Sommaire Contexte de l’hospitalisationMonsieur [W] [Z], né le 02 mai 1978, a été hospitalisé sans son consentement au CHU de Nîmes depuis le 04 décembre 2024. Cette admission a été décidée en urgence par le Directeur de l’établissement à la demande d’un tiers, en raison de l’état de santé mentale du patient. Procédure judiciaireLe 11 décembre 2024, le Directeur de l’établissement a saisi le tribunal pour un contrôle de la mesure d’hospitalisation complète. Une audience publique a eu lieu le 12 décembre 2024, où Monsieur [W] [Z] était présent, assisté par son avocat, Me Chloé PICAVEZ. Le Procureur de la République a également formulé des observations écrites en faveur de la poursuite de l’hospitalisation. Évaluation médicaleLe certificat médical du 04 décembre 2024, établi par le Docteur [L] [P], a diagnostiqué Monsieur [W] [Z] comme schizophrène, avec des symptômes d’agitation aiguë et d’anosognosie totale. Un second certificat, daté du 07 décembre 2024, a confirmé la nécessité de maintenir le patient en hospitalisation complète. L’avis du médecin [V] [H] du 10 décembre 2024 a souligné la persistance des troubles mentaux et la nécessité d’une surveillance médicale constante. Décision du tribunalLe tribunal a constaté que les conditions légales pour l’hospitalisation sans consentement étaient remplies et ont décidé de ne pas ordonner la mainlevée de la mesure. La poursuite de l’hospitalisation complète a été ordonnée, en raison de l’état de santé du patient qui nécessite une surveillance médicale continue. Voies de recoursLa décision du tribunal est susceptible d’appel dans un délai de 10 jours. Cet appel ne suspend pas l’exécution de la décision, sauf demande expresse du Procureur de la République. La notification de l’ordonnance a été faite aux parties concernées, y compris au Directeur de l’établissement et à l’avocat de Monsieur [W] [Z]. |
Questions / Réponses juridiques :
Quelles sont les conditions légales pour une hospitalisation sans consentement selon le Code de la Santé Publique ?Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement que si deux conditions sont remplies : 1° Ses troubles rendent impossible son consentement ; 2° Son état impose des soins immédiats, assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme. Ces dispositions visent à protéger les droits des patients tout en garantissant leur sécurité et celle des autres. Il est donc essentiel que l’évaluation médicale soit rigoureuse et que les certificats médicaux soient clairs et précis pour justifier une telle mesure. Quels sont les droits du patient lors d’une hospitalisation sans consentement ?Lors d’une hospitalisation sans consentement, le patient a plusieurs droits garantis par le Code de la Santé publique. Tout d’abord, l’article L.3212-2 stipule que le patient doit être informé de son état de santé et des raisons de son hospitalisation. De plus, il a le droit d’être assisté par un avocat, comme cela a été le cas pour Monsieur [W] [Z], qui a été assisté de Me Chloé PICAVEZ lors de l’audience. Le patient a également le droit de contester la mesure d’hospitalisation. Il peut faire appel de la décision dans un délai de 10 jours, comme mentionné dans l’ordonnance, ce qui lui permet de faire valoir ses droits devant le Premier Président de la Cour d’Appel de Nîmes. Quelles sont les conséquences d’une décision de maintien en hospitalisation complète ?La décision de maintenir une hospitalisation complète a des conséquences significatives pour le patient. Tout d’abord, cela signifie que le patient, dans ce cas Monsieur [W] [Z], continuera à recevoir des soins psychiatriques sous surveillance médicale constante. Cette mesure est justifiée par l’évaluation médicale qui a conclu à la persistance des troubles mentaux, rendant impossible le consentement du patient. L’article L.3212-3 précise que la mesure d’hospitalisation doit être réévaluée régulièrement pour s’assurer qu’elle reste nécessaire. Si les conditions ne sont plus remplies, le patient doit être libéré. Cependant, tant que l’hospitalisation est maintenue, le patient est soumis à un cadre médical strict, ce qui peut avoir des implications sur sa liberté personnelle et son autonomie. Comment se déroule la procédure de contrôle de l’hospitalisation sans consentement ?La procédure de contrôle de l’hospitalisation sans consentement est encadrée par les articles L.3212-1 et suivants du Code de la Santé publique. Le directeur de l’établissement hospitalier doit saisir le juge pour obtenir un contrôle de la mesure d’hospitalisation, comme cela a été fait le 11 décembre 2024 dans le cas de Monsieur [W] [Z]. Lors de l’audience, le patient est entendu et peut être assisté par un avocat. Le juge examine les certificats médicaux et les observations des médecins pour déterminer si les conditions d’hospitalisation sans consentement sont toujours remplies. La décision du juge peut être contestée par le patient dans un délai de 10 jours, ce qui permet une protection juridique des droits du patient tout au long de la procédure. Cette procédure vise à garantir que les mesures de soins psychiatriques soient justifiées et respectent les droits fondamentaux des individus concernés. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
