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Contexte du litigeLa Société Immobilière du Département de la Réunion (SIDR) a loué un appartement à Madame [R] [Y] [C] [S] par un contrat signé le 02 juin 2022, avec un loyer mensuel de 587,60 euros charges comprises. En raison de loyers impayés, la SIDR a émis un commandement de payer le 11 juillet 2023, réclamant 1.330,35 euros. Procédure judiciaireLe 24 juillet 2024, la SIDR a assigné Madame [R] [Y] [C] [S] devant le juge des contentieux de la protection pour obtenir la résiliation du bail, l’expulsion de la locataire, et le paiement des arriérés de loyer, totalisant 2.635,47 euros, ainsi que d’autres indemnités. Lors de l’audience du 09 septembre 2024, la SIDR a actualisé sa créance à 3.058,87 euros, tandis que Madame [R] [Y] [C] [S] a déclaré ne percevoir que des aides sociales. Recevabilité de l’actionLa notification de l’assignation à la préfecture a été effectuée dans les délais légaux, et la SIDR a également saisi la commission de prévention des expulsions, rendant l’action recevable. Acquisition de la clause résolutoireLe commandement de payer, resté sans effet pendant plus de deux mois, a permis à la SIDR d’acquérir la clause résolutoire du bail, effective depuis le 11 septembre 2023. Indemnité d’occupationLa SIDR a le droit de réclamer une indemnité d’occupation à compter de la résiliation du bail, correspondant aux loyers et charges dus jusqu’à la libération des lieux. Montant de l’arriéré locatifLa SIDR a prouvé que Madame [R] [Y] [C] [S] devait 3.058,87 euros, montant qui a été confirmé par le tribunal, avec des intérêts à compter du 11 juillet 2023. Délai de paiementAucun délai de paiement n’a été accordé à Madame [R] [Y] [C] [S] en raison de son incapacité à reprendre le versement intégral du loyer avant l’audience. Décision du tribunalLe tribunal a ordonné l’expulsion de Madame [R] [Y] [C] [S], qui doit libérer les lieux dans les quinze jours suivant la signification du jugement. Elle a également été condamnée à verser une indemnité d’occupation mensuelle de 575,45 euros à partir du 11 septembre 2023, ainsi qu’à couvrir les dépens de l’instance. La décision est exécutoire à titre provisoire. |
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
N° RG 24/00691 – N° Portalis DB3Z-W-B7I-GZWH
MINUTE N° :
Notification
Copie certifiée conforme
délivrée le :
à :
Copie exécutoire délivrée
le :
à :
COUR D’APPEL DE SAINT-DENIS DE LA RÉUNION
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE SAINT-DENIS
——————–
JUGEMENT
DU 28 OCTOBRE 2024
–
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION
PARTIES
DEMANDEUR(S) :
SOCIETE IMMOBILIERE DU DEPARTEMENT DE LA REUNION (SIDR)
[Adresse 1]
[Localité 3]
représentée par Madame [E] [Z], munie d’un pouvoir spécial
DÉFENDEUR(S) :
Madame [R] [Y] [C] [S]
[Adresse 2]
[Adresse 5]
[Localité 4] (LA RÉUNION)
comparante en personne
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Présidente : Cécile VIGNAT,
Assistée de : Sophie RIVIERE, Greffière,
DÉBATS :
À l’audience publique du 09 Septembre 2024
DÉCISION :
Contradictoire
La Société Immobilière du Département de la Réunion (SIDR) a donné à bail à Madame [R] [Y] [C] [S] un appartement à usage d’habitation situé au [Adresse 5] selon contrat du 02 juin 2022 moyennant un loyer mensuel dans son dernier état de 587,60 euros charges comprises.
La bailleresse a adressé à sa locataire un commandement de payer visant la clause résolutoire, le 11 juillet 2023, pour la somme en principal de 1.330,35 euros correspondant aux loyers et charges impayés.
