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Nos conseils :
1. Attention à l’usage sérieux de votre marque : Assurez-vous de démontrer un usage sérieux de votre marque pour les produits ou services pour lesquels elle est enregistrée, conformément à la loi. Veillez à ce que les preuves d’usage soient claires et pertinentes pour éviter toute déchéance de vos droits. 2. Il est recommandé de clarifier toute confusion potentielle : En cas de litige lié à la concurrence déloyale ou au parasitisme, veillez à bien distinguer vos activités et à éviter toute appropriation indue de la notoriété d’une autre entité. Assurez-vous de respecter les principes de liberté du commerce pour éviter tout risque de confusion dans l’esprit du public. 3. Attention à l’abus de procédure : Evitez toute action en justice dilatoire ou abusive, qui pourrait entraîner des conséquences financières. Assurez-vous que vos démarches judiciaires sont justifiées et légitimes pour éviter toute condamnation à une amende civile. |
→ Résumé de l’affaireL’association Union sociale pour l’habitat (USH) et l’association Union sociale pour l’habitat outre-mer (USHOM) sont en conflit concernant l’utilisation de la marque “l’union sociale pour l’habitat” et des dénominations USHOM et Union sociale pour l’habitat outre-mer. Le partenariat entre les deux associations a pris fin en 2020, entraînant des accusations de contrefaçon de marque, concurrence déloyale et parasitisme. L’USH demande à l’USHOM de cesser d’utiliser ces dénominations et réclame des dommages et intérêts. L’USHOM conteste ces accusations et demande la déchéance de la marque de l’USH. Les deux parties ont des prétentions différentes et le litige est en cours devant les tribunaux.
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→ Les points essentielsSur la demande reconventionnelle en déchéanceMoyens des partiesL’USHOM fait valoir que la demanderesse doit être déchue de ses droits sur la marque semi-figurative française “l’union sociale pour l’habitat” n°3205103 à compter du 31 décembre 2020 faute d’usage sérieux depuis le 31 décembre 2015 pour l’ensemble des services qu’elle désigne en classes 36 et 37 de son enregistrement. Elle ajoute que la marque vise les intitulés généraux des classes 36 et 37 de manière insuffisamment claire et précise, qu’elle n’est pas utilisée pour le sens littéral des services désignés et que les pièces produites révèlent que, soit l’usage est antérieur à la période de référence, soit il ne s’agit pas d’un usage à titre de marque. Réponse du tribunalSelon l’article L.714-5 du code de la propriété intellectuelle, encourt la déchéance de ses droits le titulaire de la marque qui, sans justes motifs, n’en a pas fait un usage sérieux, pour les produits ou services pour lesquels la marque est enregistrée, pendant une période ininterrompue de cinq ans. Le point de départ de cette période est fixé au plus tôt à la date de l’enregistrement de la marque suivant les modalités précisées par un décret en Conseil d’État. Est assimilé à un usage au sens du premier alinéa : 1° L’usage fait avec le consentement du titulaire de la marque ; 2° L’usage fait par une personne habilitée à utiliser la marque collective ou la marque de garantie ; 3° L’usage de la marque, par le titulaire ou avec son consentement, sous une forme modifiée n’en altérant pas le caractère distinctif, que la marque soit ou non enregistrée au nom du titulaire sous la forme utilisée ; 4° L’apposition de la marque sur des produits ou leur conditionnement, par le titulaire ou avec son consentement, exclusivement en vue de l’exportation. Sur la demande en concurrence déloyale et parasitismeMoyens des partiesL’USH soutient que l’utilisation par la défenderesse de sa dénomination “Union sociale pour l’habitat outre-mer” et de son acronyme USHOM est de nature à porter confusion entre les entités et profite indûment de sa notoriété. L’USHOM conteste tout risque de confusion et toute appropriation indue de la notoriété de l’USH. Réponse du tribunalLe tribunal analyse les arguments des deux parties et conclut qu’aucune atteinte à la liberté du commerce n’a été portée du fait des actes reprochés à l’USHOM. Par conséquent, les demandes de l’USH sur le fondement de la concurrence déloyale ou parasitaire sont rejetées. Sur la demande au titre de l’abus de procédureMoyens des partiesL’USHOM réclame la condamnation de l’USH à une amende civile, lui reprochant son action injustifiée et ses tentatives de pression. L’USH