Sommaire Acquisition du véhiculeM. [Z] [B] a acheté un véhicule d’occasion, une Peugeot 307, auprès de la société New Deal Auto, le 02 août 2022. Ce véhicule, immatriculé [Immatriculation 6], avait été mis en circulation le 17 juin 2004 et affichait un kilométrage de 107 000 kms au moment de la vente. Dysfonctionnements constatésPeu après l’achat, M. [B] a signalé plusieurs problèmes concernant le châssis, la rigidité de l’assemblage et les commandes de conduite. Malgré les interventions de la société New Deal Auto, ces défaillances n’ont pas été résolues. Expertise amiable et constatationsM. [B] a sollicité l’aide de sa protection juridique pour organiser une expertise amiable. Un procès-verbal d’examen, daté du 28 novembre 2023, a révélé des fuites d’huile et un état d’usure avancé du véhicule. Les parties n’ont pas réussi à trouver un accord amiable. Assignation en justiceFace à l’absence de solution, M. [B] a assigné la société New Deal Auto devant le président du tribunal judiciaire d’Angers, le 21 octobre 2024, demandant une expertise judiciaire du véhicule en vertu de l’article 145 du code de procédure civile. Audience et décisionLors de l’audience du 21 novembre 2024, M. [B] a réitéré ses demandes, tandis que la société New Deal Auto n’a pas comparu. L’affaire a été mise en délibéré pour décision le 12 décembre 2024. Motifs de la décisionLe tribunal a constaté que M. [B] avait justifié d’un motif légitime pour ordonner une expertise, en raison des dysfonctionnements objectivés et de l’absence de défense de la société New Deal Auto. La demande d’expertise a donc été acceptée. Conditions de l’expertiseL’expert désigné devra examiner le véhicule, déterminer les dysfonctionnements, évaluer le coût des réparations nécessaires et fournir des éléments techniques pour aider à la résolution du litige. M. [B] devra avancer les frais d’expertise. Dépens et exécution de la décisionLe tribunal a statué que M. [B] serait responsable des dépens de la procédure. La décision est exécutoire à titre provisoire, et des délais ont été fixés pour la réalisation de l’expertise et la communication des pièces entre les parties. |
Questions / Réponses juridiques :
Quelle est la procédure à suivre pour demander une expertise judiciaire selon l’article 145 du code de procédure civile ?L’article 145 du code de procédure civile stipule que si un motif légitime existe pour conserver ou établir la preuve des faits avant tout procès, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, soit par requête, soit en référé. Ce texte exige qu’il y ait un fait crédible et plausible qui présente un lien utile avec un litige potentiel. Il est important de noter que l’application de cet article ne préjuge pas de la responsabilité des parties ni des chances de succès d’un éventuel procès. Dans le cas présent, M. [B] a justifié un motif légitime en présentant des dysfonctionnements affectant son véhicule, comme le montre le procès-verbal d’examen amiable. Aucune instance n’étant en cours pour le même litige, la demande d’expertise a été jugée recevable. Quelles sont les conséquences de l’absence de comparution de la partie défenderesse selon l’article 472 du code de procédure civile ?L’article 472 du code de procédure civile précise que lorsque le défendeur ne comparaît pas, le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée, en tenant compte des dispositions d’ordre public régissant la matière. Cela signifie que l’absence de comparution de la société New Deal Auto n’empêche pas le juge de statuer, mais il doit s’assurer que la demande de M. [B] est conforme aux exigences légales. Dans ce cas, le juge a constaté que M. [B] avait fourni des éléments suffisants pour justifier sa demande d’expertise, ce qui a conduit à l’ordonnance favorable à sa requête. Qui doit supporter les dépens selon l’article 491 du code de procédure civile ?L’article 491 du code de procédure civile stipule que le juge des référés doit statuer sur les dépens dès qu’il est dessaisi par la décision qu’il rend. Il ne peut ni réserver les dépens, ni dire qu’ils suivront le sort d’une instance au fond qui demeure éventuelle. Dans cette affaire, M. [B] a été condamné à supporter les dépens de la procédure initiée dans son intérêt, ce qui est conforme à la règle énoncée par cet article. Ainsi, même si la décision est favorable à M. [B], il est responsable des frais engagés dans le cadre de cette procédure. Quels éléments l’expert doit-il examiner lors de