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En France, la consommation d’alcool pendant la grossesse est considérée comme la première cause non génétique de handicap mental chez l’enfant. On estime que 700 à 1 000 enfants sur l’ensemble des naissances annuelles seraient concernées par le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Selon l’enquête nationale périnatale (ENP), en 2010, 17 % des femmes enquêtées déclarent avoir consommé des boissons alcoolisées une fois par mois ou moins pendant la grossesse, et un peu plus de 2 % deux fois par mois ou plus.
Il existe un étiquetage spécifique concernant les produits alcoolisés. En application de l’arrêté ministériel du 2 octobre 2006, un message sanitaire à destination des femmes enceintes, préconisant l’absence de consommation d’alcool, doit être apposé sur toutes les unités de conditionnement d’alcool depuis le 3 octobre 2007. Ces messages sanitaires peuvent prendre deux formes : i) un pictogramme, illustrant le zéro alcool pendant la grossesse ; ii) la phrase: « La consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant »
A l’importation et à la commercialisation, toutes les unités de conditionnement des boissons alcoolisées portent au moins l’un des deux messages sanitaires de l’arrêté. Cette obligation est également applicable aux unités de conditionnement de boissons alcoolisées distribuées à titre gratuit.
Ce message sanitaire doit figurer dans le même champ visuel que l’indication obligatoire relative au titre alcoométrique volumique. Ce message sanitaire doit être inscrit sur un fond contrastant, de manière à être visible, lisible, clairement compréhensible, indélébile. Il ne doit en aucune façon être dissimulé, voilé ou séparé par d’autres indications ou images.
Un projet de décret serait en préparation pour accroître la lisibilité du pictogramme qui apparaît insuffisante pour des raisons de taille, de couleur et de contraste. D’après une enquête conduite par la direction générale de la santé (DGS), un quart des buveuses ont déclaré ne pas l’avoir remarqué.
En 2015, l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) a commandité une enquête sur le pictogramme, auprès d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 15 ans de plus de 1 005 personnes. Huit ans après sa mise en place, l’étiquetage d’informations sanitaires sur les bouteilles d’alcool bénéficiait toujours d’une forte approbation et d’un sentiment positif d’impact sur les comportements des femmes enceintes ; mais cette mesure voyait en revanche sa notoriété baisser : 54 % des personnes interrogées étaient au courant de son existence contre 62 % en 2007. Le comité interministériel du handicap du 2 décembre 2016 a décidé d’une mesure visant à améliorer la lisibilité et la visibilité du pictogramme afin qu’il ne soit pas noyé dans le packaging des unités de conditionnement.