Sommaire Contexte de la locationLa SA d’HLM VILOGIA a loué un appartement, le B62, à Madame [K] [Z], situé à [Adresse 2] dans la localité de [Localité 4]. Échec de la conciliationUne tentative de conciliation entre les parties a eu lieu le 22 février 2024, mais elle a échoué en raison de l’absence de réponse de la SA d’HLM VILOGIA. Demande de Madame [K] [Z]Le 15 mars 2024, Madame [K] [Z] a déposé une requête au tribunal judiciaire de Lille, demandant la remise en état immédiate du chauffage de son appartement et le versement de 750 euros, dont 500 euros à titre principal et 250 euros en dommages et intérêts. Situation du chauffageMadame [K] [Z] a signalé que son chauffage était hors service depuis novembre 2023. Malgré le remplacement du thermostat en janvier 2024, le problème persiste, nécessitant un désembouage des radiateurs. Elle a également mentionné avoir subi un préjudice en raison des démarches entreprises pour résoudre ce litige. Réponse de la SA d’HLM VILOGIALa SA d’HLM VILOGIA a demandé le rejet des demandes de Madame [K] [Z], arguant qu’elle n’avait pas fourni de preuves suffisantes concernant le dysfonctionnement du chauffage. Décision du tribunalLe tribunal a statué que Madame [K] [Z] n’avait pas prouvé le dysfonctionnement de son chauffage, se basant sur l’article 9 du code de procédure civile et l’article 6 de la loi du 6 juillet 1989. En conséquence, sa demande de remise en état a été rejetée. Rejet des dommages et intérêtsLa demande de dommages et intérêts de Madame [K] [Z] a également été rejetée, étant subordonnée à la réussite de sa demande principale. Condamnation aux dépensLe tribunal a décidé que Madame [K] [Z] serait responsable des dépens, conformément à l’article 696 du code de procédure civile, en tant que partie perdante. Conclusion du jugementLe jugement a été prononcé le 10 décembre 2024, déboutant Madame [K] [Z] de toutes ses demandes et la condamnant aux dépens. |
Questions / Réponses juridiques :
Quelle est la responsabilité du bailleur en matière de chauffage selon la loi ?La responsabilité du bailleur en matière de chauffage est clairement définie par l’article 6 de la loi du 6 juillet 1989, qui stipule que : « Le bailleur est obligé : Cela signifie que le bailleur doit s’assurer que le système de chauffage est opérationnel au moment de la remise des clés et qu’il doit maintenir cet équipement en bon état durant toute la durée du bail. En cas de dysfonctionnement, le bailleur a l’obligation de procéder aux réparations nécessaires pour garantir le confort du locataire. Si le chauffage ne fonctionne pas, le locataire peut exiger la remise en état, mais il doit prouver le dysfonctionnement, conformément à l’article 9 du code de procédure civile, qui impose à chaque partie de prouver les faits nécessaires au succès de sa prétention. Quels sont les éléments de preuve nécessaires pour justifier une demande de remise en état du chauffage ?Pour justifier une demande de remise en état du chauffage, le locataire doit fournir des éléments de preuve concrets. Selon l’article 1353 du code civil : “Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver.” Dans le cas présent, Madame [K] [Z] a produit un unique courrier de mise en demeure adressé à la SA VILOGIA, mais n’a pas fourni d’autres documents attestant du dysfonctionnement du chauffage. Il est essentiel de présenter des preuves tangibles, telles que des rapports d’expertise, des factures de réparations, ou des témoignages, pour établir la réalité du problème. Sans ces éléments probants, la demande de remise en état peut être rejetée, comme cela a été le cas dans le jugement rendu le 10 décembre 2024. Quelles sont les conséquences d’un rejet de la demande de remise en état sur la demande de dommages et intérêts ?La demande de dommages et intérêts est généralement subordonnée au succès de la demande principale. Dans ce cas, la demande de Madame [K] [Z] pour des dommages et intérêts en raison du dysfonctionnement du chauffage a été rejetée, car elle était liée à sa demande de remise en état. En effet, si la demande de remise en état est déboutée, cela entraîne automatiquement le rejet de la demande de dommages et intérêts, car il n’y a pas de préjudice reconnu sans un dysfonctionnement avéré. Le tribunal a donc statué que, sans preuve du dysfonctionnement, il n’y avait pas de base légale pour accorder des dommages et intérêts, conformément aux principes énoncés dans le code civil et le code de procédure civile. Quelles sont les implications des dépens dans cette affaire ?Les dépens, qui incluent les frais de justice, sont généralement à la charge de la partie perdante dans un litige. Selon l’article 696 du code de procédure civile : « Les dépens sont à la charge de la partie qui succombe. » Dans cette affaire, Madame [K] [Z] a été déboutée de l’ensemble de ses demandes, ce qui signifie qu’elle est considérée comme la partie perdante. Par conséquent, le tribunal a décidé de mettre les dépens à sa charge, ce qui implique qu’elle devra assumer les frais liés à la procédure judiciaire, y compris les frais d’avocat et autres coûts associés au litige. Cette décision vise à dissuader les demandes infondées et à garantir que les parties respectent les obligations de preuve et de justification dans le cadre de leurs prétentions. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
