Article
Préambule
Les contrats d’objectifs et de moyens (COM) de France Médias Monde, France Télévisions et Radio France conclus pour la période 2020-2022 sont pour la première fois fondés sur un cadre stratégique commun aux trois sociétés, suivi d’objectifs propres à chacune d’entre elles. Le Conseil a fait le choix de rendre compte de l’exécution de ces contrats dans un avis unique qui suit la même structure.
L’année 2020 constitue une année atypique à plusieurs égards. Les nouveaux COM ont été négociés au cours de l’année 2020 pour entrer en vigueur au premier semestre 2021. Ils ont donc d’une certaine façon été appliqués par anticipation, parallèlement à leur conception. Le Conseil regrette cette situation et souligne la difficulté à mener dans ces circonstances le travail d’évaluation exigé par la loi. Par ailleurs, cette année a été marquée par la crise sanitaire, qui a exigé un aménagement de la programmation habituelle, pesé sur l’économie des acteurs et accéléré la transformation numérique des entreprises.
1. Synthèse
– Une gestion remarquable de la crise sanitaire
Confrontés à la crise de la Covid-19, France Médias Monde, France Télévisions et Radio France ont su démontrer leur capacité à assurer la continuité de leurs antennes et à adapter leur programmation face aux contraintes induites par la situation sanitaire, tout en réaffirmant le rôle et la spécificité du service public.
Dans le domaine de l’information, les trois groupes audiovisuels publics ont joué un rôle primordial. Ils ont proposé une offre riche et étendue et se sont largement engagés pour lutter contre les fausses informations et répondre aux besoins des Français d’avoir accès à des informations précises et fiables.
La crise a également conduit les acteurs de l’audiovisuel public à prendre des initiatives pour répondre à des missions d’intérêt général telles que la continuité scolaire. La mise en place d’une offre pédagogique sur les antennes linéaires et sur le numérique dès le début du premier confinement, avec les contenus proposés par la plateforme commune Lumni, incarne la très forte mobilisation de l’ensemble des acteurs dans des délais exceptionnels.
En réponse à la situation très difficile traversée par le secteur culturel, les groupes audiovisuels publics ont par ailleurs apporté un soutien important à la création, par le biais d’une exposition renforcée de programmes culturels, notamment du spectacle vivant, ainsi que des mesures de soutien à la production audiovisuelle et à la filière musicale.
Le Conseil souligne les efforts accomplis par les trois sociétés nationales de programme pour remplir leurs missions dans cette période inédite. L’année 2020 a conforté la légitimité du service public audiovisuel, sa puissance et sa capacité d’adaptation.
– Des groupes plus ouverts à la diversité et tournés vers l’ensemble des territoires
Ainsi que le Conseil l’a souligné dans son avis du 25 janvier 2021, les COM traduisent une ambition forte et exemplaire en matière de cohésion sociale. Le Conseil salue les initiatives prises par les trois groupes publics, tant en interne que dans leurs offres, pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes, favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap et, plus généralement, représenter la société française dans toutes ses composantes. Bien que des efforts dans chacun de ces domaines restent à accomplir, le Conseil constate avec satisfaction les avancées réalisées, telle que la plus grande mise en avant du parasport sur les antennes durant les Jeux paralympiques de Tokyo. Il restera, par ailleurs, particulièrement attentif à la place des femmes expertes sur les antennes des trois groupes audiovisuels publics.
Dans cet objectif de mieux représenter la diversité et de s’adresser à l’ensemble des publics, les COM portent également l’ambition de renforcer l’offre de proximité et la visibilité des territoires ultramarins. Des actions concrètes ont été mises en place par les groupes audiovisuels publics, avec des résultats visibles. Un an après l’arrêt de la chaîne France Ô, le Conseil estime que les premiers résultats du pacte sur l’Outre-mer signé par France Télévisions en juillet 2019 sont encourageants concernant l’offre d’information. Il sera attentif à la poursuite dans la durée de ces efforts et notamment des projets de coopération entre les groupes visant à renforcer le rayonnement et le dynamisme des territoires, tels que l’élaboration d’un pacte commun pour la visibilité des Outre-mer, ou encore la constitution d’une offre numérique de proximité partagée.
