La séquence audiovisuelle qui met en scène la fuite d’une personne refusant d’être filmée et se réfugiant aux toilettes, peut être judiciairement supprimée en raison de l’atteinte à la dignité de la personne filmée.

Affaire LIDL

En l’espèce, à l’occasion de la soirée de célébration de la certification Top Employer, la DRH de LIDL s’est retrouvée embusquée par les équipes de Premières lignes télévision (Cash Investigation) qui ont sollicité des éléments de réponse sur les pratiques managériales de la société Lidl. 

Après avoir éconduit les équipes de Premières lignes télévision en raison notamment de son absence d’habilitation à s’exprimer au nom de Lidl, elle s’est très rapidement retrouvée sous un déluge de questions et une pression de plus en plus forte des journalistes. 

Harcèlement d’une DRH 

Selon elle, le harcèlement a duré près de quatre minutes sans qu’elle réponde à aucune question, avant que les équipes de « Top Employer » la prennent en charge et l’accompagnent aux toilettes pour la protéger des équipes de Premières Lignes Télévision qui l’y ont poursuivie.

Les services de l’organisateur de la soirée de célébration Top Employer se sont interposés et ont accompagné la DRH jusqu’aux toilettes pour femme. Cette captation a été jugée  contraire à la dignité de la salariée, en raison de l’humiliation qui est associée à un refuge peu distingué.

Suppression de la séquence du reportage

Dès lors, en présence d’un dommage imminent qui doit être prévenu, la juridiction a fait droit à la demande de la salariée relative à la suppression de cette séquence du reportage à intervenir.