de LILLE
[Localité 4]
☎ :[XXXXXXXX01]
N° RG 24/02978 – N° Portalis DBZS-W-B7I-YEZC
N° de Minute : 24/00354
JUGEMENT
DU : 10 Décembre 2024
[K] [Z]
C/
S.A. VILOGIA
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
JUGEMENT DU 10 Décembre 2024
DANS LE LITIGE ENTRE :
DEMANDEUR
Madame [K] [Z], demeurant [Adresse 2]
comparante en personne
ET :
DÉFENDEUR
S.A. VILOGIA, dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Monsieur [S] [I], Chargé de Procédures, muni d’un pouvoir
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DÉBATS À L’AUDIENCE PUBLIQUE DU 15 Octobre 2024
Julie THOREZ, Juge, assistée de Sylvie DEHAUDT, Greffier
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DU DÉLIBÉRÉ
Par mise à disposition au Greffe le 10 Décembre 2024, date indiquée à l’issue des débats par Julie THOREZ, Juge, assistée de Sylvie DEHAUDT, Greffier
RG n°2978/24 – Page KB
La SA d’HLM VILOGIA a donné en location à Madame [K] [Z] l’appartement B62, situé [Adresse 2] à [Localité 4].
La tentative préalable de conciliation a échoué le 22 février 2024 en raison de la carence de la SA d’HLM VILOGIA.
Par requête enregistrée le 15 mars 2024 au greffe de la 10ème chambre du tribunal judiciaire de Lille, Madame [K] [Z] demande de condamner la SA d’HLM VILOGIA à la remise en état immédiate du chauffage et au paiement des sommes suivantes :
500 euros à titre principal,250 euros à titre de dommages et intérêts.
A l’audience du 15 octobre 2024, Madame [K] [Z] a demandé au tribunal de :
enjoindre la SA d’HLM VILOGIA à remettre en état de fonctionnement le chauffage de son logement,condamner la SA d’HLM VILOGIA à lui payer la somme de 750 euros à titre de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral et physique.
Elle indique que son logement a été dépourvu de chauffage depuis le mois de novembre 2023 ; que bien que le thermostat ait été changé fin janvier 2024, le chauffage ne fonctionne toujours pas ; que le désembouage des radiateurs est nécessaire.
Elle expose avoir subi un préjudice en raison des appels passés et des jours de congés pris afin de solutionner ce litige.
la SA d’HLM VILOGIA a demandé oralement au tribunal de rejeter les prétentions formulées par Madame [K] [Z].
Elle soutient que Madame [K] [Z], qui réclame l’exécution d’une obligation, doit la prouver ; qu’elle ne justifie d’aucun élément probant justifiant le problème de son chauffage.
L’affaire a été mise en délibéré au 10 décembre 2024.
Sur la demande de remise en état du chauffage
Aux termes de l’article 9 du code de procédure civile « il incombe à chacune des parties de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention. »
L’article 6 de la loi du 6 juillet 1989 précise que « … Le bailleur est obligé :
a) De délivrer au locataire le logement en bon état d’usage et de réparation ainsi que les équipements mentionnés au contrat de location en bon état de fonctionnement… »
L’article 1353 du code civil énonce “Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver.”
Madame [K] [Z] produit, au soutien de sa demande, un unique courrier de mise en demeure qu’elle a adressé à la SA VILOGIA le 8 janvier 2024 et qu’elle a réceptionné le 11 janvier 2024 faisant état du dysfonctionnement du chauffage de son appartement.
Elle ne produit aucun autre document permettant de démontrer de la réalité du dysfonctionnement de son chauffage, passé et actuel.
Par suite, elle sera déboutée de sa demande de remise en état du chauffage de son logement.
Sur la demande de dommages et intérêts
La demande de dommages et intérêts formulée par Madame [K] [Z] en raison du dysfonctionnement de son chauffage, laquelle est subordonnée au succès de sa demande principale, sera rejetée.
Sur les dépens
En application de l’article 696 du code de procédure civile, il convient de mettre les dépens à la charge de Madame [K] [Z], partie perdante.
Le tribunal, statuant en premier ressort, après débats en audience publique, par jugement contradictoire prononcé par mise à disposition au greffe,
Déboute Madame [K] [Z] de l’ensemble de ses demandes,
Condamne Madame [K] [Z] aux dépens.
Ainsi jugé et prononcé le 10 décembre 2024.
Le greffier La présidente