Your cart is currently empty!
Lorsqu’un éditeur de presse électronique est poursuivi pour contrefaçon et qu’il est domicilié en Espagne, les juges font application de l’article 7.2 du règlement UE n°1215/2012 du 12 décembre 2012 dit « Bruxelles 1 bis » concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale, applicable depuis janvier 2015. Le juge compétent pour trancher le litige est en matière délictuelle ou quasi délictuelle celui du lieu où le fait dommageable s’est produit ou risque de se produire.
Dans son arrêt Hejduk du 22 janvier 2015, la CJUE A, à cet égard, dit pour droit qu’en cas d’atteinte alléguée aux droits d’auteur garantis par l’État membre de la juridiction saisie, celle-ci est compétente, au titre du lieu de la matérialisation du dommage, pour connaître d’une action en responsabilité pour l’atteinte à ces droits du fait de la mise en ligne d’œuvres protégées sur un site internet accessible dans son ressort. Cette juridiction n’est compétente que pour connaître du seul dommage causé sur le territoire de l’Etat membre dont elle relève.
Il s’ensuit qu’en cas d’atteinte alléguée aux droits d’auteur résultant de la mise en ligne d’œuvres protégées sur internet, l’accessibilité du site internet litigieux dans le ressort de la juridiction saisie suffit à fonder sa compétence qui sera toutefois limitée à l’indemnisation du seul dommage subi sur le territoire de l’Etat membre dont elle relève.
En l’espèce, un journaliste a saisi les juridictions françaises en raison d’une atteinte à ses droits d’auteur sur le site espagnol publico.es. La juridiction française, saisie en tant que lieu du fait dommageable en raison de l’accessibilité en France du site internet publico.es n’était donc compétente que pour la réparation du préjudice subi par le journaliste en France.
Si l’examen de la recevabilité de l’action doit précéder celui de son bien-fondé et si à ce titre la titularité des droits sur les œuvres en débat doit être appréciée avant celle du préjudice subi, le principe d’économie des moyens commande d’examiner prioritairement la réalité du préjudice subi en France, auquel la compétence du tribunal est circonscrite (son inexistence privant d’objet le débat sur la titularité). Et précisément, le site étant rédigé en langue espagnole et uniquement accessible par le biais d’une adresse comportant une extension « .es » désignant le territoire espagnol, n’avait aucun lien de rattachement avec la France.
Le site internet étant à destination exclusive du public espagnol, l’existence d’un préjudice subi sur le territoire français n’était pas établie.
Si en application de la règle de conflit de loi posée par l’article 5.2 de la Convention de Berne, la détermination du titulaire initial des droits sur l’œuvre doit se régler non pas d’après la loi du pays d’origine de l’œuvre mais d’après la « législation du pays où la protection est réclamée », cette notion s’entend non pas comme la loi du tribunal saisi, mais comme celle du pays où les actes litigieux se sont produits. Dès lors que le site internet n’était n’est pas destiné au public français, seule la loi espagnole est applicable à la détermination du titulaire des droits.
[toggles class=”yourcustomclass”]
[toggle title=”Télécharger la Décision” class=”in”]
[/toggle]
[toggle title=”Poser une Question”]
Poser une question sur cette thématique, la rédaction ou un abonné vous apportera une réponse en moins de 48h
[/toggle]
[toggle title=”Paramétrer une Alerte”]
Paramétrer une alerte jurisprudentielle, pour être informé par email lorsqu’une décision est rendue sur ce thème
[/toggle]
[toggle title=”Commander un Casier judiciaire”]
Commander un bilan judiciaire sur l’une des personnes morales citées dans cette affaire (ou sur toute autre personne morale).
[/toggle]
[acc_item title=”Reproduction”]
Copier ou transmettre ce contenu
[/toggle]
[toggle title=”Vous avez traité un dossier similaire?”]
[/toggle]
[/toggles]