– Une coopération à intensifier
Dans son avis sur les projets de COM, le Conseil avait regretté le manque d’ambition de ces derniers en matière de synergies et l’absence de structure de pilotage et de coordination des chantiers communs. Aujourd’hui, à un peu plus d’un an de l’échéance des COM, si certaines des opérations mentionnées en annexe de ces derniers sont bien engagées, d’autres demeurent à l’état de projet ou ne connaissent pas encore le développement conforme à leur caractère stratégique ou emblématique. De ce fait, la physionomie de la coopération au sein de l’audiovisuel public n’a pas fondamentalement changé.
Ainsi la plateforme éducative Lumni, lancée le 19 novembre 2019, a confirmé toute sa pertinence au moment de la crise sanitaire. De même, le déploiement de nouvelles matinales communes à France Bleu et France 3 se poursuit de façon satisfaisante. En revanche, l’offre Culture Prime ne semble pas encore avoir trouvé sa place, peut-être en raison de la concurrence d’autres offres culturelles. De plus, alors que l’échelon régional constitue un axe de coopération privilégié, la collaboration entre France 3 et France Bleu, notamment pour le lancement d’une offre numérique de proximité, semble à l’arrêt. Enfin, les pactes « jeunesse » et « outre-mer » communs aux trois sociétés annoncés par les COM n’ont pas vu le jour en 2020.
Ce relatif retard est en partie imputable à la crise sanitaire, qui a contraint les entreprises à modifier leurs priorités stratégiques et à différer la constitution des groupes de travail conjoints. Néanmoins, il est nécessaire de relancer la dynamique de coopération en précisant la stratégie retenue dans ce domaine et les projets qui apparaissent prioritaires.
– Des sources de financement à sécuriser
Une part importante de la trajectoire d’économie de 190 M€ fixée pour la période 2019-2022 est d’ores et déjà accomplie. À la fin de l’année 2021, le volume global de ressources issues de la contribution à l’audiovisuel public affectées aux trois groupes aura diminué de 173 M€ par rapport à son niveau de 2019. Il convient toutefois qu’à l’issue de cette phase, les sociétés publiques disposent d’une visibilité suffisante sur l’évolution de leur trajectoire financière, conformément au principe de prévisibilité mis en avant par les COM.
Or l’avenir de la contribution à l’audiovisuel public n’est assuré que jusqu’en 2022, dernière année d’existence de la taxe d’habitation à laquelle sa collecte est adossée. Le Conseil a souligné à plusieurs reprises la nécessité de maintenir un financement pérenne de l’audiovisuel public. Rappelant que le Conseil constitutionnel a considéré que la garantie du financement constitue une composante du service public, le Conseil a proposé que soit confirmé le maintien de l’affectation à l’audiovisuel public de ressources dédiées et suffisantes pour couvrir le coût des missions confiées à celui-ci.