réfute tout abus, estimant urgent de clarifier la distinction entre les deux entités. Réponse du tribunalLe tribunal rappelle les dispositions légales concernant l’abus de procédure et conclut que la demande de l’USHOM à ce titre est irrecevable. Aucune amende civile ne sera donc prononcée. Demandes accessoiresSur les dépensL’USH, partie perdante, est condamnée aux dépens, avec distraction au profit de l’avocat de l’USHOM. Sur l’article 700 du code de procédure civileL’USH est condamnée à payer 8000 euros à l’USHOM au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Sur l’exécution provisoireL’exécution provisoire de la décision est maintenue conformément à l’article 514 du code de procédure civile. Les montants alloués dans cette affaire: – Déchéance des droits de l’Union sociale pour l’habitat sur la marque : à compter du 31 décembre 2020
– Transmission de la décision à l’Institut national de la propriété industrielle – Déboutement des demandes de contrefaçon de la marque – Déboutement des demandes de concurrence déloyale et parasitisme – Irrecevabilité de la demande de condamnation à une amende civile – Condamnation de l’Union sociale pour l’habitat aux dépens – Paiement de 8000 euros à l’Union sociale pour l’habitat outre-mer en application de l’article 700 du code de procédure civile |
→ Réglementation applicable– Code de la propriété intellectuelle
– Code civil – Code de procédure civile Article L.714-5 du code de la propriété intellectuelle: Article 1240 du code civil: Article 9 du code de procédure civile: Article 32-1 du code de procédure civile: Article 696 du code de procédure civile: Article 700 du code de procédure civile: Article 514 du code de procédure civile: |
→ AvocatsBravo aux Avocats ayant plaidé ce dossier: – Maître Gaëlle NAMAND
– Maître Claire MOURLAQUE – Maître Marie-Emmanuelle HAAS |
→ Mots clefs associés & définitions– Motivation
– Déchéance – Marque semi-figurative – Usage sérieux – Classes 36 et 37 – Marque litigieuse – Usage conforme – Concurrence déloyale – Parasitisme – Liberté du commerce – Risque de confusion – Notoriété – Abus de procédure – Amende civile – Dépens – Article 700 du code de procédure civile – Exécution provisoire – Motivation: Ensemble des facteurs internes et externes qui poussent un individu à agir dans un certain sens.
– Déchéance: Perte d’un droit ou d’un privilège en raison d’un manquement à une obligation ou d’une expiration de délai. – Marque semi-figurative: Marque qui combine des éléments verbaux et des éléments graphiques. – Usage sérieux: Utilisation effective et continue d’une marque dans le cadre d’une activité commerciale. – Classes 36 et 37: Catégories de services dans la classification internationale des marques, comprenant respectivement les services financiers et les services de construction. – Marque litigieuse: Marque faisant l’objet d’un litige ou d’une contestation en raison de sa validité ou de son utilisation. – Usage conforme: Utilisation d’une marque de manière conforme aux règles et aux normes en vigueur. – Concurrence déloyale: Pratiques commerciales trompeuses ou déloyales visant à nuire à la réputation ou aux intérêts d’un concurrent. – Parasitisme: Pratique consistant à profiter indûment de la notoriété ou de l’investissement d’un concurrent sans en supporter les coûts. – Liberté du commerce: Principe garantissant la liberté d’exercer une activité commerciale dans le respect des lois et des règlements en vigueur. – Risque de confusion: Risque que le consommateur puisse confondre deux marques ou deux produits similaires en raison de leur similitude. – Notoriété: Reconnaissance et renommée d’une marque ou d’un produit auprès du public. – Abus de procédure: Utilisation abusive des voies judiciaires dans le but de nuire à autrui ou de retarder une décision. – Amende civile: Sanction pécuniaire prononcée par un tribunal en réparation d’un préjudice subi par une partie. – Dépens: Frais engagés lors d’une procédure judiciaire, tels que les honoraires d’avocat ou les frais de justice. – Article 700 du code de procédure civile: Disposition légale permettant au juge de condamner une partie à verser une somme d’argent à l’autre partie pour compenser ses frais de procédure. – Exécution provisoire: Mise en œuvre d’une décision de justice avant même que celle-ci ne soit définitive, sous réserve de certaines conditions. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
[1] Le
Expédition exécutoire délivrée à :
– Maître HAAS, vestiaire D1596
