Validation de la régularisation des cotisations sociales : enjeux et conséquences pour un ancien commerçant

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Validation de la régularisation des cotisations sociales : enjeux et conséquences pour un ancien commerçant

Débats en audience publique

L’audience publique s’est tenue le 14 novembre 2024, au cours de laquelle les parties ont présenté leurs arguments. Le tribunal a décidé de mettre l’affaire en délibéré, annonçant que le jugement serait prononcé le 12 décembre 2024, avec mise à disposition au greffe.

Contexte de l’affaire

Le 30 octobre 2023, M. [E], ancien commerçant boulanger affilié au RSI, a contesté une contrainte émise par l’Urssaf le 26 avril 2023. Cette contrainte, signifiée le 18 octobre 2023, concernait la régularisation de ses cotisations sociales pour l’année 2018, s’élevant à 6515 euros, incluant 6193 euros de cotisations et 322 euros de majorations de retard.

Arguments de l’Urssaf

Lors de l’audience, l’Urssaf a demandé la validation de la contrainte et la condamnation de M. [E] à payer la somme due, ainsi que les majorations de retard jusqu’à complet paiement, en plus des frais de signification et d’exécution. L’Urssaf a également requis l’exécution provisoire de la décision.

Défense de M. [E]

M. [E] a expliqué qu’il avait vendu sa boulangerie avec le personnel à la fin mars 2018 et qu’il n’était pas au courant de son obligation de payer des cotisations personnelles à cette date.

Motifs de la décision

Le tribunal a examiné les conclusions de l’Urssaf, qui détaillaient les sommes dues au 1er avril 2018, date de la radiation de M. [E]. La contrainte se basait sur une mise en demeure du 11 décembre 2019, qui n’avait pas été contestée et qui précisait les montants et la nature des cotisations.

Jugement du tribunal

Le tribunal a validé la contrainte du 26 avril 2023 pour la somme de 6515 euros. M. [E] a été condamné à payer cette somme à l’Urssaf, avec les majorations de retard et les frais associés. L’exécution provisoire du jugement a également été ordonnée, et M. [E] a été condamné aux dépens. Le jugement a été signé par la Présidente et la greffière.

Questions / Réponses juridiques :

 

Quelles sont les bases légales de la contrainte établie par l’Urssaf ?

La contrainte établie par l’Urssaf repose sur plusieurs bases légales, notamment le Code de la sécurité sociale et le Code des procédures civiles d’exécution.

Selon l’article L. 243-7 du Code de la sécurité sociale, l’Urssaf peut établir une contrainte pour le recouvrement des cotisations et contributions sociales dues. Cet article précise que la contrainte est un acte par lequel l’Urssaf peut exiger le paiement des sommes dues après une mise en demeure restée sans effet.

De plus, l’article R. 243-59 du même code stipule que la mise en demeure doit être notifiée au débiteur, lui permettant ainsi de connaître les montants et la nature des cotisations réclamées.

Ainsi, la contrainte du 26 avril 2023, qui fait suite à une mise en demeure du 11 décembre 2019, est conforme aux exigences légales, car elle permet au débiteur de connaître les sommes dues.

Quels sont les droits de M. [E] concernant la contestation de la contrainte ?

M. [E] a le droit de contester la contrainte établie par l’Urssaf, conformément aux dispositions du Code des procédures civiles d’exécution.

L’article L. 262-1 du Code des procédures civiles d’exécution précise que le débiteur peut former opposition à la contrainte dans un délai de 15 jours à compter de sa signification. Cette opposition doit être motivée et peut être fondée sur des éléments tels que l’absence de dettes ou des erreurs dans le calcul des cotisations.

Dans le cas présent, M. [E] a fait opposition à la contrainte le 30 octobre 2023, en arguant qu’il n’était pas au courant de ses obligations de paiement après la vente de sa boulangerie. Cependant, le tribunal a constaté que la mise en demeure du 11 décembre 2019 n’avait pas été contestée, ce qui affaiblit sa position.

Quelles sont les conséquences de la décision du tribunal sur M. [E] ?

La décision du tribunal a plusieurs conséquences juridiques pour M. [E], notamment l’obligation de payer la somme de 6515 euros à l’Urssaf, ainsi que les majorations de retard.

Conformément à l’article 696 du Code de procédure civile, le tribunal a ordonné l’exécution provisoire du jugement, ce qui signifie que M. [E] doit s’acquitter de cette somme immédiatement, même s’il envisage de faire appel.

De plus, M. [E] est également condamné aux dépens, ce qui implique qu’il devra prendre en charge les frais de justice liés à cette procédure. Cela peut inclure les frais de signification et d’exécution de la contrainte, augmentant ainsi le montant total qu’il doit payer.