Réalisation en 2020 des indicateurs du COM
France Télévisions
Radio France
France Médias Monde
Indicateurs n° 1 : objectifs d’audience linéaire et numérique
atteint
atteint
atteint
Indicateurs n° 2 : évolution des partenariats au sein de l’audiovisuel public
en cours
en cours
en cours
Indicateurs n° 3 : part des dépenses de programmes dans les dépenses totales
atteint
atteint
atteint
Indicateurs n° 4 : évolution de la masse salariale, du résultat d’exploitation et des ressources propres
en majorité atteint
en majorité atteint
en majorité atteint
Indicateurs n° 5 : diversité et égalité
en majorité atteint
en majorité atteint
en majorité atteint
Indicateurs n° 6
atteint
atteint
en majorité non atteint
Indicateurs n° 7
atteint
atteint
atteint
Indicateurs n° 8
en majorité atteint
atteint
atteint
Indicateurs n° 9
atteint (1)
atteint
atteint
Indicateurs n° 10
en majorité atteint
atteint
atteint
Indicateurs n° 11
–
atteint
–
(1) Sous réserve de la validation des déclarations relatives aux investissements dans la création audiovisuelle et cinématographique qui interviendra dans le rapport d’exécution du cahier des charges de France Télévisions
Article
Source : Rapports d’exécution des COM
2. L’exécution des objectifs au titre de l’exercice 2020
I. – Les objectifs communs aux sociétés de l’audiovisuel public (1 à 5)
Objectif 1 : Proposer une offre de service public identifiée qui s’adresse à tous les publics et accélérer la transformation numérique
L’année 2020 a changé le regard porté sur l’audiovisuel public. Avec la crise de la Covid-19, la spécificité et la légitimité du service public se sont vues confirmées. Celui-ci a démontré sa capacité à assurer la continuité de ses antennes et à proposer une offre en ligne riche et renouvelée. Plus encore, le service public a multiplié en période de confinement des initiatives aussi variées que la mise à disposition, dans des délais exceptionnels, d’une offre pédagogique avec la Maison Lumni (cf. infra), ou encore le lancement d’une webradio dédiée aux soignants et aux patients.
Cette période inédite a également confirmé la cohérence des bouquets de services proposés par les entreprises publiques, qui ont été en mesure de diffuser quotidiennement des informations précises sur la situation du pays, des spectacles et des concerts en période de fermeture des lieux de culture, des films et des fictions en journée et en soirée, et une offre éducative qui a accompagné le public scolaire pendant le premier confinement. A cet égard, l’année 2020 a conforté la légitimité du service public audiovisuel, vers lequel les Français se sont tournés massivement.
Ce constat est confirmé par une progression de tous les indicateurs d’audience des services linéaires retenus par le COM, même si les performances des trois groupes ne sont pas identiques.
– Radio France affiche en 2020 des performances d’audience exceptionnelles, achevant l’année avec une audience cumulée (AC) de 29,3 % et une part d’audience (PDA) de 31,9 % contre 27,3 % en 2019 (2). France Inter bat son record de l’année précédente et devient la première radio française, tous indicateurs confondus, avec une audience cumulée de 12,7 %, et une part d’audience de 14,7 % (devant RTL dont la part d’audience s’établit à 12,6 %). France info devient la 3e radio nationale en voyant son audience cumulée passer de 8,4 à 9,5 %. France Culture connaît une progression depuis plusieurs années et FIP contribue à la croissance de Radio France. En revanche, l’audience de France Bleu confirme un recul observé depuis plusieurs années (de 6,5 % à 5,8 % de PDA et de 6,8 à 6,2 % d’audience cumulée sur un an, pour la période novembre – décembre) et Mouv’demeure à un niveau d’audience très modeste (0,8 %), compensé en partie par de bonnes performances en ligne.
– La crise sanitaire a stimulé la consommation de la télévision en général, alors que la durée individuelle d’écoute déclinait depuis plusieurs années. (3) France Télévisions, en particulier, voit sa couverture progresser, touchant 81 % de la population en moyenne chaque semaine, quel que soit l’écran. En revanche, bien que France Télévisions demeure le premier groupe audiovisuel français en termes d’audience, celle-ci baisse très légèrement (28,8 % contre 28,9 % en 2019 et 28,5 % en 2018). Malgré les bons résultats de France 2 et France 3, le recul de France 4 (de 0,4 point pour s’établir à 1,2 %) a pesé sur l’audience globale du groupe.
– S’agissant de France Médias Monde, le Conseil avait fait observer dans son avis sur le projet de COM 2020-22 que les indicateurs d’audience qui y figuraient méritaient un éclairage méthodologique, afin notamment de s’assurer de la stabilité de leur périmètre d’une année à l’autre, ce qu’a confirmé le rapport récent de la Cour des comptes (4). France Médias Monde a connu une croissance spectaculaire en 2020 : +21 %, dont +16 % en linéaire et +34 % sur le numérique (cf. indicateur 1.1), conduisant le groupe à être regardé ou écouté par 165,9 millions de téléspectateurs ou d’auditeurs. Cette évolution résulte toutefois en partie de l’intégration à son périmètre des radios reprenant les programmes de RFI, soit une audience complémentaire de 11 millions (5). A périmètre constant, la croissance des médias de France Médias Monde s’établit à 16 %, dont 8 % pour les médias linéaires.
