Maintien de l’hospitalisation sous contrainte pour un patient en décompensation psychotique aiguë

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Maintien de l’hospitalisation sous contrainte pour un patient en décompensation psychotique aiguë

Décision d’admission en soins psychiatriques

Le 3 décembre 2024, le directeur du [2] a pris une décision d’admission en soins psychiatriques contraints concernant Monsieur [F] [D], né le 9 mai 1971, qui est actuellement hospitalisé au Centre Psychothérapeutique de l’Ain. Cette décision fait suite à une saisine datée du 9 décembre 2024, accompagnée de pièces justificatives.

Procédure et audience

Les avis d’audience ont été adressés le 11 décembre 2024 à Monsieur [F] [D], représenté par son avocat Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA, ainsi qu’au directeur du [2] et au procureur de la République. L’audience s’est tenue dans des locaux spécialement aménagés, où Monsieur [F] [D] a été entendu en présence de son avocat.

État de santé du patient

Monsieur [F] [D], âgé de 53 ans, a été hospitalisé le 2 décembre 2024 en raison d’un péril imminent. Lors de l’audience, il a exprimé qu’il n’avait rien à se reprocher et a évoqué des propos incohérents, mentionnant une menace d’explosion à [Localité 3]. Il a également déclaré ne pas avoir besoin de traitement et souhaitait quitter l’hôpital rapidement.

Régularité de la décision administrative

La procédure d’hospitalisation a été jugée régulière en la forme, sans observations à formuler sur les décisions administratives prises.

Bien-fondé de l’hospitalisation sous contrainte

Monsieur [F] [D] est sous hospitalisation sans consentement depuis le 2 décembre 2024, en raison d’une décompensation psychotique aiguë liée à une rupture thérapeutique, avec des comportements hétéro-agressifs. Les certificats médicaux indiquent un trouble psychotique chronique décompensé, avec des éléments de délire non systématisé. Le médecin a noté une recrudescence des symptômes délirants, justifiant le maintien de l’hospitalisation complète pour stabiliser l’état du patient et éviter des dangers pour lui-même et autrui.

Conclusion de la décision

En conséquence, le tribunal a autorisé le maintien de l’hospitalisation complète de Monsieur [F] [D]. Il a été rappelé que cette décision peut faire l’objet d’un appel dans un délai de dix jours suivant sa notification. La décision a été rendue le 12 décembre 2024, signée par Estelle GIOVANNANGELI et Emilie BOUCHARD.

Questions / Réponses juridiques :

 

Quelle est la procédure d’hospitalisation sous contrainte en France ?

L’hospitalisation sous contrainte en France est régie par le Code de la santé publique, notamment par les articles L3211-1 et suivants.

Selon l’article L3211-1, une personne peut être hospitalisée sans son consentement si elle présente un trouble mental qui nécessite des soins et si son état met en danger sa santé ou celle d’autrui.

La procédure d’hospitalisation sans consentement peut être engagée dans deux cas :

1. Sur décision du représentant de l’État (article L3212-1) : en cas de péril imminent, le directeur de l’établissement peut décider d’une hospitalisation d’office.

2. Sur décision du juge des libertés et de la détention (article L3212-2) : après une hospitalisation d’office, le juge doit être saisi dans un délai de 12 jours pour confirmer ou non la mesure.

Il est également important de noter que l’article L3211-4 précise que le patient a le droit d’être assisté par un avocat lors de la procédure.

Quels sont les droits du patient lors d’une hospitalisation sous contrainte ?

Les droits des patients hospitalisés sous contrainte sont protégés par le Code de la santé publique, notamment par l’article L3211-2.

Cet article stipule que le patient a le droit d’être informé de son état de santé et des soins qui lui sont proposés.

De plus, le patient a le droit de contester la décision d’hospitalisation.

Il peut faire appel de la décision dans un délai de dix jours, comme mentionné dans l’ordonnance, et ce, par déclaration écrite motivée transmise au greffe de la cour d’appel.

L’article L3211-3 précise également que le patient a le droit d’être assisté par un avocat, ce qui garantit une protection juridique lors de la procédure.

Quelles sont les conditions justifiant une hospitalisation sous contrainte ?

Les conditions justifiant une hospitalisation sous contrainte sont définies par l’article L3211-1 du Code de la santé publique.

Pour qu’une hospitalisation sans consentement soit légale, il faut que le patient présente un trouble mental qui nécessite des soins.

De plus, il doit y avoir un danger pour lui-même ou pour autrui.

Dans le cas de Monsieur [F] [D], les certificats médicaux indiquent une décompensation psychotique aiguë avec hétéro-agressivité, ce qui justifie la mesure d’hospitalisation.

L’avis du médecin, qui décrit une recrudescence délirante et un déni des troubles, renforce la nécessité de cette hospitalisation pour protéger le patient et son entourage.

Quel est le rôle du juge dans la procédure d’hospitalisation sous contrainte ?

Le rôle du juge dans la procédure d’hospitalisation sous contrainte est essentiel et est encadré par le Code de la santé publique, notamment par les articles L3212-1 et L3212-2.