Copie certifiée conforme délivrée à :
– Maître NAMAND, vestiaire E1580
■
3ème chambre
3ème section
N° RG 21/05151 –
N° Portalis 352J-W-B7F-CUGKN
N° MINUTE :
Assignation du :
06 avril 2021
JUGEMENT
rendu le 31 janvier 2024
DEMANDERESSE
Association L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT – USH
[Adresse 1]
[Localité 2]
représentée par Maître Gaëlle NAMAND de la SELEURL Gaëlle Namand Avocat, avocats au barreau de PARIS, avocats postulant, vestiaire #E1580 et par Maître Claire MOURLAQUE, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant
DÉFENDERESSE
Association L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT OUTRE-MER – USHOM
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 3]
représentée par Maître Marie-Emmanuelle HAAS, avocat au barreau de PARIS, vestiaire #D1596
Décision du 31 Janvier 2024
3ème chambre 3ème section
N° RG 21/05151 – N° Portalis 352J-W-B7F-CUGKN
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Jean-Christophe GAYET, premier vice-président adjoint
Anne BOUTRON, vice-présidente
Linda BOUDOUR, juge
assistés de Lorine MILLE, greffière,
DEBATS
A l’audience du 20 septembre 2023 tenue en audience publique avis a été donné aux parties que le jugement serait rendu par mise à disposition au greffe le 22 novembre 2023 puis prorogé au 31 janvier 2024.
JUGEMENT
Prononcé publiquement par mise à disposition au greffe
Contradictoire
En premier ressort
I – Sur la demande reconventionnelle en déchéance
Moyens des parties
L’USHOM fait valoir que la demanderesse doit être déchue de ses droits sur la marque semi-figurative française “l’union sociale pour l’habitat” n°3205103 à compter du 31 décembre 2020 faute d’usage sérieux depuis le 31 décembre 2015 pour l’ensemble des services qu’elle désigne en classes 36 et 37 de son enregistrement. Elle ajoute que la marque vise les intitulés généraux des classes 36 et 37 de manière insuffisamment claire et précise, qu’elle n’est pas utilisée pour le sens littéral des services désignés et que les pièces produites revèlent que, soit l’usage est antérieur à la période de référence, soit il ne s’agit pas d’un usage à titre de marque.
L’USH oppose qu’elle produit de nombreuses pièces justifiant de l’usage sérieux de sa marque pour l’ensemble des services désignés à son enregistrement, en particulier entre le 31 décembre 2015 et le 31 décembre 2020.
Réponse du tribunal
Selon l’article L.714-5 du code de la propriété intellectuelle, encourt la déchéance de ses droits le titulaire de la marque qui, sans justes motifs, n’en a pas fait un usage sérieux, pour les produits ou services pour lesquels la marque est enregistrée, pendant une période ininterrompue de cinq ans. Le point de départ de cette période est fixé au plus tôt à la date de l’enregistrement de la marque suivant les modalités précisées par un décret en Conseil d’État.Est assimilé à un usage au sens du premier alinéa :
1° L’usage fait avec le consentement du titulaire de la marque ;
2° L’usage fait par une personne habilitée à utiliser la marque collective ou la marque de garantie ;
3° L’usage de la marque, par le titulaire ou avec son consentement, sous une forme modifiée n’en altérant pas le caractère distinctif, que la marque soit ou non enregistrée au nom du titulaire sous la forme utilisée ;
4° L’apposition de la marque sur des produits ou leur conditionnement, par le titulaire ou avec son consentement, exclusivement en vue de l’exportation.
L’usage sérieux de la marque doit être établi pour chacun des produits ou services couverts par son enregistrement et visés par la demande en déchéance (en ce sens Cour de cassation, chambre commerciale, 29 janvier 2013, n°11-28.596).
Au soutien de l’usage sérieux de la marque litigieuse entre le 31 décembre 2015 et le 31 décembre 2020, l’USH produit aux débats :- une copie d’écran d’un congrès consacré aux HLM le 29 septembre 2016 reproduisant la marque (pièce n°30)
– les numéros de juin 2016, mai 2017, septembre 2017 et mai 2018 du magazine “Repères” qu’elle édite, supportant la marque litigieuse en page de couverture, s’adressant aux différents organismes HLM (offices, sociétés mixtes, sociétés) et leurs partenaires (pièces n°31, 35, 37 et 38)
– le cahier des charges d’un appel à projet destiné à soutenir financièrement les organismes de logement social (pièce n°36)
– circulaire d’information du conseil social de l’USH du 12 septembre 2019 (pièce n°32)
– photographie de la porte d’entrée du siège social de l’USH (pièce n°34).