Indicateur 1.1 – Volume de contacts hebdomadaires
2019
2020
Objectif COM 2020
Objectif COM 2022
France Médias Monde
Nombre de contacts hebdomadaires (TV+ radio + tous supports numériques) (en millions)
207
251
235
250
France Télévisions
Couverture hebdomadaire (TV + supports numériques propriétaires), 15 ans et + (en %)
74 %
81 %
≥80 %
≥80 %
Radio France
Couverture hebdomadaire (radio + supports numériques propriétaires), 15 ans et + (en %)
51,4 %
57,3 %
≥50 %
≥50 %
Part d’audience du groupe Radio France
27,3 %
29,1 %
≥ 26 %
≥ 26 %
Source : Rapports d’exécution des COM
Les performances en termes d’audience numérique, réelles, sont plus difficiles à évaluer avec précision. En l’absence de baromètre unifié, des indicateurs ad hoc ont été bâtis, qui reposent sur des métriques et des sources différentes pour chaque société. Ainsi par exemple, les audiences de France Médias Monde prennent en compte des environnements non propriétaires, contrairement à l’indicateur de Radio France et de France Télévisions. Comme l’avait déjà souligné le Conseil dans son avis sur les projets de COM, il en résulte une multiplication et un morcellement des indicateurs qui limitent la vue d’ensemble ainsi que les possibilités de comparaison.
Si l’on se réfère, à défaut d’indicateur dédié aux performances numériques des groupes audiovisuels, au classement des audiences des sites internet tous secteurs confondus, établi par Médiamétrie (6), on relève en premier lieu les très bonnes performances de la plateforme franceinfo :, deuxième marque d’information derrière le Figaro (en visites uniques par mois) et première marque de médias audiovisuel d’information. Selon le même classement, le rang occupé par Radio France ou France Télévisions est honorable, sans pour autant se placer en tête de leur catégorie. Radio France se situe à la deuxième place parmi les groupes radiophoniques, derrière Lagardère, et France Télévisions est devancée par TF1 ou M6.
S’agissant plus généralement de la mise en œuvre de la transformation numérique, le lancement de Salto, « plateforme de VOD française », le 20 octobre 2020, marque une étape pour France Télévisions qui mérite d’être relevée.
Indicateur 1.2 – Audiences numériques – moyenne mensuelle
2019
2020
Objectif COM 2020
Objectif COM 2022
France Médias Monde
Millions de contacts
132
207
195
185
France Télévisions
Vidéos vues chaque mois (hors plateformes externes) (en millions)
151
176
≥ 2019
≥ 2021
Nombre d’utilisateurs uniques mensuels offres France Télévisions (hors information*) (en millions)
8,9
14,6
≥ 2019
20,5
Dépenses consacrées au numérique (en M€)
118
146
≥ 2019
200
Radio France
Audio – Nombre de lectures live et écoutes à la demande : supports internes (1) – moyenne mensuelle (en millions)
38
55
52
75
Audio – Nombre de lectures live et écoutes à la demande : supports externes (2)
95
101
99
109
Vidéo – Nombre de lectures : supports internes dont franceinfo (3)
13
19
16
18
Vidéo – Nombre de lectures : supports externes dont franceinfo (4)
105
125
122
135
Source : Rapports d’exécution des COM
Objectif 2 : Développer les synergies et partenariats entre entreprises de l’audiovisuel public
En 2020, la crise sanitaire a conduit les sociétés de l’audiovisuel public à coopérer pour mettre en place des réponses communes, parmi lesquelles la création d’une offre de continuité scolaire, dont l’utilité semble avoir été très largement reconnue (7). La plateforme Lumni, dont le développement s’inscrit dans le cadre du COM, incarne cette initiative. Développée par France Télévisions en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, Canopé et le Clémi, elle offrait en linéaire mais aussi sur le site Lumni, un ensemble de cours dans chacune des matières des programmes scolaires, de l’école primaire au lycée.