l’expertise du véhicule ?L’ordonnance précise que l’expert doit examiner plusieurs éléments concernant le véhicule de M. [B]. Il doit notamment : – Retracer l’historique du véhicule depuis sa première mise en circulation. L’expert doit également évaluer si les vices allégués étaient apparents au moment de la vente et déterminer les réparations nécessaires pour remettre le véhicule en état de marche. Ces éléments sont cruciaux pour permettre à la juridiction de statuer sur le litige opposant les parties. Quelles sont les obligations des parties durant la procédure d’expertise ?Les parties ont plusieurs obligations durant la procédure d’expertise, comme stipulé dans l’ordonnance. Elles doivent : – Communiquer sans retard les pièces demandées par l’expert. En cas de défaillance dans la communication des pièces, le juge pourra être saisi pour fixer une astreinte. Les parties doivent également faire parvenir leurs observations sur le rapport d’expertise dans les délais impartis, sous peine de renonciation à leurs droits. Ces obligations visent à garantir le bon déroulement de l’expertise et à assurer que toutes les informations pertinentes soient prises en compte. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
TRIBUNAL JUDICIAIRE D’ ANGERS
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N° RG 24/638 – N° Portalis DBY2-W-B7I-HV53
N° de minute : 24/542
O R D O N N A N C E
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Le DOUZE DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE, Nous, Benoît GIRAUD, Président du Tribunal Judiciaire d’ANGERS, assisté de Aurore TIPHAIGNE, Greffière présente lors des débats et lors de la mise à disposition, avons rendu la décision dont la teneur suit :
DEMANDEUR :
Monsieur [Z] [B]
né le 10 Avril 1992 à [Localité 7] (44)
[Adresse 1]
[Localité 3]
représenté par Maître Patrick BARRET de la SELARL BARRET PATRICK & ASSOCIES, substitué par Maître Aude DE LA CELLE, Avocate au barreau d’ANGERS
DÉFENDERESSE :
S.A.R.L. NEW DEAL AUTO, immatriculée au RCS d’ANGERS sous le n°853 273 860, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège –
[Adresse 5]
[Localité 4]
Non comparante, ni représentée,
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Vu l’exploit introductif du présent Référé en date du 21 Octobre 2024; les débats ayant eu lieu à l’audience du 21 Novembre 2024 pour l’ordonnance être rendue ce jour, ce dont les parties comparantes ont été avisées ;
Suivant bon de commande du 02 août 2022 et certificat de cession du 20 août 2024, M. [Z] [B] a acquis de la société New Deal Auto un véhicule d’occasion de marque Peugeot 307, immatriculé [Immatriculation 6], mis en circulation le 17 juin 2004 et ayant déjà parcouru 107 000 kms.
Dans les mois suivants la cession, M. [B] a déploré plusieurs dysfonctionnements, portant notamment sur le châssis, la rigidité de l’assemblage et les commandes de conduites.
Les interventions de la société New Deal Auto n’ont pas permis de remédier à ces défaillances.
C.EXE : Maître Patrick BARRET
C.C :
1 Copie défaillant (1) par LS
1 Copie Serv. Expertises
1 Copie régie
Copie Dossier
le
M. [B] a alors saisi sa protection juridique afin que soit organisée une expertise amiable. Des fuites d’huile et un état d’usure avancé du véhicule ont été mis en évidence aux termes d’un procès-verbal d’examen du 28 novembre 2023.
Les parties ne sont pas parvenues à résoudre amiablement le différend.
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C’est dans ce contexte que, par acte de commissaire de justice en date du 21 octobre 2024, M. [B] a fait assigner la société New Deal Auto devant le président du tribunal judiciaire d’Angers statuant en référé, aux fins de voir ordonner une mesure d’expertise judiciaire du véhicule sur le fondement de l’article 145 du code de procédure civile.
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A l’audience du 21 novembre 2024, M. [B] a réitéré ses demandes introductives d’instance, tandis que la société New Deal Auto, partie défenderesse régulièrement assignée, n’a pas comparu ni constitué avocat.
L’affaire a été mise en délibéré au 12 décembre 2024.
Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions des parties, il est renvoyé à l’assignation introductive d’instance et aux écritures déposées et développées oralement à l’audience.
Aux termes de l’article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée, notamment au regard des dispositions d’ordre public régissant la matière.
