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En 2014, Jean-Noël Frydman, qui a par la suite cédé ses droits à la société américaine France.com, a demandé à l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) d’enregistrer comme marque de l’Union le signe figuratif « France.com » pour des services publicitaires, des services liés aux voyages et des publications en ligne. Après avoir perdu l’usage du nom de domaine France.com devant les juridictions françaises, le signe figuratif France.com vient aussi d’être annulé par le Tribunal de Première instance de l’Union européenne.
La France a formé opposition au sigle en invoquant une marque figurative de l’Union suivante qu’elle avait fait enregistrer en 2010 auprès de l’EUIPO. L’EUIPO avait accueilli l’opposition de la France en considérant que les signes en conflit présentaient un degré de similitude élevé dans l’ensemble et couvraient des services identiques ou similaires. Un risque de confusion ne pouvait ainsi pas être exclu. Insatisfaite de la décision de l’EUIPO, la société France.com en a demandé en vai l’annulation devant le Tribunal de l’Union européenne.
Les signes en conflit, pris dans leur ensemble, n’étaient que faiblement similaires sur le plan visuel. En revanche, sur le plan phonétique, le Tribunal confirme l’analyse de l’EUIPO selon laquelle les signes en conflit sont presque identiques du fait qu’il peut être supposé que de nombreux consommateurs feront référence au signe de la société France.com par le terme « france » uniquement, l’abréviation « .com » étant perçue comme l’indication d’un site web.
Enfin, le Tribunal considère, à l’instar de l’EUIPO, que les signes en conflit sont similaires sur le plan conceptuel, étant donné qu’ils véhiculent le même concept (à savoir la France, la Tour Eiffel et les couleurs du drapeau français), la présence de l’élément verbal « .com » dans le signe de la société France.com n’ayant aucune incidence sur l’identité conceptuelle des signes. Compte tenu du fait que les signes en conflit couvrent des services identiques ou similaires et présentent un degré particulièrement élevé de similitude sur les plans phonétique et conceptuel, le Tribunal conclut qu’il existe un risque de confusion. Il s’ensuit que, comme l’EUIPO l’a décidé, la France peut valablement s’opposer à l’enregistrement du signe france.com.
A noter qu’il a déjà été jugé qu’une marque qui correspond à la dénomination abrégée d’un État (en l’occurrence la marque Monaco), pouvait servir, dans le commerce, comme indication de provenance ou de destination géographique des produits, ou de lieu de prestation de services, et que, par conséquent, une telle marque présentait, pour les produits et services concernés, un caractère descriptif (arrêt du 15 janvier 2015, Monaco, T‑197/13).
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