Ces entreprises ont apporté d’autres réponses à la crise. France Télévisions, acteur majeur de la production audiovisuelle et cinématographique, a notamment augmenté de 20 M€ son engagement d’investissement, raccourci ses délais de paiement aux producteurs et pris en charge 50 % des surcoûts dus aux nouvelles normes sanitaires. Le groupe a également lancé en TNT son service Culturebox, consacré à la culture et, plus particulièrement, au spectacle vivant. Radio France a agi en faveur de la musique (dépassement des droits d’auteur budgétés en raison de l’augmentation de la diffusion de musique pour soutenir les artistes). France Médias Monde a concentré son effort sur lutte contre la désinformation sur la pandémie (production de Corona’Verif, etc.).
Outre Lumni, les partenariats entre les trois groupes se poursuivent. Si la couverture du média global et de la radio franceinfo : progresse, l’audience de la chaîne de télévision franceinfo : demeure en retrait de celle des chaînes d’information privées (0,7 % contre 1,2 % pour LCI, 1,4 % pour Cnews et 2,6 % pour BFM TV), dont elle se démarque par son approche différente du traitement de l’information.
Les résultats d’audience de Culture Prime, média social de vidéos culturelles postées par six entreprises audiovisuelles publiques, sont inférieurs à l’objectif fixé par le COM. La visibilité de ce média a peut-être souffert de la concurrence des initiatives menées en parallèle (mise en avant puis pérennisation de l’offre Culturebox par France Télévisions fin 2020 début 2021), d’une certaine fragmentation de son offre (chaque société reprend sur son site ses vidéos postées) et de son cantonnement au réseau social Facebook. Radio France évoque ainsi dans son rapport d’exécution du COM « le changement de politique de Facebook visant à ralentir la distribution des vidéos sur son réseau social, qui a fortement impacté l’exposition des vidéos Culture Prime et prouvé par l’exemple la nécessité d’élargir la diffusion de l’offre à d’autres réseaux sociaux ».
Le développement des matinales communes à Radio France et France Télévisions se déroule de façon satisfaisante et fait désormais l’objet d’un consensus au sein des deux groupes. Le lancement de nouvelles matinales communes, ralenti en 2020 par la crise de la Covid-19, a repris avec 7 nouvelles éditions lancées depuis le début de l’année 2021. Toutefois, l’objectif, ambitieux, de 36 matinales communes à fin 2022, sera plus probablement atteint en 2023. En revanche, les autres projets de collaboration entre France Bleu et France 3, comme la création d’une grande plateforme numérique dédiée à l’information régionale, n’ont que très peu progressé.
Indicateur 2.1 – Audiences ou évolution des offres en partenariat
2019
2020
Objectif COM 2020
Objectif COM 2022
franceinfo :
Couverture hebdomadaire (Cross média : TV + supports numériques propriétaires) (en millions)
21,5
26,5
≥ 2019
≥ 2019
Lumni
Milliers de visiteurs uniques/mois
558
1 700
≥ 2019
≥2021
Culture Prime
Indicateur Radio France : Millions de vidéos vues/mois
Indicateur France Télévisions : Millions de vidéos vues mensuellement
20,9
20,9
32,8
36
Pas de cible
45
Pas de cible
France 3/France Bleu
Nombre total de matinales communes
6
12
12
36
Source : Rapports d’exécution des COM
Dans le domaine de la mutualisation des achats et des frais généraux, le volume de marchés groupés entre entreprises de l’audiovisuel public a progressé en 2020, tout en demeurant relativement modeste au regard du budget global des trois groupes.