I.Sur la demande d’expertise
Aux termes de l’article 145 du code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès, la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Ce texte suppose l’existence d’un motif légitime, c’est-à-dire un fait crédible et plausible qui présente un lien utile avec un litige potentiel futur dont la solution peut dépendre de la mesure d’instruction sollicitée. L’application de cet article n’implique aucun préjugé sur la responsabilité des parties appelées à la procédure, ni sur les chances de succès du procès susceptible d’être ultérieurement engagé.
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En l’espèce, il résulte des pièces produites, notamment du procès-verbal d’examen amiable du 28 novembre 2023, que des dysfonctionnements affectant le véhicule de M. [B] ont été objectivés et dont la preuve, les causes et les conséquences pourraient être utiles à la solution d’un litige.
Par ailleurs, aucune instance n’est en cours pour le même litige.
La société New Deal Auto n’a pas comparu et n’a apporté aucun élément à l’appui de sa défense.
De ce fait, M. [B] justifie d’un motif légitime au sens de l’article 145 du code de procédure civile à conserver ou établir la preuve de ses allégations.
En conséquence, pour toutes ces considérations, il sera fait droit à la demande d’expertise sollicitée dans les conditions détaillées dans le dispositif.
Le coût de l’expertise sera avancé par M. [B], demandeur à cette mesure d’instruction ordonnée dans son intérêt.
II.Sur les dépens
Au vu de l’article 491 du code de procédure civile, le juge des référés doit statuer sur les dépens dès lors qu’il est dessaisi par la décision qu’il rend. Il ne peut ni les réserver, ni dire qu’ils suivront le sort d’une instance au fond qui demeure éventuelle à ce stade. Par conséquent, M. [B] assumera les dépens d’une procédure initiée dans leur intérêt et avant toute procédure au fond.
Nous, Benoît Giraud, président du tribunal judiciaire d’Angers, statuant en référé, publiquement, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort :
Vu les dispositions de l’article 145 du code de procédure civile ;
Ordonnons une mesure d’expertise au contradictoire de M. [Z] [B] et de la société New Deal Auto ;
Commettons pour y procéder, M. [X] [Y] – [Adresse 2], expert inscrit sur la liste de la Cour d’Appel de Poitiers, avec mission de :
– convoquer et entendre les parties assistées le cas échéant, de leurs conseils, et recueillir leurs observations à l’occasion des opérations ou lors de la tenue des réunions d’expertise,
– se faire remettre toutes pièces utiles à l’accomplissement de sa mission, ainsi que tout rapport technique ou rapport d’expertise déjà effectué à la demande de l’une ou l’autre des parties,
– retracer l’historique du véhicule depuis sa première mise en circulation,
– se rendre sur les lieux et examiner le véhicule automobile de marque Peugeot 307, immatriculé [Immatriculation 6],
– décrire son état actuel et décrire les dysfonctionnements, anomalies ou vices présentés par ce véhicule,
– déterminer le kilométrage réel du véhicule litigieux,
– rechercher la cause de ces anomalies, (défaillance matériel, défaut de mise en œuvre, d’entretien, etc.) et préciser leur date d’apparition,
– préciser les conditions d’utilisation et d’entretien du véhicule depuis son acquisition,
– pour le cas où une action en recherche de garantie de vices cachés du vendeur serait ultérieurement introduite, fournir les éléments permettant d’apprécier si les vices allégués étaient apparents au jour de la vente pour un acheteur normalement avisé et s’ils sont de nature à rendre le véhicule impropre à l’usage auquel il était destiné ou de nature à compromettre cet usage, de telle sorte que l’acquéreur n’aurait pas acquis le véhicule ou aurait donné un moindre prix s’ils les avaient connus,
– déterminer les réparations utiles pour faire disparaître les dysfonctionnements antérieurs à la vente, et dire s’ils seraient suffisants pour remettre le véhicule en état de marche, conformément à sa destination normale,
– chiffrer le coût des réparations ainsi que la durée d’immobilisation nécessaire,
– fournir tous éléments techniques et de fait, de nature à permettre à la juridiction éventuellement saisie de statuer sur le litige opposant les parties,
– évaluer le préjudice subi par M. [Z] [B] du fait des dysfonctionnements constatés,
– autoriser éventuellement M. [Z] [B] à faire procéder à ses frais avancés aux travaux de remise en état préconisés par l’expert ;
