Expertise et Provision : les Droits des Acquéreurs de Véhicules d’Occasion

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Expertise et Provision : les Droits des Acquéreurs de Véhicules d’Occasion

Acquisition du véhicule

Le 28 janvier 2023, Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] ont acheté un véhicule d’occasion, un CITROEN GRAND C4 SPACETOURER, auprès de la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE pour un montant de 20 600 euros.

Problèmes constatés

Le 24 juillet 2023, un contrôle technique a révélé des désordres sur le véhicule, entraînant des plaintes de la part des acheteurs.

Expertises amiables

Deux expertises amiables ont été réalisées, mais aucune solution amiable n’a pu être trouvée entre les parties.

Assignation en référé

Le 11 juin 2024, Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] ont assigné la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE en référé, demandant une expertise du véhicule et une provision.

Demande à l’audience

Lors de l’audience du 02 octobre 2024, les demandeurs ont sollicité la désignation d’un expert, une provision de 5 000 euros, ainsi que le remboursement de 1 500 euros pour les frais irrépétibles.

Absence de la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE

La SAS STELLANTIS & YOU FRANCE n’a pas comparu à l’audience.

Décision sur l’expertise

Le juge des référés a ordonné une expertise judiciaire, considérant qu’il existait un motif légitime pour établir la preuve des faits en litige, conformément à l’article 145 du code de procédure civile.

Rejet de la demande de provision

La demande de provision a été rejetée en raison de contestations sérieuses concernant l’existence d’un droit à indemnisation.

Demandes accessoires

Les demandes accessoires formulées en vertu de l’article 700 du code de procédure civile ont également été rejetées, laissant les dépens à la charge des demandeurs.

Ordonnance d’expertise

Une ordonnance a été émise pour désigner un expert chargé d’examiner le véhicule et de déterminer les causes des désordres, ainsi que d’évaluer les préjudices allégués.

Consignation de la provision

Les demandeurs doivent consigner une avance de 2 000 euros HT pour la rémunération de l’expert dans un délai de trois mois, sous peine de caducité de la désignation de l’expert.

REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

6 novembre 2024
Tribunal judiciaire de Marseille
RG
24/02791
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE

ORDONNANCE DE REFERE N° 24/

Référés Cabinet 2

ORDONNANCE DU : 06 Novembre 2024
Président : Madame PICO,
Greffier : Madame DUFOURGNIAUD, Greffier
Débats en audience publique le : 02 Octobre 2024

N° RG 24/02791 – N° Portalis DBW3-W-B7I-5BMA

PARTIES :

DEMANDEURS

Madame [A] [X] épouse [N], née le 27 Septembre 1990 à [Localité 8]
Monsieur [Y] [N], Né le 27 Mars 1981 à [Localité 7]
Tous deux demeurant [Adresse 5]

Et représentés par Maître Aymeric THAREAU, avocat au barreau de MARSEILLE

DEFENDERESSE

La Société STELLANTIS & YOU FRANCE,
Dont le siège social est sis [Adresse 3]
pris en la personne de son représentant légal en son établissement secondaire sis [Adresse 4]

Non comparante

EXPOSE DU LITIGE

Le 28 janvier 2023, Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] ont acquis de la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE un véhicule d’occasion de marque CITROEN modèle GRAND C4 SPACETOURER immatriculé [Immatriculation 6] pour un prix de 20 600 euros.

Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] s’est plaint de désordres sur le véhicule révélés par un contrôle technique en date du 24 juillet 2023.

Deux expertises amiables ont été mise en œuvre.

Aucune solution amiable n’a pu être trouvée.

Suivant acte de commissaire de justice en date du 11 juin 2024, Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] ont assigné la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE, en référé, au visa notamment de l’article 145 du Code de procédure civile, aux fins de voir ordonner une expertise du véhicule litigieux et obtenir une provision.

A l’audience du 02 octobre 2024, faisant valoir leurs moyens tels qu’exposés dans leur assignation à laquelle il conviendra de se reporter, Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] demandent :
la désignation d’un expert la condamnation de la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE à lui verser la somme de 5 000 euros à titre de provision, la condamnation de la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE au paiement de la somme de 1 500 euros au titre des frais irrépétibles et au paiement des dépens.
La SAS STELLANTIS & YOU FRANCE assignée à personne morale n’a pas comparu.