Indicateurs 2.2 et 2.3 – actions de mutualisation entre les trois groupes
2019
2020
Objectif COM 2020
Objectif COM 2022
actions de formation mutualisées (en % du volume horaire total de formation)
France Médias Monde
France Télévisions
Radio France
10 %
3 %
3 %
7 %
3 %
6 %
–
–
Nombre de marchés groupés
17
26
–
–
Montant total (M€)
15
29
–
–
Source : Rapports d’exécution des COM
Objectif 3 : Consacrer prioritairement les moyens disponibles à l’offre au public
Dans un contexte de concurrence accrue, le service public, comme les acteurs privés, doit accroître son effort d’investissement dans les contenus. Il doit pour cela mobiliser des ressources supplémentaires, ce qui accroît la pression en faveur d’une réduction des coûts hors-programmes.
La part des dépenses consacrée aux programmes de Radio France a progressé significativement à la faveur de la crise sanitaire, en raison des économies réalisées sur d’autres postes (services administratifs, frais de missions et de déplacement, chantier de réhabilitation). Il est toutefois probable que ces économies ne puissent être réitérées en 2021. A l’opposé, France Télévisions a réduit ses dépenses de programmes (-67,1 M€), en raison du report de tournages et d’événements majeurs comme les Jeux olympiques de Tokyo. La part des dépenses de programmes dans les dépenses totales s’est toutefois maintenue. L’indicateur retenu pour France Médias Monde – le coût par contact – ne permet pas d’établir de comparaison avec les autres entreprises.
La réduction de la part des coûts hors-programmes passe également par un renforcement de l’efficacité de la fonction achats (mises en concurrence plus systématiques, remise à niveau des procédures de marchés, suivi plus étroit, etc.). Celui-ci a été engagé par France Télévisions et Radio France à partir de 2015, comme le demandait leur précédent COM, puis par France Médias Monde, dans le cadre du présent COM. Divers rapports d’étape établis sur ce sujet montrent que l’effort engagé doit être poursuivi et donner lieu à un suivi particulier (8), bien que cet enjeu ne soit plus évoqué dans la partie du COM consacrée aux objectifs de gestion communs aux trois sociétés.
Par ailleurs, le maintien de l’effort consacré à la programmation ne peut s’apprécier uniquement de façon quantitative. Il convient aussi de s’assurer que la réalisation d’économies, par ailleurs indispensables, ne conduise pas à une dégradation excessive de la qualité de la programmation.
Indicateur 3.1 – Part des dépenses de programmes dans les dépenses totales
2019
2020
Objectif COM 2020
Objectif COM 2022
France Médias Monde
Coût programme / nombre de contacts en M€
1,28
1,03
1,10
1,07
France Télévisions
Coûts programmes/coûts totaux
81 %
80 %
>80 %
>80 %
Radio France
Coûts programmes/coûts totaux
79 %
84 %
79 %
79 %
Source : Rapports d’exécution des COM
Objectif 4 : assurer la maîtrise de la masse salariale et optimiser la gestion pour garantir la soutenabilité économique
L’exercice 2020 se conclut pour Radio France et France Télévisions par un résultat d’exploitation déficitaire. France Télévisions précise que ce résultat demeure équilibré avant financement de la plateforme Salto.
Il est prévu que ces deux sociétés atteignent l’équilibre d’exploitation en 2021, dans un contexte plus favorable puisque les dépenses non récurrentes qu’elles ont engagées en 2020 pour accompagner la crise du COVID-19 seront financées par un financement exceptionnel de l’Etat, qui s’élève pour l’ensemble de l’audiovisuel public à 70 M€, dont 65 M€ versés en 2021. Cet apport compensera presque intégralement la baisse de 70 M€ de la Contribution à l’Audiovisuel Public (CAP) intervenue en 2021 au titre de la poursuite de la trajectoire d’économie 2019-2022 prévoyant une réduction de 190 M€ de la CAP.
Inversement, France Médias Monde a fait preuve d’une plus grande solidité financière en 2020 en réalisant des économies en période de crise sanitaire mais anticipe toutefois une dégradation de son résultat en 2021 et en 2022, en raison du report de la couverture d’événements prévus en 2020 (JO, Coupe d’Afrique des nations).
Les économies réalisées par l’audiovisuel public en M€
Réduction de la CAP 2019-2021 (*)
Objectif 2019-2022
France Télévisions
145,6
160
Radio France
17,0
20
Autres (FMM, Ina, Arte, TV5 monde)
10 (9)
10
TOTAL
172,6
190
(*) Hors plan de relance de 70 M€ (65 M€ en 2021).