Le juge des libertés et de la détention doit être saisi dans un délai de 12 jours suivant l’hospitalisation d’office pour examiner la légalité de la mesure.

Il doit s’assurer que les conditions d’hospitalisation sans consentement sont remplies et que les droits du patient sont respectés.

Le juge peut décider de confirmer, de modifier ou d’annuler la mesure d’hospitalisation.

Il est également responsable de veiller à ce que le patient soit informé de ses droits et de la possibilité de faire appel de la décision.

Quelles sont les conséquences d’une hospitalisation sous contrainte pour le patient ?

Les conséquences d’une hospitalisation sous contrainte pour le patient peuvent être significatives.

Tout d’abord, l’hospitalisation sans consentement peut avoir un impact sur la santé mentale du patient, en raison de la stigmatisation associée à une telle mesure.

De plus, l’article L3211-4 du Code de la santé publique stipule que le patient a le droit d’être informé de son état de santé et des soins qui lui sont proposés, ce qui peut influencer son adhésion au traitement.

L’hospitalisation peut également entraîner des restrictions sur la liberté du patient, qui ne peut pas quitter l’établissement sans autorisation.

Enfin, le patient a la possibilité de contester la décision d’hospitalisation, ce qui peut lui permettre de retrouver une certaine autonomie.

 

REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

12 décembre 2024
Tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse
RG n° 24/01198
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOURG EN BRESSE

ORDONNANCE

N° RG 24/01198 – N° Portalis DBWH-W-B7I-G5QR

N° Minute : 24/00759

Nous, Estelle GIOVANNANGELI, juge placée au tribunal judiciaire de BOURG EN BRESSE, assistée de Emilie BOUCHARD, greffier, en présence de [O] [J], greffier stagiaire

Vu la décision d’admission en soins psychiatriques contraints prise par le directeur du [2] en date du 03 décembre 2024,

Concernant :

Monsieur [F] [D]
né le 09 Mai 1971 à [Localité 5]

actuellement hospitalisé au Centre Psychothérapique de l’Ain ;

Vu la saisine en date du 09 Décembre 2024, du Directeur du [2] et les pièces jointes à la saisine ;

Vu les avis d’audience adressés, avec la requête, le 11 décembre 2024 à :

– Monsieur [F] [D]
Rep/assistant : Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA, avocat au barreau de l’Ain,
– Monsieur LE DIRECTEUR DU [2]
– Madame LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE

Vu l’avis du procureur de la République en date du 11 décembre 2024 ;

Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés du [2] en audience publique :

– Monsieur [F] [D] assisté de Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA, avocat au barreau de l’Ain, désigné d’office ;

* * *

Le patient, âgé de 53 ans, a été hospitalisé le 02 décembre 2024 à 19h05 selon la procédure de péril imminent

A l’audience, le patient déclare qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il a été pris par les forces de l’ordre parce que « [Localité 3] allait exploser ». Le patient est difficilement compréhensible car son discours est décousu. Il indique cependant qu’il n’a pas besoin de traitement et que lui aurait plutôt envie de se sauver « vite fait ».

Son Conseil n’a pas d’observation sur la procédure ni sur le bien-fondé des décisions administratives.

I. Sur la régularité de la décision administrative

La procédure est donc régulière en la forme et n’appelle pas d’observation.

II – Sur le bien-fondé de l’hospitalisation sous contrainte à temps complet :

[F] [D] fait l’objet d’une hospitalisation sans consentement depuis le 02 décembre 2024, selon la procédure de péril imminent. Il résulte du certificat médical initial une décompensation psychotique aiguë à la suite d’une rupture thérapeutique avec hétéro-agressivité envers sa mère. Le médecin relève un délire non systématisé. Les certificats successifs précisent que le patient est connu de la psychiatrie pour un trouble psychotique chronique décompensé avec passage à l’acte suite à une rupture de traitement. Les médecins décrivent une présentation incurique, un délire riche (évoque [Localité 4] ou l’effondrement du HLM à cause des « russes »).

Dans son avis motivé du 10 décembre 2024, le Docteur [P] décrit une une recrudescence délirante avec thématique de grandeur prédominante et un patient dans le déni des troubles.

En conséquence, compte tenu de l’ensemble de ces éléments, au regard de la gravité des motifs de l’hospitalisation sous contrainte et des motifs repris dans l’avis simple, il convient d’autoriser le maintien de l’hospitalisation complète sans consentement en la forme actuelle, dans le but que l’état du patient se stabilise, et qu’il puisse adhérer aux soins, au vu du danger qui persiste manifestement pour lui-même et pour les tiers en cas de sortie prématurée.

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,

Autorisons le maintien de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [F] [D] ;

Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de dix jours de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Lyon : [Adresse 1].

Ainsi rendue le 12 Décembre 2024 au [2] par Estelle GIOVANNANGELI assistée de Emilie BOUCHARD qui l’ont signée.

Le greffier Le juge

Copie de la présente ordonnance reçue ce jour le 12 Décembre 2024,
le patient,

l’avocat,

Monsieur le Directeur du [2],

Notifié ce jour à Madame le Procureur de la République,


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