L’affaire a été mise en délibéré au 06 novembre 2024.

SUR QUOI, NOUS, JUGE DES RÉFÉRÉS,

Sur l’expertise :

L’article 145 du code de procédure civile dispose : « S’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé. »
L’existence de contestations, même sérieuses, ne constitue pas un obstacle à la mise en œuvre des dispositions de l’article précité. Il appartient uniquement au juge des référés de caractériser le motif légitime d’ordonner une mesure d’instruction, sans qu’il soit nécessaire de procéder préalablement à l’examen de la recevabilité d’une éventuelle action, non plus que de ses chances de succès sur le fond.
Il suffit de constater qu’un tel procès est possible, qu’il a un objet et un fondement suffisamment déterminés, que sa solution peut dépendre de la mesure d’instruction sollicitée et que celle-ci ne porte aucune atteinte illégitime aux droits et libertés fondamentaux d’autrui.
En l’état de la situation telle que décrite dans l’exposé du litige, il y a lieu de faire droit à la demande d’expertise qui répond à un motif légitime au sens de l’article 145 du code de procédure civile. En effet, il ressort des éléments versés aux débats que le véhicule acheté par Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] présente des désordres dont il convient de déterminer les causes.

Sur la demande provisionnelle :

L’article 835 du code de procédure civile dispose que le juge des référés peut toujours même en présence d’une contestation sérieuse prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.

Dans le cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, le juge des référés peut accorder une provision au créancier ou ordonner l’exécution de l’obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire.

En l’espèce, la demande de provision se heurte à des contestations sérieuses incontournables ne permettant pas d’y faire droit. L’expertise est précisément destinée à déterminer ou non l’existence d’un droit à indemnisation au profit de Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] envers la SAS STELLANTIS & YOU FRANCE et dans l’affirmative à le quantifier.

En conséquence, la demande sera rejetée.

Sur les demandes accessoires :

Il n’y a pas lieu de faire droit aux demandes formulées en vertu de l’article 700 du code de procédure civile.

Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] conservera la charge des dépens de l’instance en référé.

PAR CES MOTIFS, JUGEANT PAR ORDONNANCE PRONONCÉE PAR MISE A DISPOSITION AU GREFFE, REPUTEE CONTRADICTOIRE ET EN PREMIER RESSORT,

Ordonnons une expertise judiciaire ;

Commettons pour y procéder :

[U] [V]
[Adresse 1]
[Adresse 1]
[Localité 2]

Expert inscrit auprès de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, avec pour mission de :
prendre connaissance de tous documents contractuels et techniques utiles à l’accomplissement de sa mission, notamment, contrats, devis acceptés, factures, constats, précédents rapports d’expertises, et en particulier les pièces visées dans l’acte introductif d’instance et produit aux débats…, entendre les parties ainsi que tout sachant,Convoquer et entendre les parties assistées, le cas échéant, de leurs conseils respectifs,Recueillir leurs observations l’occasion d’exécution des opérations ou de la tenue des réunions d’expertise,Procéder à l’examen du véhicule d’occasion litigieux de marque CITROEN modèle GRAND C4 SPACETOURER immatriculé [Immatriculation 6],Dire si le véhicule a fait l’objet d’un accident et, si oui, en déterminer la date ;Dire s’il existe des traces de « passage au marbre » ;Dire si le véhicule a fait l’objet de travaux important, et si oui, déterminer la date de ces travaux ;Examiner et vérifier la réalité des anomalies et griefs allégués dans l’assignation et les rapports d’expertises amiables, les décrire et préciser notamment s’ils étaient présents au moment de la vente du véhicule, si acquéreur et vendeur pouvaient en avoir connaissance et s’ils rendent ou non le véhicule impropre à l’usage auquel il est destiné,Indiquer les moyens propres à remédier aux désordres et/ou les travaux restant à effectuer et donner son avis sur leur coût poste par poste, sur la base des devis produits par les parties, sauf en cas de carence à proposer lui-même ou à l’aide d’un sapiteur, un chiffrage, et en préciser la durée et les éventuelles contraintes liées à leur exécution,Préciser si ces anomalies et dysfonctionnements constatés étaient apparents lors de l’acquisition du véhicule ou s’ils sont apparus postérieurement,dans le premier cas, préciser s’ils pouvaient être décelés par un automobiliste non averti et si celui-ci pouvait en apprécier la portée dans le second cas, indiquer s’ils trouvent leur origine dans une situation antérieure à l’acquisition,Préciser si l’état du véhicule était caché au moment de la vente pour un acheteur non professionnel ou par l’examen d’un professionnel, sans démontage du véhicule et s’il rendait le véhicule impropre à sa destination ou en diminuait notablement sa valeur,Indiquer pour chaque désordre les conséquences quant à la conformité à l’usage attendu du véhicule, à la conformité de sa destination,Préciser la valeur vénale actuelle du véhicule,Chiffrer les moins-values subsistantes,Dans tous les cas, indiquer la valeur résiduelle du véhicule,Fournir tous éléments d’appréciation sur les préjudices allégués par Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] ,Fournir tous éléments de fait et technique permettant une juridiction éventuellement saisie d’apprécier les responsabilités encourues et dans quelles proportions,

