la résiliation du bail au 15 mai 2024. Montant de l’arriéré locatifMonsieur [O] [E] a prouvé que Monsieur [B] [N] devait 2.582,44 euros, incluant les mensualités impayées jusqu’à août 2024. Monsieur [B] [N] a été condamné à payer cette somme solidairement avec Monsieur [X] [U]. Indemnité d’occupationMonsieur [B] [N] a également été condamné à verser une indemnité d’occupation mensuelle à compter du 1er septembre 2024 jusqu’à la libération des lieux, fixée au montant du loyer et des charges. Demandes accessoires et dépensMonsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] supporteront les dépens, incluant le coût du commandement de payer et de l’assignation. Ils devront également verser 300,00 euros à Monsieur [O] [E] au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Décision finaleLe juge a ordonné à Monsieur [B] [N] de libérer les lieux et a précisé que, faute de libération volontaire, une expulsion pourrait être effectuée avec l’assistance d’un serrurier et de la force publique. La décision est exécutoire à titre provisoire. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
NAC: 5AA
N° RG 24/03020 – N° Portalis DBX4-W-B7I-TGUZ
ORDONNANCE
DE RÉFÉRÉ
N° B
DU : 28 Octobre 2024
[O] [E]
C/
[B] [N]
[X] [U]
Expédition revêtue de
la formule exécutoire
délivrée le 28 Octobre 2024
à Me Olivier GROC
Expédition délivrée
à toutes les parties
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
Le Lundi 28 Octobre 2024, le Tribunal judiciaire de TOULOUSE,
Sous la présidence de Ariane PIAT, Juge au Tribunal judiciaire de TOULOUSE, chargée des contentieux de la protection, statuant en qualité de Juge des référés, assistée de Halima KAHLI Greffière, lors des débats et de Hanane HAMMOU-KADDOUR, Greffière chargée des opérations de mise à disposition.
Après débats à l’audience du 27 Septembre 2024, a rendu l’ordonnance de référé suivante, mise à disposition conformément à l’article 450 et suivants du Code de Procédure Civile, les parties ayant été avisées préalablement ;
ENTRE :
DEMANDEUR
M. [O] [E], demeurant [Adresse 3]
représenté par Me Olivier GROC, avocat au barreau de TARN-ET-GARONNE
ET
DÉFENDEURS
M. [B] [N], demeurant [Adresse 2]
non comparant, ni représenté
M. [X] [U], demeurant [Adresse 5]
non comparant, ni représenté
Par contrat du 16 septembre 2021, Monsieur [O] [E] a donné à bail à Monsieur [B] [N] un appartement à usage d’habitation n°22 et une place de parking en sous-sol n°5, situés [Adresse 4] pour un loyer mensuel de 481,00 euros et une provision sur charges mensuelle de 63,00 euros.
Par acte séparé du 20 septembre 2021, Monsieur [X] [U] s’est engagé en qualité de caution solidaire du bail signé par Monsieur [B] [N].
Le 14 mars 2024, Monsieur [O] [E] a fait signifier à Monsieur [B] [N] un commandement de payer les loyers et charges impayés visant la clause résolutoire, dénoncé à Monsieur [X] [U] le 25 mars 2024.
Par acte de commissaire de justice en date du 25 juin 2024 et du 26 juin 2024, Monsieur [O] [E] a ensuite fait assigner Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] devant le juge des contentieux de la protection de Toulouse statuant en référé pour obtenir le constat de l’acquisition de la clause résolutoire au 15 mai 2024, l’expulsion de Monsieur [B] [N], au besoin avec l’assistance d’un serrurier et de la force publique, et la condamnation solidaire de Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] au paiement :
– de la somme de 2.032,32 euros, à titre provisionnel, mensualité de mai 2024 incluse, représentant les loyers et charges impayés à la date de l’assignation, somme à parfaire au jour de l’audience,
– des loyers et charges impayés du jour du commandement de payer au jour du jugement à intervenir et avec intérêts,
– d’une indemnité d’occupation mensuelle, fixée au montant actuel du loyer et des charges, à compter de la résiliation du bail soit le 15 mai 2024 jusqu’au départ effectif des lieux, laquelle indemnité sera indexée tout comme le loyer, et avec intérêts de droit,
– d’une somme de 800,00 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile et des dépens, en ce compris le coût du commandement de payer, de l’assignation, et le cas échéant des actes signifiés dans le cadre des mesures conservatoires qui ont été prises sur les biens et valeurs mobilières.
