New Deal Mobile : 5 000 nouvelles zones à couvrir

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New Deal Mobile : 5 000 nouvelles zones à couvrir

Avis favorable de l’ARCEP

L’ARCEP a émis un avis favorable sur les projets d’arrêtés modifiant les listes des zones à couvrir arrêtées au titre de 2019, 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024 et définissant la liste de nouvelles zones à couvrir par les opérateurs mobiles au titre du dispositif de couverture ciblée pour l’année 2024, prévu par leurs autorisations d’utilisation de fréquences actuelles dans les bandes 900 MHz, 1 800 MHz et 2,1 GHz.

Le New Deal mobile

Dans le cadre du « New Deal mobile » intervenu en janvier 2018, les opérateurs ont pris des engagements qui ont été retranscrits, à leur demande, dans les autorisations d’utilisation de fréquences dans les bandes 900 MHz, 1 800 MHz et 2,1 GHz actuelles de Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR, en tant qu’obligations ; ces obligations figurent également en substance dans les autorisations d’utilisation de fréquences délivrées en 2018 à la suite de la procédure d’attribution des fréquences des bandes 900 MHz, 1 800 MHz et 2,1 GHz.

La couverture ciblée


Parmi ces nouvelles obligations, le dispositif dit de « couverture ciblée » permet en particulier d’améliorer de manière localisée la couverture de zones dans lesquelles un besoin d’aménagement numérique du territoire est identifié.


Dans ce cadre, le ministre chargé des communications électroniques identifiera, à terme, jusqu’à 5 000 nouvelles zones à couvrir par opérateur participant. Sur chaque zone pour laquelle il a été désigné, l’opérateur participant a l’obligation de fournir des services de radiotéléphonie mobile et d’accès mobile à très haut débit, grâce à l’installation d’un nouveau site.


Pour les années 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024, le ministre chargé des communications électroniques a adopté 28 arrêtés fixant ou modifiant les listes des zones à couvrir au titre du dispositif de couverture ciblée.


Les deux projets d’arrêtés sur lesquels l’ARCEP est saisie pour avis, respectivement, modifie les listes des zones à couvrir par les opérateurs mobiles au titre du dispositif de couverture ciblée pour les années 2019, 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024, et établit la liste de nouvelles zones complémentaires à couvrir par les opérateurs mobiles au titre du dispositif de couverture ciblée pour l’année 2024.

Objectif et contenu des projets d’arrêtés


Les modifications contenues dans les deux projets d’arrêtés faisant l’objet du présent avis portent sur des zones précédemment identifiées dans le cadre du dispositif de couverture ciblée, dans les 28 arrêtés publiés en 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024. Ces deux projets d’arrêtés sont complémentaires et ont un effet combiné sur les zones à couvrir.


En effet, dans le courrier du 15 juillet 2024 par lequel la direction générale des entreprises a saisi l’ARCEP pour avis sur ces projets d’arrêtés, il est précisé :


« Le premier projet d’arrêté apporte des modifications aux précédents arrêtés listant les zones à couvrir par les opérateurs de radiocommunications mobiles au titre du dispositif de couverture ciblée. Elles portent principalement sur des retraits de points d’intérêt ou de zones à couvrir. Des rectifications sont également introduites pour régularisation.


Le second projet d’arrêté vient compléter le premier arrêté modificatif en fixant de nouvelles zones à couvrir par les opérateurs de téléphonie mobile au titre de l’année 2024 dans le cadre du dispositif de couverture ciblée. Ces nouvelles zones identifiées correspondent à la création de nouvelles obligations pour les opérateurs en matière de sites à construire, de zones à couvrir ou de mutualisation. »


L’ARCEP rappelle les observations qu’elle a formulées dans ses précédents avis (1) sur le sujet. Si de telles modifications restent pertinentes pour s’adapter à la réalité du terrain, il est essentiel pour une meilleure lisibilité des obligations de renforcer les actions destinées à limiter leur nombre, de façon à ne pas nécessiter de modification a posteriori, et veiller à leur calendrier d’adoption afin d’en limiter l’impact sur des sites relevant d’arrêtés échus. L’ARCEP insiste aussi sur l’importance de disposer de la part des opérateurs d’études radio les plus précises possibles pour se rapprocher de la situation visée, notamment dans les zones nécessitant plusieurs sites.


En outre, une part significative des modifications apparaissent liées à des oppositions locales ou à des contraintes spécifiques (topologie de la zone, zones protégées ou classées pour protéger le patrimoine naturel ou architectural). Cela doit inciter à poursuivre les actions de concertation que mettent déjà en œuvre des équipes-projet locales, en amont de la priorisation d’une zone, afin de permettre d’anticiper de telles oppositions ou complexités, et ainsi éviter des « retraits de programme » (2) a posteriori.


Les modifications introduites par les deux arrêtés faisant l’objet du présent avis conduisent notamment à :


– ajouter, supprimer ou modifier un point d’intérêt définissant une zone ;
– ajouter ou supprimer un site ;
– retirer un opérateur initialement désigné sur une zone.


Pour chaque zone, la modification introduite peut être un des trois cas de figure listés ci-dessus ou une combinaison de deux ou trois d’entre eux.


La direction générale des entreprises précise que les modifications ainsi introduites, issues de travaux engagés avec les opérateurs et les équipes-projets, pilotés par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ci-après « ANCT »), ont été définies en concertation avec les collectivités territoriales.

Conséquences des projets d’arrêtés


Les modifications contenues dans ces projets d’arrêtés emportent des conséquences sur les obligations des opérateurs et sur la couverture qu’ils sont tenus d’apporter. Il convient en particulier de souligner les conséquences suivantes :


– pour toute zone identifiée au titre de l’année 2024 (donc figurant dans le projet d’arrêté complémentaire), le délai de mise en œuvre des obligations court à compter de la publication au Journal officiel de la République française de cet arrêté (3). Ainsi, pour ces zones, l’ARCEP ne sera en mesure de contrôler le respect des obligations qu’en 2026 ;
– ces arrêtés auront un impact sur la couverture mobile des zones : il peut s’agir d’une augmentation, d’une rétractation ou d’un déplacement de l’objectif de couverture fixé par l’arrêté initial, qui sera apporté par le ou les sites déployés ;
– il existe un risque d’entretien ou de création de zones grises en cas de retrait d’opérateur dans une zone où les 4 opérateurs étaient conjointement désignés dans l’arrêté initial et qu’aucun d’entre eux ne couvrait avec un niveau de « bonne couverture » (4) ; dans ces zones, les opérateurs n’auront plus nécessairement l’obligation de mettre en œuvre un partage actif si seulement 3 d’entre eux (ou moins) sont désignés. Ainsi, comme l’ARCEP l’a rappelé dans ses précédents avis, de telles zones pourraient rester durablement des zones grises (5).


Il est essentiel que les collectivités en soient conscientes. Etant donné la concertation menée avec les acteurs, l’ARCEP comprend que les équipes-projets acceptent l’ensemble de ces conséquences.


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