Sommaire Décision d’hospitalisationLe 28 décembre 2023, le directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain a pris une décision d’admission en soins psychiatriques contraints à la demande de [D] [U]. Cette mesure a été suivie d’une ordonnance du juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bourg en Bresse, datée du 27 juin 2024. Informations sur le patientMonsieur [W] [U], né le 30 mars 1977, est actuellement hospitalisé au Centre Psychothérapique de l’Ain. Il a été admis le 17 juin 2024 à 22h29, selon la procédure d’hospitalisation à la demande d’un tiers. À l’audience, il a exprimé qu’il se sentait mieux, tout en reconnaissant que la guérison ne se fait pas instantanément. Il a également mentionné son désaccord avec le maintien de son hospitalisation, précisant qu’il n’a pas de logement. Observations de l’audienceLors de l’audience, Monsieur [W] [U] était assisté de son avocat, Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA. Son conseil n’a pas formulé d’observations sur la procédure ou sur le bien-fondé des décisions administratives. Le patient a confirmé son accord pour suivre les avis médicaux, malgré ses réserves sur la nécessité des traitements. Régularité de la décision administrativeLa procédure d’hospitalisation a été jugée régulière en la forme, sans appel d’observations. Les éléments administratifs et médicaux ont été considérés conformes aux exigences légales. Évaluation médicale et maintien de l’hospitalisationMonsieur [W] [U] est sous hospitalisation sans consentement depuis le 28 décembre 2023. Les certificats médicaux indiquent des troubles du comportement, notamment des fugues pathologiques. Dans son avis du 11 décembre 2024, le Docteur [T] a souligné que le patient souffre d’une psychose chronique, avec des troubles du comportement et une perte d’autonomie. Le médecin a noté un déni des troubles et une passivité dans les soins. Décision finaleAu regard de la gravité des motifs d’hospitalisation et des éléments médicaux, le tribunal a décidé d’autoriser le maintien de l’hospitalisation complète sans consentement. Cette mesure vise à stabiliser l’état du patient et à garantir sa sécurité, en raison du danger persistant en cas de sortie prématurée. La décision a été rendue le 12 décembre 2024, avec possibilité d’appel dans un délai de dix jours. |
Questions / Réponses juridiques :
Quelle est la régularité de la décision administrative d’hospitalisation ?La décision d’admission en soins psychiatriques contraints prise par le directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain est considérée comme régulière en la forme. En effet, selon l’article L3212-1 du Code de la santé publique, l’hospitalisation sans consentement peut être ordonnée par le directeur d’un établissement de santé, après avis d’un médecin. Cette procédure doit respecter les droits du patient, notamment en lui permettant d’être assisté par un avocat, comme cela a été le cas pour Monsieur [W] [U]. De plus, l’article L3212-2 précise que le juge des libertés et de la détention doit être saisi dans un délai de 15 jours suivant l’admission. Dans cette affaire, l’ordonnance du juge des libertés et de la détention a été rendue dans les délais impartis, ce qui confirme la régularité de la procédure. Quels sont les critères justifiant l’hospitalisation sous contrainte ?L’hospitalisation sous contrainte est justifiée par des motifs de santé mentale qui mettent en danger le patient ou autrui. L’article L3212-1 du Code de la santé publique stipule que l’hospitalisation sans consentement est possible lorsque la personne présente des troubles mentaux rendant nécessaire une prise en charge. Dans le cas de Monsieur [W] [U], les certificats médicaux indiquent des troubles du comportement, notamment des fugues pathologiques et une psychose chronique. Le Docteur [T] a également souligné la présence d’aboulie et d’apragmatisme, entraînant une perte d’autonomie. Ces éléments montrent que l’état de santé du patient nécessite une hospitalisation pour éviter un danger pour lui-même, justifiant ainsi le maintien de la mesure sous contrainte. Quelles sont les voies de recours contre la décision d’hospitalisation ?La décision d’hospitalisation sous contrainte peut faire l’objet d’un appel. Conformément à l’article L3212-6 du Code de la santé publique, le patient ou son représentant légal peut interjeter appel de la décision dans un délai de dix jours suivant sa notification. L’appel doit être formulé par déclaration écrite motivée, transmise au greffe de la cour d’appel compétente. Dans le cas présent, il est précisé que Monsieur [W] [U] a été informé de son droit d’appel, ce qui est conforme aux exigences légales. Cette possibilité de recours est essentielle pour garantir les droits du patient et lui permettre de