Une copie de l’assignation a été notifiée à la préfecture de Haute-Garonne par la voie électronique le 28 juin 2024.
A l’audience du 27 septembre 2024, Monsieur [O] [E], représenté par Maître [K] [R], maintient les demandes de son assignation et actualise le montant de sa demande en paiement à la somme de 4.133,76 euros, pour inclure les mensualités impayées jusqu’à celle de septembre 2024 comprise.
Convoqué par acte de commissaire de justice signifié à personne et par dépôt à l’étude du commissaire de justice respectivement le 25 juin 2024 et le 26 juin 2024, Monsieur [X] [U] et Monsieur [B] [N] ne sont ni présents ni représentés.
L’affaire a été mise en délibéré au 28 octobre 2024.
En application de l’article 472 du code de procédure civile, en l’absence du défendeur, le Tribunal ne fait droit à la demande que s’il l’estime recevable, régulière et bien fondée.
I. SUR LA RESILIATION
1. Sur la recevabilité de l’action
Une copie de l’assignation a été notifiée à la préfecture de Haute-Garonne par la voie électronique le 28 juin 2024, soit plus de six semaines avant l’audience, conformément à l’article 24 III de la loi n°89-462 du 06 juillet 1989 en sa version applicable au litige.
L’action est donc recevable.
2. Sur l’acquisition des effets la clause résolutoire
L’article 24 I de la loi n°89-462 du 06 juillet 1989, en sa version applicable à la date de conclusion du contrat, prévoit que “toute clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus ou pour non-versement du dépôt de garantie ne produit effet que deux mois après un commandement de payer demeuré infructueux”.
Le bail conclu le 16 septembre 2021 contient une clause résolutoire (article VIII. Clause résolutoire) reprenant les modalités de cet article, laissant un délai de deux mois pour payer la dette après délivrance du commandement de payer.
Un commandement de payer reproduisant cette clause a été signifié le 14 mars 2024, pour la somme en principal de 1.287,48 euros. C’est à tort que ce commandement de payer a mentionné un délai de six semaines pour apurer la dette, alors que la clause résolutoire du contrat principal mentionne deux mois et que la loi du 27 juillet 2023 ne déroge pas aux règles civiles de l’application de la loi dans le temps. Il convient donc de vérifier si le locataire a réglé sa dette dans le délai de deux mois.
Monsieur [B] [N] n’a réglé aucune somme dans le délai de deux mois. A défaut de paiement total de la somme visée dans le commandement de payer, il y a lieu de constater que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire contenue dans le bail étaient réunies à la date du 15 mai 2024.
En l’absence de demande de délais de paiement suspensifs de la clause résolutoire, la résiliation est intervenue le 15 mai 2024 et Monsieur [B] [N] est depuis occupant sans droit ni titre. L’expulsion de Monsieur [B] [N] sera donc ordonnée, au besoin avec assistance d’un serrurier et de la force publique.
II. SUR LE MONTANT DE L’ARRIERE LOCATIF
L’article 1728 du code civil et l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 obligent le locataire à payer le loyer et les charges récupérables aux termes convenus.
L’article 24 V de la loi du 06 juillet 1989 prévoit que “le juge peut d’office vérifier tout élément constitutif de la dette locative et le respect de l’obligation prévue au premier alinéa de l’article 6 de la présente loi”.
Monsieur [O] [E] produit un décompte du 25 septembre 2024 démontrant que Monsieur [B] [N] reste devoir la somme de 2.582,44 euros, mensualité d’août 2024 comprise, après soustraction des frais de poursuite compris dans les dépens (987,90 euros, étant précisé que certains frais ont été facturés deux fois). S’agissant de la somme demandée au titre du mois de septembre 2024, elle ne peut être demandée par avance, s’agissant d’une indemnité d’occupation due en totalité uniquement si l’ancien locataire des lieux se maintient dans les lieux jusqu’au 30 septembre 2024 et non d’un loyer payable d’avance.