(9) Hors diminution supplémentaire de 1 M€ supportée par l’INA- Source : rapport PLF 2021 de la commission culture.
Article
Source : Rapport PLF 2021- Commissions des affaires culturelles – Assemblée nationale
Au terme de l’exercice 2021, les entreprises de l’audiovisuel public auront supporté depuis 2019 une réduction de 173 M€ de la CAP qui leur est versée (108 M€ après plan de relance). La plus grande partie de la trajectoire d’économies de 190 M€ fixée par l’Etat pour la période 2019-2022 aura ainsi été réalisée. Le solde de 17 M€ à réaliser en 2022 concerne essentiellement France Télévisions, dont la trajectoire a été allégée de 10 M€ en 2021 en raison du maintien de la diffusion de France 4, désormais pérenne.
La baisse de la masse salariale des trois groupes mérite d’être relevée. Elle est d’une ampleur inédite (-40 M€) dans le cas de France Télévisions, dont la masse salariale s’établit nettement en deçà du plafond fixé par le COM (856 M€ contre 886 M€). Comme le précisent les entreprises, cette diminution doit toutefois être imputée à la crise sanitaire, qui a conduit à réduire le recours aux contrats à durée déterminée et au paiement d’heures supplémentaires et ce, malgré des mesures de solidarité en direction des personnels non-permanents, telles que le maintien de salaire entre mi-mars et mi-avril et la création, avec Audiens, d’un fonds de soutien temporaire aux salariés touchés par une diminution de leur activité avec France Télévisions.
Sur ce point également, l’année 2021 sera décisive pour juger de l’évolution réelle de l’agrégat de la masse salariale et de l’efficience des plans de départs volontaires (ou accords de rupture collective concertée) en cours dans les trois entreprises. Le dernier de ceux-ci a été mis en place par Radio France en octobre 2020 (accord Emploi 2022), à la suite de la grève qu’a connue l’entreprise fin 2019, et concerne 340 départs volontaires, dont 183 donnant lieu à remplacement et par conséquent à un recrutement ou une titularisation, jusqu’en 2022.
Prévisions de résultat d’exploitation en M€
2021
France Télévisions
+0,2 (hors Salto)
Radio France
0
France Médias Monde
– 0,7
Source : Rapports d’exécution des COM
S’agissant de l’avenir de la contribution à l’audiovisuel public, le Conseil a souligné à plusieurs reprises la nécessité de maintenir un financement pérenne de l’audiovisuel public. Rappelant que le Conseil constitutionnel a considéré que la garantie du financement constitue une composante du service public, le Conseil a proposé que soit confirmé le maintien de l’affectation à l’audiovisuel public de ressources dédiées et suffisantes pour couvrir le coût des missions confiées à celui-ci.
Indicateur 4.1 – Evolution de la masse salariale, du résultat d’exploitation et des ressources propres
En M€
2019
2020
Objectif COM 2020
Objectif COM 2022
France Médias Monde
Masse salariale*
143,3
141,8
141,9
145,8
Résultat d’exploitation
2,6
5,4
-0,9
-0,7
Ressources propres
2,5
2,9
3,3
6,0
France Télévisions
Masse salariale *
897,8
855,7
886,0
861
Résultat d’exploitation
0,7
+1,6
(-10,6 M€ après transformation et Salto)
-9,5
0,0
Ressources propres
368,8
353,1
383
364,6
Radio France
Masse salariale *
396,9
391,3
401,0
394
Résultat d’exploitation
0,7
-9,6
-11,2
0
Ressources propres
71,5
67,0
63,4
76,3
(*) Après retraitement (notamment exclusion des indemnités de départs).
Article
Source : Rapports d’exécution des COM
Objectif 5 : être une entreprise de média exemplaire
France Télévisions, Radio France et France Médias Monde ont mis en œuvre une stratégie en matière de cohésion sociale visant non seulement à ce que leurs antennes soient, de manière inclusive, représentatives de la société française mais aussi à ce que des actions en faveur de la lutte contre les discriminations de toutes sortes soient impulsées, que ce soit en interne ou à l’antenne.
