Affaire Time Out
Se prévalant du dépôt, à la SACD d’un scénario intitulé « Kronos », un auteur a poursuivi sans succès le réalisateur Andrew Niccol (« Time Out ») pour contrefaçon. Les juges ont considéré que les deux films avaient été traités de façon très différente, qu’ils ne reposaient pas sur les mêmes ressorts et ne s’intégraient pas dans la même intrigue.
Protection des idées
Le point commun des deux œuvres est limité à l’idée selon laquelle la vie des hommes est conditionnée par un capital temps dont les individus peuvent se servir pour payer quelqu’un ou quelque chose en temps, que l’expression « le temps est de l’argent » qui peut être attribuée à Benjamin Franklin, a déjà été exploitée par le passé (notamment dans une bande dessinée « Mandrake le Magicien » publiée en 1968 ou dans le court-métrage « The Price of life » diffusé en 1990).
Il s’agit, dans les scenarii, d’une extrapolation de la technologie médicale conduisant au port de bracelets temporels facultativement utilisés analysant les données biologiques et reflétant l’état de santé des individus. Le film se présente comme quant à lui, comme un moyen de domination des riches sur les pauvres, les premiers vivant dans un lieu marqué par l’opulence et le déploiement de dispositifs de sécurité, capitalisant le temps dans des capsules, les seconds vivant au jour le jour en quête de temps à vivre dans un ghetto. Le temps dont l’écoulement fait l’objet d’un affichage luminescent sur l’avant-bras de tous est, dans ce film, l’unique et incontournable valeur d’échange et que les transferts sont susceptibles d’être effectués sans recours à la notion de consentement mutuel présente dans les scenarii, ceci selon des modalités différentes.