Quels recours sont disponibles pour M. [E] après le jugement ?

Après le jugement rendu le 12 décembre 2024, M. [E] dispose de plusieurs recours, notamment l’appel.

Selon l’article 542 du Code de procédure civile, M. [E] peut interjeter appel du jugement dans un délai d’un mois à compter de sa notification. L’appel doit être formé devant la cour d’appel compétente, et il doit être motivé.

Il est important de noter que l’appel suspend l’exécution du jugement, sauf si le tribunal a ordonné l’exécution provisoire, comme c’est le cas ici. Dans ce cas, M. [E] devra s’acquitter des sommes dues, même s’il fait appel.

En outre, M. [E] peut également envisager de demander une révision du jugement si de nouveaux éléments de preuve apparaissent, mais cela est soumis à des conditions strictes.

 

REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

12 décembre 2024
Tribunal judiciaire d’Avignon
RG n° 23/00888
COUR D’APPEL DE NÎMES
TRIBUNAL JUDICIAIRE D’AVIGNON

N° RG 23/00888 – N° Portalis DB3F-W-B7H-JR2P
Minute N° : 24/00762

CONTENTIEUX DE LA PROTECTION SOCIALE

JUGEMENT DU 12 Décembre 2024

DEMANDEUR

URSSAF PACA
[Adresse 4]
[Localité 1]
représentée par Me Thierry CATOIS, avocat au barreau d’AVIGNON

DEFENDEUR :

Monsieur [T] [E]
né le 25 Novembre 1978
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 3]
comparant en personne

COMPOSITION DU TRIBUNAL :

Madame Florence DELORD, Magistrate honoraire, Présidente,
Monsieur Francis ESPIC, Assesseur employeur,
Mme Justine LUSTRO, Assesseur salarié,

assistés de Mme Fabienne RAVAT,greffier,

DÉBATS EN AUDIENCE PUBLIQUE
Audience publique du 14 Novembre 2024

JUGEMENT :
A l’audience publique du 14 Novembre 2024 , après débats, l’affaire a été mise en délibéré, avis a été donné aux parties par le tribunal que le jugement sera prononcé à la date du 12 Décembre 2024 par la mise à disposition au greffe, Contradictoire, en premier ressort.

_______________________
Copie exécutoire délivrée à : URSSAF PACA
Copie certifiée conforme délivrée aux parties le : 12/12/2024

Le 30 octobre 2023, M.[E] qui avait été affilié au RSI en qualité de commerçant (boulanger) a fait opposition à une contrainte établie le 26 avril 2023 par l’Urssaf (venant aux droits du RSI), signifiée le 18 octobre 2023, représentant la régularisation de ses cotisations sociales personnelles de l’année 2018 pour la somme de 6515 euros, soit 6193 euros de cotisations et 322 euros de majorations de retard.

Par ses conclusions développées à l’audience du 14 novembre 2024, l’Urssaf a demandé au tribunal de valider la contrainte et de condamner le défendeur à lui payer la somme de 6515 euros, ainsi que les majorations de retard complémentaires jusqu’à complet paiement, outre les frais de signification et d’exécution de la contrainte, avec exécution provisoire.

A l’audience M.[E] a expliqué qu’il avait vendu sa boulangerie avec le personnel fin mars 2018 et ne savait pas qu’il était encore redevable de cotisations personnelles à cette date.

MOTIFS DE LA DECISION

Les conclusions de l’Urssaf présentent le détail des sommes réclamées et qui restaient dues au 1er avril 2018, date de sa radiation.
La contrainte se référait à une mise en demeure du 11 décembre 2019 détaillant ligne par ligne la nature et les montants des cotisations de la période et qui n’a pas été contestée.
La contrainte permettait donc au débiteur de connaître la nature, les montants et la période correspondant à la somme réclamée.
Le tribunal fait droit aux demandes de l’Urssaf.

PAR CES MOTIFS

Le tribunal statuant par jugement contradictoire et en premier ressort,

Valide la contrainte du 26 avril 2023 pour la somme de 6515 euros,

Condamne M.[E] à payer à l’Urssaf cette somme de 6515 euros, avec les majorations de retard complémentaires jusqu’à complet paiement, outre les frais de signification et d’exécution de la contrainte,

Ordonne l’exécution provisoire du présent jugement,

Condamne M. [E] aux dépens (article 696 du code de procédure civile).

Le présent jugement a été signé par Madame DELORD, Présidente, et par Madame Fabienne RAVAT, greffière.

LA GREFFIERE LA PRÉSIDENTE


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