Les autres pièces produites sont antérieures à la période de référence (pièces n°18 à 30, 35) ou ne sont pas datées (pièce n°33).
Il ressort de l’ensemble que les preuves d’usage produites sont impropres à démontrer un usage sérieux de la marque, entre le 31 décembre 2015 et le 31 décembre 2020, dans la vie des affaires, pour les services visés à son enregistrement, à savoir assurances, affaires financières, affaires immobilières, affaires monétaires, constructions, réparations d’édifices immobiliers (pièce USH n°8). En effet, ces preuves d’usage ne démontrent pas un usage conforme au sens littéral des produits et services visés : l’USH produit de l’information à destination de son réseau en matière immobilière, mais pas, stricto sensu, de services d’assurances, d’affaires immobilières, de réparation d’immeuble ou autres et le seul service en classe 37 dont l’USH fait usage, à savoir la mise à disposition d’informations en matière de construction, n’est pas visé à l’enregistrement de la marque.
L’USH sera, en conséquence, déchue de ses droits sur la marque semi-figurative française “l’union sociale pour l’habitat” n°3205103 pour l’ensemble des services visés à son enregistrement à compter du 31 décembre 2020, conformément à sa demande.
Les demandes de l’USH fondées sur la contrefaçon de la marque semi-figurative française “l’union sociale pour l’habitat” n°3205103, qui vise des faits de janvier 2021 à décembre 2022, seront, de ce fait, rejetées.
II – Sur la demande en concurrence déloyale et parasitisme
Moyens des parties
L’USH soutient que l’utilisation par la défenderesse de sa dénomination “Union sociale pour l’habitat outre-mer” et de son acronyme USHOM alors que leur partenariat a pris fin est de nature à porter confusion entre les entités et leurs liens dans l’esprit du public et profite indûment de sa notoriété et de ses investissements pour se faire passer pour un organisme officiel.
L’USHOM conteste tout risque de confusion dans l’esprit du public du fait de sa dénomination ou de son acronyme, ainsi que toute appropriation indue de la notoriété de la demanderesse, alors qu’elle est elle-même un acteur reconnu du logement social outre-mer.
Réponse du tribunal
Aux termes de l’article 1240 du code civil, tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.
Selon l’article 9 du code de procédure civile, il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.
La concurrence déloyale doit être appréciée au regard du principe de la liberté du commerce, ce qui implique qu’un signe ou un produit qui ne fait pas l’objet de droits de propriété intellectuelle puisse être librement reproduit sous certaines conditions tenant à l’absence de faute, laquelle peut être constituée par la création d’un risque de confusion sur l’origine du produit dans l’esprit de la clientèle, circonstance attentatoire à l’exercice paisible et loyal du commerce.
Le parasitisme, qui n’exige pas de risque de confusion, consiste, pour un opérateur économique, à se placer dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son savoir-faire, de la notoriété acquise ou des investissements consentis (en ce sens Cour de cassation, chambre commerciale, 10 juillet 2018, n°16-23.694).
En l’occurrence, l’USH précise que l’USHOM, comme elle-même, “évolue dans le même secteur public”. L’USH expose qu’elle est une association soumise à la loi de 1901, dont les derniers statuts du 25 septembre 2019 mentionnent qu’elle a pour objet, notamment, de “représenter l’ensemble des organismes adhérents aux fédérations auprès des pouvoirs publics législatifs, exécutifs, administratifs et judiciaires, ainsi qu’auprès de toutes institutions et organisations nationales ou internationales intervenant dans le champ de l’habitat, de l’urbanisme, du cadre de vie et de l’aménagement du territoire” (pièce USH n°1). L’USHOM est également une association soumise à la loi de 1901, regroupant les organismes d’HLM ayant leur siège en outre-mer, ayant pour objet “d’assurer une représentation des organismes de logement social d’Outre-mer au plan national et au plan local et de promouvoir et aider à la mise en œuvre de toutes initiatives en faveur du logement social et de l’habitat d’outre-mer” (pièce USHOM n°2).