Disons que l’expert commis, saisi par le GREFFE DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE sur la plateforme OPALEXE s’il y est inscrit, devra accomplir personnellement sa mission conformément aux dispositions des articles 263 et suivants du code de procédure civile et qu’il déposera son rapport en un exemplaire original, au greffe du tribunal judiciaire de MARSEILLE, service du contrôle des expertises dans le délai de 6 mois à compter de l’avis de consignation, sauf prorogation de délai dûment sollicité en temps utile auprès du juge du contrôle (en fonction d’un nouveau calendrier prévisionnel préalablement présenté aux parties),

Disons que l’expert devra, dès réception de l’avis de versement de la provision à valoir sur sa rémunération, convoquer les parties à une première réunion qui devra se tenir avant l’expiration d’un délai de deux mois, au cours de laquelle il procédera à une lecture contradictoire de sa mission, présentera la méthodologie envisagée, interrogera les parties sur d’éventuelles mises en cause, établira contradictoirement un calendrier de ses opérations et évaluera le coût prévisible de la mission, et qu’à l’issue de cette première réunion il adressera un compte rendu aux parties,

Disons que l’expert devra impartir aux parties un délai pour déposer les pièces justificatives qui lui paraîtraient nécessaires et, éventuellement, à l’expiration dudit délai, saisir, en application de l’article 275 alinéa 2 du code de procédure civile, le juge chargé du contrôle des expertises pour faire ordonner la production de ces documents s’il y a lieu sous astreinte ou, le cas échéant, être autorisé à passer outre, poursuivre ses opérations et conclure sur les éléments en sa possession,

Disons que l’expert pourra recueillir l’avis d’un autre technicien mais seulement dans une spécialité distincte de la sienne,

Disons que, sauf accord contraire des parties, l’expert devra adresser à celles-ci une note de synthèse dans laquelle il rappellera l’ensemble de ses constatations matérielles, présentera ses analyses et proposera une réponse à chacune des questions posées par la juridiction,

Disons que l’expert devra fixer aux parties un délai pour formuler leurs dernières observations ou réclamations en application de l’article 276 du code de procédure civile et rappelle qu’il ne sera pas tenu de prendre en compte les transmissions tardives ;

Désignons le magistrat chargé du contrôle des expertises par ordonnance présidentielle de roulement pour suivre la mesure d’instruction et statuer sur tous incidents,

Disons que l’expert devra rendre compte à ce magistrat de l’avancement de ses travaux et des diligences accomplies ainsi que des difficultés qui font obstacle à l’accomplissement de sa mission,

Ordonnons la consignation auprès du Régisseur DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE par Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N], d’une avance de 2.000 euros HT à titre de provision à valoir sur la rémunération de l’expert dans les trois mois de la présente ordonnance (accompagnée de la copie de la présente ordonnance),

Disons qu’à défaut de consignation dans ce délai la désignation de l’expert sera caduque et privée de tout effet en vertu de l’article 271 du code de procédure civile à moins que le juge du contrôle, à la demande d’une partie se prévalant d’un motif légitime, ne décide une prorogation du délai ou un relevé de la caducité,

Rejetons la demande de provision ;

Rejetons les demandes de formulées en application de l’article 700 du Code de procédure civile ;
Laissons les dépens de l’instance en référé à la charge de Madame [A] [X] et Monsieur [Y] [N] ;

Rappelons que la présente ordonnance est, de plein droit, exécutoire par provision.

LE GREFFIER LE MAGISTRAT


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