DOSSIER N° : N° RG 24/00983 – N° Portalis DBX2-W-B7I-KZMH
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES
magistrat du tribunal judiciaire de NIMES
ORDONNANCE
En matière de soins sans consentement
Nous, Laure CAVAIGNAC, vice-présidente, magistrat du tribunal judiciaire de NIMES,, siégeant à l’Annexe du tribunal judiciaire du CHU de NIMES assistée de Madame COURTOIS, Greffier ,
Monsieur [W] [Z]
né le 02 Mai 1978 à [Localité 3]
[Adresse 1]
[Localité 2]
actuellement hospitalisé sans consentement au CHU de NIMES depuis le 04 décembre 2024;
Vu la décision portant admission en soins psychiatriques prise le 04 décembre 2024 en urgence par Monsieur le Directeur de l’Etablissement à la demande d’un tiers en urgence,
Vu la saisine en date du 11 Décembre 2024 de Monsieur le Directeur de l’Etablissement hospitalier tendant au contrôle de la mesure d’hospitalisation complète ;
Vu le dossier prévu à l’article R 3211-11 du Code de la Santé Publique ;
Vu l’audience publique en date du 12 Décembre 2024 tenue à l’Annexe du tribunal judiciaire du CHU de NIMES à laquelle a comparu le patient, Monsieur [W] [Z] , dûment avisé, assisté de Me Chloé PICAVEZ, avocat commis d’office
Vu les observations écrites de Monsieur le Procureur de la République, favorable à la poursuite de la mesure, absent à l’audience ;
Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement sur la décision du directeur d’un établissement psychiatrique que si :
1° Ses troubles rendent impossible son consentement ;
2° son état impose des soins immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.
Monsieur [W] [Z] a été hospitalisé sans son consentement au vu du certificat médical établi par le Docteur [L] [P] en date du 04 décembre 2024 faisant état de “Patient schizophrène, agitation aigue, non agressif. Logorhée, passe du coq à l’ane. Agitation motrice, faits les cent pas. Anosognosie totale” état nécessitant une prise en charge médicale;
Monsieur [W] [Z] a été maintenu en hospitalisation complète au regard du certificat médical établi par le docteur [Y] [O] en date du 07 décembre 2024 ;
Aux termes de l’avis motivé du [V] [H] en date du 10 décembre 2024, ce médecin indique : “ Patient hospitalisé suite à la réapparition d’une symptomatologie psychotique et de désorganisation survenant dans un contexte de diminution très importante de son traitement.
Depuis son admission, il persiste un état de désorganisation conceptuelle majeure, et le
déni de tous les troubles qui l’affectent. ll est à noter qu’il se contient fortement en entretien, mais que dès qu’il est seul, la désorganisation revient. La conscience des troubles reste nulle. ll est nécessaire de poursuivre l’hospitalisation à temps complet, le temps d’adapter à nouveau son traitement et d’obtenir une rémission symptomatique satisfaisante.” et qu’en conséquence, la mesure de soins psychiatriques sans consentement avec hospitalisation à temps complet doit se poursuivre ;
Lors de l’audience, Monsieur [W] [Z] s’est exprimé.
Il résulte des éléments médicaux versés au soutien de la requête et des débats, que les troubles mentaux décrits aux certificats médicaux rappelés ci-dessus sont persistants à ce jour et rendent impossible son consentement sur la durée.
L’état de la personne nécessite une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.
P A R C E S M O T I F S
Statuant publiquement et en premier ressort ;
Vu les articles L 3212-1 et suivants du code de la santé publique;
Disons que les conditions légales de l’hospitalisation sans consentement de Monsieur [W] [Z] sont remplies depuis son admission et demeurent remplies à ce jour.
Disons n’y avoir lieu à ordonner la mainlevée de cette mesure.
La présente ordonnance est susceptible d’appel dans les 10 jours de sa notification devant le Premier Président de la Cour d’Appel de NÎMES. Cet appel ne suspend pas l’exécution de la présente décision sauf demande expresse de Monsieur le Procureur de la République formulée dans le délai de 6 h.
Fait en notre Cabinet au Palais de Justice de NIMES le 12 Décembre 2024.
Le Greffier La Présidente
Copie de la présente ordonnance a été adressée par mail à Monsieur le Directeur de l’Etablissement
Copie de la présente ordonnance a été portée à la connaissance de Monsieur [W] [Z] par notification et remise d’une copie par l’intermédiaire du Directeur de l’Etablissement
Copie de la présente Ordonnance a été adressée par mail à l’avocat
Copie de la présente Ordonnance a été adressée par lettre simple au tiers demandeur
Monsieur le Procureur de la république a été avisé par mail de la présente décision
Le 12 Décembre 2024
Le Greffier