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Le projet de certification européenne des services de cloud (EUCS), proposé par l’Agence européenne pour la cybersécurité (ENISA), vise à établir des normes de sécurité harmonisées pour les fournisseurs de services cloud au sein de l’UE.
Cependant, des critiques ont émergé concernant les lacunes de cette certification, notamment par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), qui a exprimé des préoccupations majeures sur la protection des données sensibles contre les législations extra-européennes.
Dans un contexte où certaines données, notamment celles issues de secteurs sensibles comme la santé ou les données relatives aux mineurs, nécessitent une protection renforcée, le risque que des hébergeurs soumis à des lois étrangères (comme le Cloud Act américain) divulguent ces informations aux autorités d’États tiers est jugé préoccupant. Le RGPD et la Loi SREN en France imposent des garanties strictes en matière de sécurité des données sensibles, stipulant que les données ne doivent pas être accessibles à des autorités extérieures à l’UE sans un cadre légal européen strict.
En France, la certification SecNumCloud de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) offre une meilleure protection contre ces risques, en imposant des critères d’immunité juridique contre les lois non européennes. Par exemple, la doctrine « cloud au centre » exige que les données sensibles hébergées par des services cloud pour les administrations françaises ne soient pas soumises aux lois extra-européennes.
En revanche, dans sa forme actuelle, l’EUCS ne prévoit pas de telles protections pour les niveaux les plus élevés de certification. La CNIL critique cette absence de critères de protection contre les législations extérieures à l’UE, comme c’est le cas pour SecNumCloud, ce qui expose potentiellement les utilisateurs à des demandes d’accès de la part d’États tiers.
Prenons l’exemple d’une entreprise européenne qui utilise un prestataire cloud américain certifié EUCS. Bien que les données soient stockées en Europe, elles pourraient être soumises à des lois américaines, telles que le Cloud Act, permettant aux autorités américaines d’exiger l’accès à ces informations. Ce problème devient particulièrement critique lorsque ces données concernent des informations sensibles, telles que les données de santé publique ou des données militaires.
La principale préoccupation est que l’EUCS, dans son état actuel, ne propose pas de garanties juridiques contre l’accès non autorisé par des législations extra-européennes. Cela soulève plusieurs enjeux :
Loi SREN et Recommandations de la CNIL
La Loi SREN (Sécuriser et réguler l’espace numérique), adoptée en mai 2024 en France, impose des critères de sécurité stricts pour les services cloud traitant des données d’importance stratégique pour l’État. La CNIL recommande donc d’intégrer ces critères dans l’EUCS, en s’inspirant des exigences de SecNumCloud, afin d’assurer une protection complète des données personnelles et sensibles au niveau européen.
Q : En quoi la certification SecNumCloud est-elle supérieure à l’EUCS ?
R : SecNumCloud impose des critères plus stricts en matière d’immunité juridique, garantissant que les données hébergées ne peuvent être soumises à des lois non européennes. Cela n’est pas le cas dans la certification EUCS actuelle.
Q : Pourquoi est-il nécessaire de protéger les données contre les législations extra-européennes ?
R : Certaines lois étrangères, comme le Cloud Act, permettent à des États tiers d’accéder aux données hébergées par des entreprises soumises à leur juridiction, même si les données sont stockées en Europe. Cette possibilité représente un risque pour la souveraineté des données sensibles.
Q : Quels types de données sont les plus concernés par cette problématique ?
R : Les données de santé, les informations concernant des mineurs, et les bases de données critiques (comme celles concernant la sécurité nationale ou la recherche) nécessitent des protections supplémentaires contre les accès non autorisés par des États tiers.
Conseils pour les Entreprises
Définition de SecNumCloud
SecNumCloud est un référentiel de sécurité élaboré par l’ANSSI, destiné aux prestataires de services cloud, visant à garantir la conformité aux normes de sécurité les plus strictes, tant au niveau technique, juridique qu’opérationnel. Le référentiel assure une protection rigoureuse des données, en conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et les réglementations européennes. Il se positionne comme un rempart contre les cyberattaques, tout en limitant l’application des droits extra-européens (notamment ceux émanant du Cloud Act américain) sur les données des utilisateurs.
Articles Législatifs et Réglementations Associées
Le référentiel SecNumCloud est aligné sur plusieurs cadres législatifs, incluant le RGPD (règlement n°2016/679 du Parlement européen) et la directive NIS (directive 2016/1148 concernant la sécurité des réseaux et systèmes d’information), garantissant la sécurité et la souveraineté des données hébergées. En France, la Loi pour une République numérique renforce également cette protection en encadrant les obligations des fournisseurs de services numériques en matière de confidentialité et de transparence.
Exemples Pratiques
Prenons l’exemple d’une entreprise française qui héberge ses données via un fournisseur cloud certifié SecNumCloud. Ce label garantit que les données critiques, comme celles relatives à des secrets industriels ou des informations sensibles, ne peuvent être accédées par des entités non européennes, évitant ainsi toute interférence de lois étrangères, telles que le Patriot Act ou le Cloud Act américains. L’usage du cloud SecNumCloud protège également contre des risques de cyberattaques, grâce à une sécurité renforcée, des audits réguliers et des procédures de contrôle rigoureuses.
Pourquoi Opter pour SecNumCloud ?
Obtenir la qualification SecNumCloud permet aux prestataires de services de se différencier par la qualité de leurs offres, rassurant ainsi leurs clients sur la robustesse et la sécurité de leurs infrastructures cloud. Le label est particulièrement prisé des administrations publiques et des entreprises manipulant des données critiques, leur assurant un hébergement conforme aux exigences du Cloud au centre imposées par l’État français.
Le Processus de Qualification
Le chemin vers la qualification SecNumCloud se déroule en quatre étapes :
Les qualifications obtenues sont valables pour trois ans et doivent être renouvelées à échéance, avec un suivi continu pour garantir que les standards de sécurité restent conformes aux évolutions technologiques et législatives.
Questions-Réponses
Q : Quel est l’avantage principal pour une entreprise d’utiliser une solution qualifiée SecNumCloud ?
R : SecNumCloud assure à l’entreprise que ses données sensibles sont protégées contre les intrusions, les lois extra-européennes, et les cyberattaques. Cela renforce également la conformité aux obligations légales, comme le RGPD.
Q : Quels sont les types de services cloud concernés par SecNumCloud ?
R : Tous les types de services cloud peuvent être qualifiés, y compris SaaS (Software as a Service), PaaS (Platform as a Service), CaaS (Container as a Service), et IaaS (Infrastructure as a Service).
Q : Comment un prestataire de services cloud peut-il s’assurer de sa qualification ?
R : Le prestataire doit contacter l’ANSSI, déposer une demande et se soumettre à une évaluation approfondie réalisée par un centre accrédité. Cette évaluation est basée sur des exigences strictes relatives à la sécurité technique et organisationnelle.
Conseils pour les entreprises
Pour une meilleure préparation à la qualification SecNumCloud, les entreprises doivent :