Par un acte de commissaire de justice du 24 juillet 2024, la SIDR a fait assigner Madame [R] [Y] [C] [S] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Saint-Denis de la Réunion pour obtenir, sous le bénéfice de l’exécution provisoire :
– la constatation de la résiliation du bail conclu entre les parties du fait de l’acquisition de la clause résolutoire ;
– l’autorisation de faire procéder à l’expulsion de Madame [R] [Y] [C] [S]
– la condamnation de Madame [R] [Y] [C] [S] au paiement des loyers et charges impayés, soit la somme de 2.635,47 euros, augmentée des intérêts de droit à compter du jour de la mise en demeure sous réserve des loyers échus et à échoir jusqu’au prononcé du jugement ;
– sa condamnation au paiement d’une indemnité d’occupation mensuelle de 575,45 euros révisable jusqu’à libération effective des lieux ;
– sa condamnation au paiement de la somme de 5,55 euros par mois au titre de l’assurance et ce jusqu’à transmission de son attestation
– sa condamnation au paiement de la somme de 146,62 euros correspondant au coût du commandement de payer et les entiers dépens et frais d’expulsion.
A l’audience du 09 septembre 2024, date à laquelle l’affaire a été évoquée, la SIDR, représentée par son mandataire, Madame [E] [Z], a maintenu l’intégralité de ses demandes, en actualisant sa créance à la somme de 3.058,87 euros.
Madame [R] [Y] [C] [S] comparaît en personne. Elle explique ne percevoir que des aides sociales d’un montant de 940 euros par mois et avoir le statut d’handicapée.
L’affaire a été mise en délibéré au 28 octobre 2024 par mise à disposition au greffe conformément aux dispositions du deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile.
I. SUR LA RECEVABILITÉ :
Une copie de l’assignation a été notifiée à la préfecture de [Localité 3] de la Réunion par voie dématérialisée (logiciel Exploc) avec accusé de réception électronique du 25 juillet 2024, soit plus de 6 semaines avant l’audience, conformément aux dispositions de l’article 24 III de la loi n° 89-462 du 06 juillet 1989 dans sa version en vigueur.
En outre, la SIDR justifie avoir saisi la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives par voie dématérialisée le 6 juillet 2023, soit deux mois au moins avant la délivrance de l’assignation du 24 juillet 2024, conformément aux dispositions de l’article 24 II de la loi n° 89-462 du 06 juillet 1989.
L’action est donc recevable.
II. SUR L’ACQUISITION DE LA CLAUSE RÉSOLUTOIRE :
L’article 24 I de la loi n°89-462 du 06 juillet 1989 dans sa version applicable au contrat de bail prévoit que “toute clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus ou pour non-versement du dépôt de garantie ne produit effet que deux mois après un commandement de payer demeuré infructueux”.
Le contrat de bail conclu le 02 juin 2022 contient une clause résolutoire et un commandement de payer visant cette clause a été signifié à Madame [R] [Y] [C] [S] le 11 juillet 2023, pour la somme en principal de 1.330,35 euros. Ce commandement étant demeuré infructueux pendant plus de deux mois, il y a lieu de constater que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire contenue dans le bail sont réunies au 11 septembre 2023.
III. SUR L’INDEMNITÉ D’OCCUPATION :
La SIDR est fondée à réclamer à titre de préjudice causé par le maintien de Madame [R] [Y] [C] [S] dans les lieux et l’impossibilité de relouer le bien, une indemnité d’occupation équivalente aux loyers et charges courants à compter du 11 septembre 2023, jour de la résiliation du bail, et jusqu’à la libération effective et définitive des lieux loués.
IV. SUR LE MONTANT DE L’ARRIÉRÉ LOCATIF :
La SIDR produit un décompte démontrant que Madame [R] [Y] [C] [S] était débitrice, après soustraction des frais de poursuite, de la somme de 3.058,87 euros selon décompte arrêté à la date du 06 septembre 2024. Madame [R] [Y] [C] [S] n’apporte aucun élément de nature à remettre en cause le montant de la dette.
En conséquence, il convient de la condamner à verser à la SIDR la somme de 3.058,87 euros au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation impayés arrêtés au 06 septembre 2024, avec les intérêts au taux légal à compter du 11 juillet 2023, date du commandement de payer, sur la somme de 1.330,35 euros et à compter du présent jugement pour le surplus de la somme due.
Il convient également de condamner Madame [R] [Y] [C] [S] à payer à la SIDR la somme de 5,55 euros au titre de l’assurance habitation, à compter du 02 mai 2024, date de la demande de justification adressée par la SIDR et cela jusqu’à la transmission de l’attestation d’assurance habitation locataire.
V. SUR LES DÉLAIS DE PAIEMENT :
L’article 24 V de la loi n°89-462 du 06 juillet 1989 dispose que “le juge peut, à la demande du locataire, du bailleur ou d’office, à la condition que le locataire soit en situation de régler sa dette locative et qu’il ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l’audience, accorder des délais de paiement dans la limite de trois années (…)”.
