Assigner une société : 4 erreurs juridiques à ne pas commettre  

·

·

image_pdfEnregistrer (conclusions, plaidoirie)

Ne pas fournir d’extrait Kbis

Même lorsque l’un adversaire n’est pas représenté (défaillant) comme dans cette affaire, toutes les diligences de procédures doivent être respectées par le demandeur (société Versace) . La première erreur à éviter est de ne pas fournir un extrait Kbis original du défendeur. En l’espèce, aucun extrait Kbis de la société visée dans le bordereau de communication de pièces n’a été produit aux débats. Aussi le tribunal n’a pu s’assurer de la situation juridique de la société et notamment de l’absence de nécessité de mise en cause d’un tiers pour permettre sa représentation en justice. Ce seul motif commande, faute de justification de la qualité à défendre de la société, l’irrecevabilité de l’intégralité des demandes, conformément aux dispositions combinées des articles 31, 32 et 122 du code de procédure civile.

Ne pas présenter un état des inscriptions

En matière de contrefaçon de marque communautaire, il est risqué de ne présenter qu’un certificat d’identité de marque de l’Union européenne, il convient d’y ajouter un état des inscriptions. Une marque, qui plus est, déposée depuis longtemps, peut être affectée de plusieurs actes juridiques. Les documents présentés aux juges doivent  permettre de savoir si l’enregistrement de la marque était bien renouvelé au jour des faits. A défaut, l’irrecevabilité des demandes en contrefaçon, faute de qualité à agir peut être constituée. A supposer que le renouvellement de la marque soit effectif, le demandeur doit aussi analyser les produits supposés contrefaits à la lumière des classes de marques déposées et ne peut se contenter de viser tous les produits et services déposés.

Ne pas cumuler certaines demandes

Le demandeur ne doit pas non plus invoquer cumulativement au titre de la concurrence déloyale des faits strictement identiques à ceux développés au soutien de sa demande en contrefaçon. L’action en concurrence déloyale, qui échappe aux règles spéciales régissant l’action en contrefaçon qui sanctionne une atteinte à un droit réel privatif, ne peut être invoquée cumulativement à cette dernière qu’en présence d’un fait dommageable fautif distinct du comportement constitutif de la contrefaçon. La sanction du cumul de demandes indemnitaires fondées sur des faits identiques au titre de la responsabilité délictuelle n’est pas, à la différence de celle des actions fondées cumulativement sur les responsabilités contractuelle et délictuelle, l’irrecevabilité des deux demandes mais uniquement de celle des deux qui est présentée à titre complémentaire.

Ne pas établir le préjudice

Dans l’affaire soumise, aucune pièce n’était versée pour établir le principe et la mesure des préjudices invoqués, l’unique document susceptible de participer à cette preuve étant une impression d’écran du site versace.com non numérotée et non visée en bordereau de communication de pièces et de ce fait irrecevable.

[toggles class=”yourcustomclass”]

[toggle title=”Télécharger la Décision” class=”in”]Télécharger [/toggle]

[toggle title=”Poser une Question”]Posez une Question Juridique sur cette thématique, la rédaction ou un abonné vous apportera une réponse en moins de 48h.[/toggle]

[toggle title=”Paramétrer une Alerte”]Paramétrez une alerte de Jurisprudence sur ce thème pour être informé par email lorsqu’une décision est rendue sur ce thème[/toggle]

[toggle title=”Commander un Casier judiciaire”]Commandez le Casier judiciaire d’une société ou sur l’une des personnes morales citées dans cette affaire.[/toggle]

[toggle title=”Vous êtes Avocat ?”]Vous êtes Avocat ? Référencez vos décisions, votre profil et publiez vos communiqués Corporate sur Lexsider.com. Vos futures relations d’affaires vous y attendent.[/toggle]

[/toggles]