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La CNIL a prononcé une sanction de 380 000 euros à l’encontre de la société DOCTISSIMO pour avoir manqué à des obligations du RGPD, notamment celle de recueillir le consentement des personnes à la collecte et l’utilisation de leurs données de santé, et pour ne pas avoir respecté les règles sur les cookies.
La société conservait les données relatives aux tests réalisés par les internautes pendant 24 mois, puis 3 mois, à compter de leur réalisation. La CNIL considère que ces durées de conservation sont excessives, car elles ne correspondent pas au strict besoin de la société qui collecte les données des tests afin de permettre à l’utilisateur de prendre connaissance des résultats du tests, de les partager ainsi que de réaliser des statistiques agrégées.
Les données des utilisateurs dont le compte était inactif depuis plus de trois ans étaient aussi conservées sans, par exemple, de procédure d’anonymisation.
DOCTISSIMO ne prévoyait aucun avertissement particulier ni mécanisme de recueil du consentement sur ses tests en ligne, afin de s’assurer que l’utilisateur avait conscience et consentait au traitement de ses données de santé, considérées comme particulièrement sensibles au regard du RGPD.
Selon la société, la collecte des données de santé concernait environ 5 % des tests.
La société DOCTISSIMO met en œuvre des traitements de données personnelles avec d’autres sociétés, liés notamment à la commercialisation des espaces publicitaires sur le site web. Ces relations de responsabilités conjointes n’étaient pas encadrées par un document formalisé, comme un contrat.
Un tel document doit notamment indiquer la répartition des obligations entre chaque responsable de traitement.
La société utilisait jusqu’en octobre 2019 un protocole de communication « http », qui n’est pas sécurisé et exposait alors les données à des risques d’attaques informatiques ou de fuite.
En outre, elle conservait les mots de passe des utilisateurs dans un format insuffisamment sécurisé, alors qu’ils permettaient d’accéder à l’espace personnel contenant notamment les nom, prénom, date de naissance, adresse électronique et sexe de la personne concernée.
La CNIL a constaté le dépôt d’un cookie publicitaire sur le terminal de l’utilisateur sans son consentement et dès son arrivée sur le site, ainsi que le dépôt de deux cookies publicitaires après avoir cliqué sur le bouton « TOUT REFUSER ». Elle considère que l’absence de recueil du consentement a concerné chaque visiteur du site web, soit des centaines de millions d’internautes.