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Coauteurs

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Coauteurs

Contrat d’acteur

S’il est exact que le contrat d’interprétation / contrat d’acteur ne fait pas obstacle à la reconnaissance de la qualité d’auteur, dans l’affaire soumise, cette demande formulée par une actrice d’un film d’Eric Rohmer, n’était étayée par aucun écrit matérialisant sa création intellectuelle sur le scénario et les dialogues qu’elle revendiquait. Aucun des documents préparatoires notamment les brouillons des dialogues et les documents accompagnant le long métrage, n’ont été conservés et aucun manuscrit n’a été établi par les auteurs.

Les propos d’Eric Rohmer dans un numéro de la revue Positif paru en 1987 tendent à prouver que celui-ci a effectivement tiré de sa rencontre avec l’actrice des éléments factuels qui l’ont conduit à décider de la réalisation du film, toutefois si elle peut prétendre avoir participé, par sa conversation, par sa personne-même à la genèse du film, pour autant, ces éléments ne suffisent pas à donner à l’actrice la qualité de coauteur de l’œuvre.

Notion de coauteur

Cette qualité de coauteur est caractérisée par un apport spécifique de création intellectuelle, une participation à la conception de l’oeuvre dans sa composition qui nécessite une forme déterminée, avec un pouvoir personnel de décision. En ce qui concerne la qualité d’auteur des dialogues également revendiquée, si rien ne s’oppose à ce qu’un comédien mêle création et interprétation, dans la pratique de l’improvisation, encore faut-il que cette interprétation soit totalement dégagée de toutes directives et idées de l’auteur de l’oeuvre ou que l’auteur s’impose de considérer les propos improvisés comme un choix définitif, sans intervention de ses propres choix esthétiques.

Pouvoirs du réalisateur et jeu d’acteur

Indépendamment de toute procédure judiciaire, Eric Rohmer ajoutait lors d’une interview : « Il faut-être net là dessus : je me considère comme le seul auteur de ces histoires. Notez qu’au générique du Rayon Vert, j’ai écrit : ‘Avec la participation, pour le texte et l’interprétation de…’ Ici, non. De façon générale, mes acteurs ne participent jamais au scénario. Je ne demande pas à l’acteur de me donner des idées de scénario. S’il y en a qui ont des idées de scenarii – c’est arrivé, il y en a même qui sont devenus metteurs en scène – ce ne sont pas en général des idées qui correspondent aux miennes. Ce que je leur demande, c’est parfois de me raconter des choses qui leur sont arrivées, s’ils veulent bien. D’ailleurs, en général, ils me racontent d’eux-mêmes ces histoires, je n’ai pas à les pousser. Mais ce que je leur demande surtout, c’est de me dire s’ils acceptent ou non le personnage que je leur propose. A ce moment là, quand c’est un film écrit, ils me proposent des façons de parler un peu différentes, et, chose curieuse, j’ai remarqué que chaque fois que je reproduis textuellement, la phrase fait écrit ! (…) Ce que l’acteur me propose, c’est lui-même, ce qu’il fait dans la vie, sa façon de parler, et peut-être ce qui lui arrive.(…) ».

En l’espèce, les juges ont considéré que l’actrice a participé, dans un cadre pré-établi, à la mise en forme des dialogues sur le plateau de tournage, comme le souhaitait Eric Rohmer, sans disposer pour autant d’un rôle ou d’un pouvoir particulier dans ces dialogues, cette dernière ne pouvait donc revendiquer la qualité de coauteur du scénario et des dialogues.

Mots clés : Coauteurs

Thème : Coauteurs

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour d’appel de Paris | Date : 24 janvier 2014 | Pays : France


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