– La promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes
Concernant l’implication de France Télévisions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, le Conseil relève que le groupe a atteint son nouvel objectif portant sur les expertes (≥ à 40,5 %), puisqu’il en compte 49 % sur l’ensemble de ses chaînes.
Le Conseil salue également les initiatives que France Télévisions a prises en interne et qui lui ont permis d’obtenir, d’une part, le label « Egalité professionnelle » en 2018 et, d’autre part, la note de 94/100 à son index d’égalité salariale en 2020.
S’agissant de l’implication de Radio France en faveur de la parité entre les femmes et les hommes, le Conseil relève que le groupe public a atteint l’objectif qu’il s’était fixé puisqu’il compte, en 2020, 40 % d’expertes sur ses antennes.
Par ailleurs, le Conseil constate que Radio France a développé en interne un outil lui permettant de mesurer le temps de parole des femmes sur ses antennes. Ce taux s’élève à 42,5 % pour un engagement fixé à 43 %.
Enfin, le Conseil salue les mesures mises en place par le groupe, qui lui ont permis d’obtenir la note de 93/100 à son index d’égalité salariale en 2020.
En raison de la crise sanitaire et des difficultés auxquelles elle a été confrontée, le groupe France Médias Monde a informé le Conseil qu’il ne disposait pas de données chiffrées portant sur l’ensemble de l’année concernant la présence des expertes et des autres intervenantes dans ses programmes. Si le Conseil ne peut donc pas apprécier la réalisation de ses engagements chiffrés, il relève néanmoins que sur les deux mois de déclaration déterminés dans le cadre de la délibération du 4 février 2015 – septembre et octobre -, la proportion de femmes dans ces deux catégories s’élevait à 33 %.
Il est à noter que le groupe reste très impliqué en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et a réalisé un comptage manuel portant sur douze émissions, diffusées du 16 mars au 4 juin et du 1er septembre au 31 octobre, sur cette période la part des expertes et des autres intervenantes était de 36 %.
Enfin, le Conseil félicite le groupe pour les initiatives qu’il a prises en interne et qui lui ont permis d’obtenir la note de 99/100 à son index d’égalité salariale en 2020.
– La lutte contre les violences, les discriminations et les stéréotypes
Les actions de France Télévisions en faveur de la lutte contre les discriminations de toutes sortes, que ce soit en interne ou à l’antenne, ont participé à remplir cet objectif en 2020.
En interne, par exemple, le groupe a noué un partenariat avec Telfrance, la société de production de la série Plus belle la vie, et Le Défenseur des droits pour réaliser deux campagnes de promotion, dont une porte sur les discriminations de toutes sortes. Il en est de même pour le travail de sensibilisation des collaborateurs conseillers de programmes et des journalistes de l’entreprise, qui s’est poursuivi en 2020 pour favoriser la prise en compte de ces problématiques dans l’activité de conception des contenus. A l’antenne, la programmation consacrée à cette thématique (dans la fiction audiovisuelle et cinématographique, les documentaires ou encore les programmes d’information) a particulièrement contribué à cette image.
Radio France a mis en place un programme intitulé « Egalité 360° », afin d’impulser une stratégie nouvelle visant à faire de l’égalité un réflexe partagé, à tous les niveaux du groupe.
France Médias Monde, quant à elle, a mis en œuvre une stratégie d’entreprise visant à ce que ses antennes sensibilisent les publics à la diversité et à l’inclusion. Le groupe s’attache à valoriser les principes démocratiques en les mettant au centre de la ligne éditoriale de ses chaînes, notamment en matière de diversité et de lutte contre toutes les discriminations.
S’agissant de sa programmation, le groupe consacre des programmes dédiés à la diversité : En Sol majeur, Pas2Quartier, Légendes Urbaines.
Concernant la politique de ressources humaines, le groupe France Médias Monde a mis en pl