Rappelons que l’expert peut s’adjoindre d’initiative, si besoin est, un technicien dans une autre spécialité que la sienne, dont le rapport sera joint au rapport (articles 278 et 282 du code de procédure civile) et/ou se faire assister par une personne de son choix intervenant sous son contrôle et sa responsabilité (article 278-1) ;
Rappelons que :
1) le coût final des opérations d’expertise ne sera déterminé qu’à l’issue de la procédure, même si la présente décision s’est efforcée de fixer le montant de la provision à une valeur aussi proche que possible du coût prévisible de l’expertise,
2) la partie qui est invitée par cette décision à faire l’avance des honoraires de l’expert n’est pas nécessairement celle qui en supportera la charge finale, à l’issue du procès,
et que le fait que l’une des parties bénéficie de l’aide juridictionnelle partielle ou totale n’implique pas nécessairement que cette partie soit dispensée, à l’issue du litige, de la charge totale ou partielle du coût de la mesure d’instruction ;
Accordons à l’expert pour le dépôt de son rapport au service du contrôle des expertises un délai de HUIT MOIS à compter de la réception de l’avis de consignation envoyé par le Greffe;
Disons que l’expert devra solliciter du magistrat chargé du contrôle de l’expertise une prorogation de ce délai si celui-ci s’avère insuffisant ;
Fixons à 2.000€ (deux mille euros) le montant de la provision à valoir sur la rémunération de l’expert que M. [Z] [B] devra consigner auprès du régisseur du tribunal judiciaire d’Angers dans le délai de deux mois à compter de la date de la notification de la présente ordonnance, par virement ou par chèque établis à l’ordre de la régie des avances et recettes du tribunal judiciaire d’Angers en indiquant le n° RG et le nom de parties ;
Disons qu’à défaut de consignation dans ce délai et selon les modalités imparties, la désignation de l’expert sera caduque ;
Disons que l’expert provoquera la première réunion sur place dans un délai maximum de cinq semaines à partir de sa saisine, constituée par l’avis donné à l’expert du versement de la consignation, et que les parties lui communiqueront préalablement toutes les pièces dont elles entendent faire état ;
Disons que les parties communiqueront ensuite sans retard les pièces demandées par l’expert et que, en cas de défaillance, le juge du suivi de l’expertise pourra être saisi aux fins de fixation d’une astreinte ;
Disons que les pièces seront accompagnées d’un bordereau avec la justification de la communication à toutes les parties en cause ;
Disons que lors de la première réunion et en tout cas dès que possible, l’expert exposera sa méthodologie et fixera le calendrier de ses opérations, avec la date de diffusion du projet de rapport, le délai imparti aux parties pour lui faire parvenir leurs dires et la date du dépôt du rapport définitif ;
Disons que dans le même délai, il donnera un avis sur le coût prévisionnel de l’expertise ;
Disons que les parties procéderont aux mises en cause nécessaires dans les deux mois de la saisine de l’expert, ou, si la nécessité s’en révèle ultérieurement, dès que l’expert donnera son accord ;
Disons que l’expert déposera au service des expertises du tribunal son rapport dans un délai maximum de HUIT MOIS suivant sa saisine, sauf prorogation accordée préalablement à l’expiration de ce délai, en un seul original, après en avoir envoyé un exemplaire à chaque partie;
Disons que l’expert joindra à cet envoi la copie de sa demande de rémunération et que les parties disposeront d’un délai de quinze jours pour formuler des observations sur cette demande ;
Disons que faute pour une partie d’avoir communiqué à l’expert les pièces demandées ou fait parvenir son dire dans les délais impartis, elle sera réputée y avoir renoncé sauf si elle a justifié préalablement à l’expiration du délai d’un motif résultant d’une cause extérieure ;
Disons qu’à la fin de ses opérations, l’expert organisera une réunion de clôture ou adressera aux parties une note de synthèse pour les informer du résultat de ses investigations. Les parties disposeront alors d’un délai de trois semaines pour faire parvenir leurs observations récapitulatives. Le tout devant être consigné dans son rapport d’expertise ;
Disons qu’en cas d’empêchement ou refus, l’expert commis pourra être remplacé par ordonnance à la demande de la partie la plus diligente ;
Désignons, pour contrôler les opérations d’expertise, le juge chargé des expertises de ce Tribunal;
Condamnons M. [Z] [B] aux dépens ;
Rappelons que la présente décision est, de plein droit, exécutoire à titre provisoire.
Ainsi fait et prononcé à la date ci-dessus par mise à disposition au greffe, la présente ordonnance a été signée par Benoît Giraud, président, juge des référés, et par Aurore Tiphaigne, greffière,
Aurore Tiphaigne, Benoît Giraud,