Monsieur [B] [N] n’apporte aucun élément de nature à contester le principe ni le montant de la dette.
Il sera ainsi condamné à titre provisionnel au paiement de la somme de 2.582,44 euros solidairement avec Monsieur [X] [U], qui s’est porté caution et s’est vu signifier le commandement de payer et l’assignation.
Monsieur [B] [N] sera également condamné au paiement d’une indemnité d’occupation mensuelle pour la période courant du 01 septembre 2024 à la date de la libération effective et définitive des lieux, l’arriéré d’indemnités d’occupation pour la période du 15 mai 2024 au 31 août 2024 étant déjà compris dans la somme provisoire octroyée. Cette indemnité d’occupation mensuelle, visant à compenser et à indemniser l’occupation des lieux sans droit ni titre, sera fixée au montant résultant du loyer et des charges tel qu’il aurait été si le contrat s’était poursuivi.
Monsieur [X] [U] sera également condamné solidairement avec Monsieur [B] [N] aux indemnités d’occupation, ayant étendu son acte de cautionnement à celles-ci, dans la limite de la somme de 19.584,00 euros.
III. SUR LES DEMANDES ACCESSOIRES
Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U], parties perdantes, supporteront in solidum la charge des dépens, qui comprendront notamment le coût du commandement de payer, de l’assignation en référé et de sa notification à la préfecture.
Cependant, Monsieur [O] [E], sera débouté de sa demande concernant les dépens au titre des mesures conservatoires, lesquels restent hypothétiques à ce jour.
Compte tenu des démarches judiciaires qu’a dû accomplir Monsieur [O] [E], Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] seront condamnés in solidum à lui verser une somme de 300,00 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
La présente décision est de plein droit exécutoire à titre provisoire.
Le juge des contentieux de la protection statuant en référé, par mise à disposition au greffe, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort,
CONSTATONS que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire figurant au bail conclu le 16 septembre 2021 entre Monsieur [O] [E] et Monsieur [B] [N] concernant l’appartement n°22 et la place de parking en sous-sol n°5 situés [Adresse 4] sont réunies à la date du 15 mai 2024 ;
ORDONNONS en conséquence à Monsieur [B] [N] de libérer les lieux et de restituer les clés ;
DISONS qu’à défaut pour Monsieur [B] [N] d’avoir volontairement libéré les lieux et restitué les clés, Monsieur [O] [E] pourra, deux mois après la signification d’un commandement de quitter les lieux, faire procéder à son expulsion ainsi qu’à celle de tous occupants de son chef, y compris le cas échéant avec le concours d’un serrurier et de la force publique ;
CONDAMNONS solidairement Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] à verser à Monsieur [O] [E] à titre provisionnel la somme de 2.582,44 euros (décompte arrêté au 25 septembre 2024, comprenant les loyers, charges et indemnités d’occupation impayés jusqu’à l’échéance du mois d’août 2024 comprise) ;
CONDAMNONS solidairement Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] à payer à Monsieur [O] [E] à titre provisionnel une indemnité d’occupation mensuelle à compter du 01 septembre 2024 et jusqu’à la date de la libération définitive des lieux et la restitution des clés ;
FIXONS cette indemnité mensuelle d’occupation au montant du loyer et des charges, calculés tels que si le contrat s’était poursuivi ;
CONDAMNONS in solidum Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] à verser à Monsieur [O] [E] une somme de 300,00 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNONS in solidum Monsieur [B] [N] et Monsieur [X] [U] aux dépens, qui comprendront notamment le coût du commandement de payer, de l’assignation et de sa notification à la préfecture, à l’exclusion des dépens au titre des mesures conservatoires ;
RAPPELONS que la présente ordonnance est de plein droit exécutoire à titre provisoire ;
La greffière, Le juge,