Le VII de cet article précise que “lorsque le juge est saisi en ce sens par le bailleur ou par le locataire, et à la condition que celui-ci ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l’audience, les effets de la clause de résiliation de plein droit peuvent être suspendus pendant le cours des délais accordés par le juge (…). Cette suspension prend fin dès le premier impayé ou dès lors que le locataire ne se libère pas de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixés par le juge. Ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l’exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges. Si le locataire se libère de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixés par le juge, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué. Dans le cas contraire, elle reprend son plein effet”.
À défaut de reprise du versement intégral du loyer avant la date d’audience, il n’y a pas lieu d’accorder à Madame [R] [Y] [C] [S] des délais de paiement.
En conséquence, il convient d’ordonner l’expulsion de Madame [R] [Y] [C] [S].
Madame [R] [Y] [C] [S] sera également condamnée à verser à la SIDR une indemnité d’occupation mensuelle de 575,45 euros révisable, à compter du 11 septembre 2023, égale au montant du loyer révisé et des charges qui auraient été dus en l’absence de résiliation du bail, payable à la date d’exigibilité du loyer, et ce, jusqu’à la date de la libération effective et définitive des lieux.
VI. SUR LES DEMANDES ACCESSOIRES :
Madame [R] [Y] [C] [S], partie perdante, supportera la charge de l’intégralité des dépens de l’instance, qui comprendront notamment le coût du commandement de payer, de l’ assignation et de la notification à la préfecture.
La présente décision est de plein droit exécutoire à titre provisoire en application des articles 514 et 514-1 du Code de procédure civile.
Le juge des contentieux de la protection statuant après débats en audience publique, par jugement contradictoire et en premier ressort, mis à disposition au greffe,
CONSTATE que les conditions d’acquisition de la clause résolutoire figurant au bail conclu le 02 juin 2022 entre la SIDR et Madame [R] [Y] [C] [S] concernant l’appartement à usage d’habitation situé [Adresse 5] sont réunies au 11 septembre 2023.
CONDAMNE Madame [R] [Y] [C] [S] à verser à la SIDR la somme de 3.058,87 euros au titre des loyers, charges et indemnités d’occupation impayés arrêtés au 06 septembre 2024, avec les intérêts au taux légal à compter du 11 juillet 2023, date du commandement de payer, sur la somme de 1.330,35 euros et à compter du présent jugement pour le surplus de la somme due.
CONDAMNE Madame [R] [Y] [C] [S] à verser à la SIDR à compter du 02 mai 2024 la somme de 5,55 euros au titre de l’assurance habitation, somme due jusqu’à la transmission de l’attestation d’assurance habitation locataire.
DIT n’y avoir lieu à accorder des délais de paiement à Madame [R] [Y] [C] [S].
EN CONSÉQUENCE :
ORDONNE à Madame [R] [Y] [C] [S] de libérer les lieux et de restituer les clés dans le délai de quinze jours à compter de la signification du présent jugement.
AUTORISE la SIDR à faire procéder à l’expulsion de Madame [R] [Y] [C] [S] ainsi qu’à celle de tous les occupants de son chef, au besoin avec le concours d’un serrurier et de la force publique, à défaut pour Madame [R] [Y] [C] [S] d’avoir volontairement libéré les lieux et restitué les clés dans ce délai de quinze jours et deux mois après la signification d’un commandement d’avoir à quitter les lieux.
CONDAMNE Madame [R] [Y] [C] [S] à verser à la SIDR une indemnité d’occupation mensuelle de 575,45 euros révisable, à compter du 11 septembre 2023, égale au montant du loyer révisé et des charges qui auraient été dus en l’absence de résiliation du bail, payable à la date d’exigibilité du loyer, et ce, jusqu’à la date de la libération effective et définitive des lieux.
REJETTE toute autre demande.
CONDAMNE Madame [R] [Y] [C] [S] au paiement des entiers dépens, qui comprendront notamment le coût du commandement de payer, de l’assignation et de la notification à la préfecture.
CONSTATE l’exécution provisoire de plein droit de la présente décision.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition du jugement au greffe du tribunal judiciaire, le 28 octobre 2024, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile, la minute étant signée par Madame Cécile VIGNAT, Vice-présidente, et par Madame Sophie RIVIERE, Greffière.
LA GREFFIERE LA VICE-PRÉSIDENTE