contester la mesure d’hospitalisation. Quels sont les droits du patient en matière d’hospitalisation sous contrainte ?Le patient hospitalisé sous contrainte dispose de plusieurs droits, garantis par le Code de la santé publique. L’article L3212-4 stipule que le patient a le droit d’être informé de son état de santé et des soins qui lui sont proposés. Il a également le droit d’être assisté par un avocat, comme cela a été le cas pour Monsieur [W] [U], qui a été assisté par Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA. De plus, le patient a le droit de contester la décision d’hospitalisation, comme mentionné précédemment, et de demander un examen de sa situation par le juge des libertés et de la détention. Ces droits visent à protéger le patient et à garantir une prise en charge respectueuse de sa dignité. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
ORDONNANCE
N° RG 24/01205 – N° Portalis DBWH-W-B7I-G5S2
N° Minute : 24/00765
Nous, Estelle GIOVANNANGELI, juge placée au tribunal judiciaire de BOURG EN BRESSE, juge, assistée de Emilie BOUCHARD, greffier, en présence de [G] [B], greffier stagiaire
Vu l’ordonnance du juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bourg en Bresse en date du 27 juin 2024 ;
Concernant :
Monsieur [W] [U]
né le 30 Mars 1977 à [Localité 2]
actuellement hospitalisé au Centre Psychothérapique de l’Ain ;
Vu la saisine en date du 11 Décembre 2024, du Directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain et les pièces jointes à la saisine ;
Vu les avis d’audience adressés, avec la requête, le 11 décembre 2024 à :
– Monsieur [W] [U]
Rep/assistant : Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA, avocat au barreau de l’Ain,
– Monsieur LE DIRECTEUR DU CPA
– Madame LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
– Madame [D] [U]
Vu l’avis du procureur de la République en date du 11 décembre 2024 ;
Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés du Centre Psychothérapique de l’Ain en audience publique :
– Monsieur [W] [U] assisté de Me Odette AMADO DE FRIAS CORREIA, avocat au barreau de l’Ain, désigné d’office ;
* * *
Le patient, âgé de 47 ans, a été hospitalisé le 17 juin 2024 à 22h29 selon la procédure d’hospitalisation à la demande d’un tiers
A l’audience, le patient dit se sentir mieux mais qu’on ne guérit pas du jour au lendemain. Il ne sait pas ce qu’est une psychose. Il contexte la passivité dans les soins. Il trouve les traitement plus ou moins nécessaires. Il dit qu’il n’est absolument pas d’accord avec le maintien de l’hospitalisation. Il précise qu’il n’a pas de logement. Il confirme les propos de son conseil selon lesquels il est d’accord pour suivre les avis médicaux.
Son Conseil n’a pas d’observation sur la procédure ni sur le bien-fondé des décisions administratives.
I – Sur la régularité de la décision administrative
La procédure est donc régulière en la forme et n’appelle pas d’observation.
II – Sur le bien-fondé de l’hospitalisation sous contrainte à temps complet :
[W] [U] fait l’objet d’une hospitalisation sans consentement depuis le 28 décembre 2023. Une décision maintenant la mesure sous contrainte a été rendue le 27 juin 2024. Les certificats médicaux au dossier relatent des troubles du comportement, notamment des fugues pathologiques.
Dans son avis motivé du 11 décembre 2024, le Docteur [T] rappelle que le patient souffre d’une psychose chronique avec troubles du comportement d’évolution déficitaire associant aboulie, apragmatisme conduisant à une perte d’autonomie. Le médecin indique que les signes de la maladie sont au premier plan et que persiste un déni des troubles et une passivité dans les soins.
En conséquence, compte tenu de l’ensemble de ces éléments, au regard de la gravité des motifs de l’hospitalisation sous contrainte et des motifs toujours repris dans l’avis simple, il convient d’autoriser le maintien de l’hospitalisation complète sans consentement en la forme actuelle, dans le but que l’état du patient se stabilise à terme, et qu’il puisse adhérer aux soins, au vu du danger qui persiste manifestement pour lui-même en cas de sortie prématurée.
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
Autorisons le maintien de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [W] [U] ;
Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de dix jours de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Lyon : [Adresse 1].
Ainsi rendue le 12 Décembre 2024 au Centre Psychothérapique de l’Ain par [V] [R] assistée de [I] [S] qui l’ont signée.
Le greffier Le juge
Copie de la présente ordonnance reçue ce jour le 12 Décembre 2024,
le patient,
l’avocat,
Monsieur le Directeur du CPA,
Copie de la présente décision adressée ce jour par LS au tiers demandeur, le greffier,
Notifié ce jour à Madame le Procureur de la République,