Ces deux associations sont donc des acteurs institutionnels du logement social, au carrefour entre, d’une part, les décideurs publics de son financement et de sa planification et, d’autre part, sa mise en œuvre par les bailleurs sociaux, publics ou privés.
Les risques de confusion évoqués par l’USH, de même que la notoriété dont elle affirme disposer, sont en lien avec l’animation du réseau des bailleurs sociaux et avec les acteurs publics du secteur, en particulier les instances nationales (agence nationale pour la rénovation urbaine, agence nationale d’information sur le logement, observatoire de l’épargne, etc.).
Ainsi, aucune des activités dont elle fait état ne relève du secteur marchand et, donc, de la liberté du commerce, à laquelle, de ce fait, aucune atteinte n’a pu être portée du fait des actes que l’USH reproche à l’USHOM.
Les demandes de l’USH sur le fondement de la concurrence déloyale ou parasitaire seront, en conséquence, rejetées.
III – Sur la demande au titre de l’abus de procédure
Moyens des parties
L’USHOM réclame la condamnation de la demanderesse à une amende civile, lui reprochant son action injustifiée, ses tentatives de pression, notamment financières, ou son éviction des locaux qu’elle lui mettait à disposition.
L’USH réfute tout abus, estimant urgent de clarifier la distinction entre les deux entités qu’elles constituent.
Réponse du tribunal
En application de l’article 32-1 du code de procédure civile, celui qui agit en justice de manière dilatoire ou abusive peut être condamné à une amende civile d’un maximum de 10 000 € sans préjudice des dommages-intérêts qui seraient réclamés.
L’amende civile étant recouvrée au profit de l’État, les parties ne peuvent avoir aucun intérêt à son prononcé à l’encontre de l’adversaire et la demande de l’USHOM à ce titre est, en conséquence, irrecevable.
IV – Sur les demandes accessoires
IV.1 – Sur les dépens
Aux termes de l’article 696 du code de procédure civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge de l’autre partie.
L’article 699 du même code prévoit que les avocats peuvent, dans les matières où leur ministère est obligatoire, demander que la condamnation aux dépens soit assortie à leur profit du droit de recouvrer directement contre la partie condamnée ceux des dépens dont ils ont fait l’avance sans avoir reçu provision.La partie contre laquelle le recouvrement est poursuivi peut toutefois déduire, par compensation légale, le montant de sa créance de dépens.
L’USH, partie perdante, sera condamnée aux dépens, avec distraction au profit de l’avocat de l’USHOM.
IV.2 – Sur l’article 700 du code de procédure civile
L’article 700 du code de procédure civile dispose que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a lieu à condamnation.
L’USH sera condamnée à payer 8000 euros à l’USHOM à ce titre.
IV. 3 – Sur l’exécution provisoire
Aux termes de l’article 514 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n’en dispose autrement.
L’exécution provisoire de droit n’a pas à être écartée en l’espèce.
Le tribunal,
Ordonne la déchéance de l’Union sociale pour l’habitat de ses droits sur la marque semi-figurative française “l’union sociale pour l’habitat” n°3205103 pour l’ensemble des services visés en classes 36 et 37 à son enregitrement à compter du 31 décembre 2020 ;
Dit que la présente décision, une fois devenue définitive, sera transmise à l’Institut national de la propriété industrielle aux fins d’inscription au registre national des marques à l’initiative de la partie la plus diligente;
Déboute l’Union sociale pour l’habitat de ses demandes fondées sur la contrefaçon de la marque semi-figurative française “l’union sociale pour l’habitat” n°3205103 ;
Déboute l’Union sociale pour l’habitat de ses demandes fondées sur la concurrence déloyale et le parasitisme ;
Déclare irrecevable la demande de l’Union sociale pour l’habitat outre-mer en condamnation de l’Union sociale pour l’habitat à une amende civile ;
Condamne l’Union sociale pour l’habitat aux dépens, avec droit pour Maître Marie-Emmanuelle Haas, avocate au barreau de Paris, de recouvrer dont elle a fait l’avance sans recevoir provision ;
Condamne l’Union sociale pour l’habitat à payer 8000 euros à l’Union sociale pour l’habitat outre-mer en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Fait et jugé à Paris le 31 janvier 2024
La greffièreLe président